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Patricia Petibon soprano Susan Manoff piano 15.10. 2019 20:00 Salle de Musique de Chambre Mardi / Dienstag / Tuesday Récital vocal

15.10.2019 20:00 Salle de Musique de Chambre Mardi ... · Tonadillas N° 8: «El mirar de la maja ... Carlos Guastavino (1912–2000) «La rosa y el sauce» (1942) Diez cantilenas

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Patricia Petibon sopranoSusan Manoff piano

15.10.2019 20:00Salle de Musique de Chambre

Mardi / Dienstag / TuesdayRécital vocal

Claude Debussy (1862–1918)«Beau Soir» (1891)

Nicolas Bacri (1961)Three Love Songs op. 96 N° 2: «All through eternity»

(arr. Dimitri Tchesnokov) (2005)

Melodías de la Melancolía op. 119a N° 1: «A la mar» (2010)

Joaquín Rodrigo (1901–1999)«Canción del grumete» (1938)

Gabriel Fauré (1845–1924)Trois Mélodies op. 23 N° 1: «Les Berceaux» (1879)

Yann Tiersen (1970)Porz Goret (2015)

Enrique Granados (1867–1916)Tonadillas N° 8: «El mirar de la maja» (1910)

Henri Collet (1885–1951)Danzas Castellanas op. 75 N° 2: Seguidilla (1923)

Ferran Obradors (1897–1945)Canciones clásicas españolas: «El vito» (1941)

Heitor Villa-Lobos (1887–1959)Modinhas e Canções: «Nesta Rua, Nesta Rua» (1933–1943)

Joaquín Turina (1882–1949)Poema en forma de canciones op. 19 N° 3: «Cantares» (1923)

Erik Satie (1866–1925)Trois Gnossiennes: Gnossienne N° 1 pour piano (1893)

Francis Poulenc (1899–1963)Léocadia: «Les chemins de l’amour» FP 106 (1940–1945)

~45’

Henri ColletLos Amantes de Galicia: «A vida dos arrieros» (1942)

Joaquín Turina (1882–1949)Tres Poemas op. 81 N° 2: «Tu pupila es azul» (1933)

Enrique GranadosTonadillas: La maja dolorosa N° 2: «Ay, majo de mi vida» (1910)

Carlos Guastavino (1912–2000)«La rosa y el sauce» (1942)

Diez cantilenas argentinas N° 8: Santa fe antiguo (1953–1958)

Manuel de Falla (1876–1946)La vida breve (La Vie brève / Das kurze Leben): «Allí está!» (1913)

El amor brujo (L’Amour sorcier / Liebeszauber): Danza ritual del fuego (Danse rituelle du feu / Feuertanz) (1915)

Frank Churchill (1901–1942)«Someday My Prince Will Come» (arr. Didier Lockwood) (1937)

Francisco Mignone (1897–1986)«Dona Janaína» (1938)

~30’

De Kamelleknécheler

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Carnet de voyageFrançois-Gildas Tual

ILa vie erranteOn voyage, selon Théophile Gautier, pour satisfaire « le sourd instinct d’indépendance et de la vie errante ». On voyage pour fuir ou plus simplement briser la monotonie du lieu qu’on habite. Et peut-être l’écrivain est-il devenu ce voyageur le jour où, jeune Bigorrais exilé malgré lui à Paris, il a ressenti l’envie de se jeter par la fenêtre, incapable de supporter le ciel brumeux et gris de la capitale. Une nouvelle course au soleil s’est imposée ; la chaleur, la lumière et la couleur ont décidé de ses destinations : « Vraiment, raconte Gautier dans son Voyage en Espagne, ce que nous appelons chez nous le soleil, n’est à côté de cela qu’une pâle veilleuse à l’agonie, sur la table de nuit d’un malade ». Si ses carnets décrivent l’émoi que provoquent ses pérégrinations, son envie de partir ne se heurte pas moins à un tout aussi irrésistible besoin de rester ou de revenir, sans doute parce qu’elle a germé d’une séparation brutale, d’un manque du pays natal et de la troublante « maladie du bleu ». Certes, notre récital ne célèbre pas Théophile Gautier, mais il chante le voyage dans un incessant va-et-vient entre la France et l’Espagne. Notre premier morceau, « Beau soir » (1891), est un nostalgique au revoir. Un appel au bonheur résigné et plein d’espoir, « lorsqu’au soleil couchant les rivières sont roses ». Paul Bourget (Souvenirs du Nord, 1881) y compare l’écoulement du temps et celui de l’eau : « Car nous nous en allons, comme s’en va cette onde. » Sur un accompagnement dont on ne sait s’il est mouvant ou stagnant, la voix hésite entre la diction recto tono et l’arabesque mélodique. Jusqu’à la conclusion morendo et un ultime intervalle ascendant : il faut profiter de la vie tant qu’il en est l’heure… Bonsoir.

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L’outrance, le raffinement et la mélancolieVoyager en Espagne, avertit Théophile Gautier, « est encore une entreprise périlleuse et romanesque ; il faut payer de sa personne, avoir du courage, de la patience et de la force ». Patricia Petibon a souvent raconté d’où lui est venue sa fascination pour l’Espagne : ses études au Conservatoire durant lesquelles elle a côtoyé les élèves guitaristes de Lagoya, les cours de Rachel Yakar, merveilleuse interprète des mélodies d’Henri Collet. L’Espagne, résume Patricia Petibon, « c’est à la fois l’outrance et le raffinement », une « mélancolie » qu’on aurait tort de créditer au seul voyageur valétudinaire. Familière des outrances et vocalises héroïques du Baroque, la chanteuse élargit ses horizons, retient Nicolas Bacri pour compa-gnon de voyage : « Son écriture est assez hypnotique et j’aime le mystère qu’elle véhicule. Il possède en outre naturellement cette mélancolie en lui. » Les Three Love Songs (2005) de Nicolas Bacri peuvent alors nous servir de guide. Sur un fragment du poète persan Rûmi (11e siècle), « All through eternity » nous invite à ne plus courir et à tendre l’oreille. Et lorsque Patricia Petibon décide en 2011 de consacrer un disque aux airs et mélodies de l’Espagne, Nicolas Bacri lui offre tout naturellement Quatre chansons sur des paroles de Álvaro

Nicolas Bacriphoto: Olivier Palade

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Escobar-Molina, Melodías de la Melancolía (2010), dont la version orchestrale est créée à Madrid sous la direction de Josep Pons avec l’Orchestre National d’Espagne. Né en Colombie, l’écrivain n’est pas à proprement parler espagnol, mais chassé de son village par la guerre, il a gagné Bogota pour y poursuivre ses études, s’est installé aux États-Unis puis finalement a posé ses valises en France. Álvaro Escobar-Molina est un voyageur, et son œuvre est une longue réflexion sur l’enfermement et sur les déchirures qui réclament le départ. « A la mar » est une plainte. Marqué par le flamenco, le chant peu à peu élargit ses intervalles, pleure puis s’échappe en de longues guirlandes mélodiques.

Parce que la mélancolie, selon Patricia Petibon, tantôt nous porte vers l’enfance, tantôt nous accompagne vers la tragédie et la mort, n’y a-t-il pas aussi chez Álvaro Escobar-Molina un peu de cette « tristesse incommensurable » éprouvée à Tolède par Théophile Gautier, au moment où pourtant il accomplissait « le rêve de [sa] vie » ?

IIAu largeLa musique est de l’eau. Pareille à celle qui coule depuis toujours et n’en finira jamais de couler sur le poème de Paul Bourget, pareille à la mer d’Álvaro Escobar-Molina dans toute son immensité. Prenons alors le large avec la « Canción del grumete » (1938) de Joaquín Rodrigo. « Il était une tour, et dans cette tour une jeune fille. » Vision irréelle mais la tête du marin est emplie de rêves. D’autant plus que Rodrigo subit l’exil, encore à Paris tandis que dans son pays gronde la Guerre civile. Avec ses « Berceaux » (1879), Gabriel Fauré se contente d’admirer des quais les grands vaisseaux. La polyrythmie rend les arpèges encore plus envoûtants, et la tristesse de nouveau envahit la musique, alors que ceux qui demeurent, conscients des dangers qui guettent le voyageur, voient les bateaux s’éloigner. Porz Goret (2015) enfin est une rêverie inspirée par Ouessant où vit Yann Tiersen. Là-bas « pour des raisons liées à [son] histoire », pour y retrouver notamment les souvenirs de son père trop tôt disparu. Petite terre de huit kilo-mètres de long et de quelques centaines d’habitants, Ouessant est

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l’île la plus à l’ouest de France. Et à l’ouest de l’île est un petit mouillage tranquille, échancrure arrondie improbable dans la découpe sévère des rochers. Oubliant un instant ses contributions au cinéma de Jean-Pierre Jeunet, Yann Tiersen se laisse happer par l’océan ; son piano se mêle au son des vagues qui s’écrasent sur les rudes rochers. Porz Goret sert parfois de refuge aux petits bateaux guidés par les éclats du Nividic, du Créac’h et de la Jument ; parce que maintes épaves englouties rappellent les malices des courants et des récifs, il était des tours…

L’amour est un voyage« Quand on n’a pas le moyen de se payer des voyages, il faut suppléer par l’imagination », affirmait Debussy à André Messager. À moins qu’on ne préfère les aventures sentimentales tant il est vrai que l’amour est un voyage, et que « l’amour à l’espagnole » – comme se plaît à le qualifier Théophile Gautier – est une galanterie « grave et folle à la fois, dévouée jusqu’à la niaiserie, ardente jusqu’à la férocité ». Gautier admirait les belles aventurières, « voluptueuses et fières créatures, [aimant] d’un égal amour l’or, le sang et les parfums » ; sans doute n’aurait-il pu résister aux charmes des majas de Granados.

Maja debout sur fond sombre, Francisco de Goya

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La Maja dolorosa à laquelle sont consacrées non moins de trois mélodies – « Ay majo de mi vida » (1910) au comble du désir –, ou l’Élégante digne d’un tableau de Goya. Les majas étaient au 18e siècle des dames qui s’habillaient comme le peuple, puis se lançaient soudainement dans un furieux fandango ou bolero au rythme des castagnettes. En style ancien, « El mirar de la maja » réinvente l’art de la tonadilla, petite scène comique comparable aux intermèdes italiens, et qui a participé autrefois à l’établissement d’un véritable drame musical national. Emphatique ou réservé, « l’amour à l’espagnole » n’y ressemblait à nul autre. Surtout pas à la valse débridée des « Chemins de l’amour » (1940–45), tirée par Poulenc d’une musique de scène pour la Léocadia de Jean Anouilh. Une jeune femme (Amanda, incarnée par la dédicataire Yvonne Printemps) joue le rôle d’une défunte jusqu’à ce que la réalité l’emporte sur la mise en scène du souvenir…

EspagnoladesInutile aux Parisiens de prendre un billet pour l’Espagne ; l’his-panisme a été une véritable mode dans la capitale, inspiratrice de la Symphonie espagnole de Lalo, d’España de Chabrier, d’Iberia de Debussy ou encore de la Rhapsodie et de l’Heure espagnole de Ravel.

On entendait alors plus de musique espagnole à Paris que de l’autre côté des Pyrénées. Les Espagnols eux-mêmes s’installaient au sein de la Ville-Lumière, du pianiste catalan Ricardo Viñes aux compositeurs attirés par l’enseignement à la française, Granados et Albéniz suivant les leçons de Charles de Bériot ou de Marmontel.

Parisien de naissance, illustre inventeur de la dénomination du Groupe des Six qui a revendiqué le renouveau de la musique française, Henri Collet serait presque aussi espagnol que Granados. Formé en partie à Madrid, il aime l’Espagne au point d’en enseigner la littérature, d’en raconter la musique, d’en arranger les mélodies et les danses. Élève de Felipe Pedrell et de Federico Olmeda, il a aussi reçu les conseils de Déodat de Séverac, de Fauré et de Manuel de Falla qui l’ont sensibilisé à la façon de respecter et de traiter l’identité populaire, assurément perceptible dans

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« A vida dos arreiros ». Ce qui ne l’a pas empêché de réinterpréter les berceuses, les chants traditionnels de fiancés ou épithalames de la Castille, dont il a su conserver la simplicité tonale et formelle sur des accompagnements de boléro ou de habanera de circons-tance. Sans omettre la Seguidilla qu’il cultive sous toutes ses formes, séduit par cette danse d’origine andalouse que Bizet a immortalisé avec Carmen, et que les bailadores enrichissent parfois du zapateado en frappant bruyamment leurs talons contre le sol.

Avec Fernando Obradors se poursuit la quête de l’authentique ; le musicien a étudié la composition avec Lamote de Grignon et Nicolau avant de se rendre à Paris. Rentré chez lui, il a fondé l’Orchestre Symphonique de Barcelone puis a accepté l’invitation des autorités de Gran Canaria afin de réorganiser l’orchestre philharmonique et le conservatoire de Las Palmas. Sur plus de vingt ans, il a réuni une abondante collection de Canciones clásicas españolas, imaginant l’origine d’« El vito » (publiée en 1941) dans la Madrid de 1800. Introduction marcado mais le chant se fait léger, impertinent sinon graveleux, plus que jamais andalou avec ses gracieuses arabesques, totalement libre dans sa façon d’échapper à la mesure, sauvage dans sa façon de traiter l’amour.

IIIL’alchimie du détourSentiment ambivalent que le dérangement éprouvé par le voya-geur parvenu au terme de son voyage, également envahi par la satisfaction attendue et par une soudaine souffrance. Une joie inattendue et violente au point d’en être douloureuses. En repoussant les limites de son répertoire, Patricia Petibon s’écarte de nouveau des sentiers battus et échappe définitivement aux catégories et aux genres. Né de sa complicité avec son mari Didier Lockwood, son projet « Alchimia » ne craignait jamais l’écart stylistique ; le présent voyage ne craint ni les bifurcations, ni les contrastes, retarde toujours plus l’arrivée.

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Aussi pourrions-nous franchir une nouvelle frontière et, pénétrant toujours plus la péninsule ibérique, visiter ce Portugal étrangement demeuré à l’écart de l’unification espagnole malgré les alliances des provinces chrétiennes au 12e siècle. Pourtant, un bateau de nouveau nous appelle pour une escale brésilienne.

Peut-être parce que l’Espagne et le Portugal se sont autrefois accordés sur le partage du Nouveau Monde. « Nesta Rua » serait autobiographique si Heitor Villa-Lobos n’y puisait lui aussi dans la tradition populaire ; formé auprès de son père autant que des musiciens de rue de Rio de Janeiro, le jeune homme a fui le foyer familial pour se lancer dans une tout autre quête musicale, notamment dans le Nordeste : « Je trouvais stupide de continuer à imiter Beethoven. Pendant huit ans, j’ai voyagé dans les régions les plus reculées du Brésil […] J’ai rapporté de cette expédition d’incroyables richesses. » La rue, Villa-Lobos la raconte de son piano (Cirandas, 1926) ou avec les mots de la voix (Modinhas e Canções, 1933–1943). Car au Brésil le chant serait la « fleur amoureuse de trois races tristes » (Olavo Bilac), éclose non pas d’une mais de trois nostalgies, celles de l’Indien (saudade), du Noir et du Portugais. Et venue d’Europe où elle a croisé la chanson espagnole, la mondinha ne cesse de chanter les peines.

Mais nous revoici déjà en Espagne avec Joaquín Turina ; composé de toutes pièces sur des vers de Ramón de Campoamor, « Cantares » (1918) exploite clairement la veine arabo-andalouse avec ses couleurs modales et ses tourbillonnements mélodiques. Sur un texte de Gustavo Adolfo Bécquer, « Tu pupilla es azul » (1933) se fait encore plus sensuel avec ses délicieux accents, ses grands crescendos et son ultime et enivrante envolée. Jusqu’à ce que surgisse sur notre route, comme tombée de nulle part, une Gnossienne (1893) de Satie, au titre aussi mystérieux que son auteur, engagé dans les sectes et mouvements gnostiques, mais qui a aussi bien pu penser au palais crétois de Knossos, au laby-rinthe d’Ariane, de Thésée et du Minotaure.

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Et puisque l’itinéraire s’avère vraiment imprévisible, poussons jusqu’à l’Argentine de Carlos Guastavino, moins connu que son contemporain Ginastera, mais qui a participé à la création d’un style d’inspiration nationale au moment même où la capi-tale s’est dotée, avec le Teatró Colón, d’un grand théâtre lyrique. C’est l’époque des grandes réformes, de la libération syndicale et de l’élan démocratique du suffrage universel. Le musicien renoue avec les chants populaires – Santa fe antiguo – et traite de la vie quotidienne. Rien de plus simple que le poème de Francisco Silva y Valdés, « La Rosa y el sauce », très romantique dans sa façon d’imbriquer nature et sentiment. Si loin de l’Europe, il nous semble un peu nous retrouver en Espagne, comme Manuel de Falla quand il expliquait que ce pays lui rappelait son chez lui : « Nous demeurons encore, Maria et moi, dans cette province de Cordoue qui ressemble tant à l’Espagne, non seulement par ses paysages, mais aussi par la cordialité simple de ses habitants et le bonheur d’entendre ici comme là-bas notre bel et bon castillan… »

L’auteur de La Vie brève a quitté le Vieux continent en 1939 alors que la Guerre civile faisait rage, puis a gagné l’Amérique du Sud et a tiré sa dernière révérence à Alta Gracia, dans la région de la Cordoue argentine. Buenos Aires et Paris ont parfois un petit air

Heitor Villa-Lobos

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madrilène. Mais c’est bien à Paris que s’est joué le destin de La vida breve (1913). Récompensé par l’Académie San Fernándo, ce morceau de concours a valu à Falla une bourse pour se rendre en France. Là, sur les conseils de Dukas et Debussy, le compositeur a revu sa partition qui a ainsi pu être créée à Nice. Autre parcours international, celui d’El Amor Brujo, commande d’une danseuse de flamenco. Une gitane s’y libère du fantôme de son précédent amant. Boudé en 1915 par le public madrilène en tant que pan-tomime de chambre, l’ouvrage a été plus apprécié dès l’année suivante dans une nouvelle version symphonique et sans dialogue parlé. Devenu ballet en 1925, le voici en 1928 applaudi à Paris, au programme de la compagnie La Argentina. En France aussi, « l’amour à l’espagnole » a ses adeptes. Sonne-t-il alors l’heure de rentrer chez soi la tête pleine de mélodies et d’images de majas ? Le temps de nous livrer aux rêves de Blanche-Neige – « Someday my prince will come », de Frank Churchill mais dans un arrange-ment de Didier Lockwood –, reprenons le large pour changer une dernière fois d’hémisphère. Vers ce lointain Brésil, avec la « Dona Janaína » de Francisco Mignone, afin de nous abandonner défi-nitivement à la « Reine de la mer ».

Ancien élève du Conservatoire de Paris, Docteur en musicologie de l’Université de Paris-Sorbonne, François-Gildas Tual a longtemps enseigné l’analyse et l’histoire de la musique en conservatoire, avant d’être nommé maître de conférences à l’Université de Franche-Comté. Spécialiste des rapports texte-musique, il écrit de nombreux articles sur le lied allemand et la mélodie française, ainsi que sur les nouvelles dramaturgies de la musique aux 20e et 21e siècles. Passionné de médiation culturelle, il participe, en tant que rédacteur ou conférencier, aux saisons de Radio France, de l’Auditorium de Lyon ou de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo.

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Wasserwogen und HerzenserschütterungenChristoph Gaiser

Die großen Fragen der Menschheit lassen sich oft am besten in Romanen abhandeln, manchmal aber genauso gut (oder sogar besser), in kleinen, fast zerbrechlich anmutenden sprachlichen Gebilden. Und so wie Lyrik als literarische Gattung tiefe Einblicke ins menschliche Sein gewährt, so ist auch das Lied in der westli-chen Kunstmusik ein exzellentes Medium, um ganz grundsätzli-chen Dingen in der Welt nachzuspüren. Patricia Petibon und Susan Manoff haben den Ablauf der 24 Stücke, welche den heu-tigen Liederabend bilden, mit einer großen Spannweite versehen – stilistisch ebenso wie im Hinblick auf die verwendeten Sprachen und die Herkunft der Dichter und Komponisten. Dichterinnen und Komponistinnen fehlen zwar in der Liste der Text- und Musiknachweise, doch ist die Ebene der Texte sehr stark von einem weiblichen Blick geprägt. Es fällt auf, dass viele der Namen und Titel in der Programmfolge auf die Iberische Halb-insel verweisen: die kastilische und die portugiesische Sprache verleihen dem vielfältigen Programm einen roten Faden, wobei die geografischen Referenzen der Stücke von Argentinien und Brasilien bis nach Persien reichen.

Wissend, dass das Meer eine Verbindung zwischen den Konti-nenten herzustellen, und im Bewusstsein, dass das Meer als dich-terisches Bild denkbar viel auszusagen vermag, steht im heutigen Liederabend die eröffnende Gruppe von Liedern und Klavier- stücken im Zeichen der unendlich scheinenden Wassermassen. Den Anfang macht Claude Debussys Lied «Beau soir» aus dem Jahre 1891, welches – einem literarischen Motto gleich – aus einer abendlichen Naturbetrachtung heraus das aus der

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Barockdichtung sattsam bekannte Vanitas-Motiv aufruft: so unausweichlich wie die Wellen des Meeres im Nichts zerlaufen, so unausweichlich gehen wir Menschen dem Tod entgegen.

Der 1961 in Paris geborene Komponist Nicolas Bacri erhielt zum 60. Jubiläum der Kulturorganisation UNESCO einen Auftrag für ein neues Vokalwerk. Der völkerverbindenden Mission der Jubilarin Rechnung tragend, vertonte Bacri drei Gedichte des persischen Dichters Dschalal ad-Dın Muhammad Ru mı, der im elften Jahrhundert lebte. Uraufgeführt wurde der Zyklus 2005 in Paris, und zwar mit Orchesterbegleitung, die Klavierfassung wurde dann 2009 von Patricia Petribon und Susan Manoff in Eisenstadt aus der Taufe gehoben. Für den heutigen Abend haben die beiden das erste Lied «All Through Eternity» herausge-griffen, in welchem das Verhältnis von Ewigkeit und Schönheit verhandelt wird. Fünf Jahre später schrieb Bacri einen vierteiligen Zyklus unter dem Titel Melodías de la Melancolía, den er diesmal Patricia Petibon widmete. Auf einen Text des kolumbianischen Schriftstellers Álvaro Escobar-Molina wird im Eröffnungslied «A la mar» eine Stimmung der Schwermut ins Werk gesetzt, die sich erneut mit dem Bild des unendlichen Meeres verbindet. Zupackender, weniger weltabgewandt gibt sich daraufhin Joaquín Rodrigos «Canción del grumete», die er 1938 für einen Film über das Leben von Cristobal Colón (Christoph Columbus) kompo-nierte, der dann aber nie realisiert wurde. Zu hören ist das vor-freudige Lied eines Schiffsjungen, der es kaum erwarten kann, auf einem Turm an den Gestaden des Meeres die Locken seiner Geliebten zu erblicken. Das Bild der zur See fahrenden Männer hat auch René-François Sully-Prudhomme mit seinem Gedicht «Le long du quai» aufgegriffen, das Gabriel Fauré unter dem Titel «Les Berceaux» 1879 vertont hat. Den Seefahrern gegenüberge-stellt werden die Mütter, die mitsamt ihren Kinderwagen an der Mole zurückbleiben. Und in der Art, wie Fauré dieses Bild musi-kalisch expressiv ausgestaltet, wird deutlich, dass hier große Emotionen wie Sehnsucht, Verzicht und Sorge im Raum stehen. Ein instrumentales Echo auf diesen ‹Meeres-Block› bildet schließlich Yann Tiersens Klavierstück Porz Goret. Der aus der Bretagne stammende Künstler hat auf der Insel Enez Eusa

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(französisch Ouessant) einen Rückzugsort gefunden, dem er mit dem Album «EUSA» im Jahre 2016 ein Denkmal setzte. Porz Goret ist eine Bucht ganz im Süden der Insel, und ihr musikali-sches Porträt trägt die für Tiersens Musik so typischen Züge eines In-sich-Kreisens, die hier für eine gewisse melancholische Anmutung sorgen.

Ein zweiter Block hebt mit «El mirar de la maja» von Enrique Granados an, einem Stück aus der Sammlung Tonadillas en un estilo antiguo, die 1912 im Druck veröffentlicht wurde. Der Begriff «Maja» als Gegenbegriff zu «Majo» bezieht sich auf eine Personengruppe niederen Standes, die im sozialen Leben Madrids im 18. Jahrhundert aufgrund ihrer traditionellen Kleidung und bestimmter Wesenzüge als besonders charakteristisch wahrge-nommen wurde. Im Lied geht es – aus weiblicher Perspektive – um den Blick der Menschen, der zum untrüglichen Zeichen für das Begehren werden kann. Ein inhaltliches Gegenbild hierzu bietet das Lied «Les chemins de l’amour» von Francis Poulenc, das für die Aufführung des Theaterstücks Léocadia von Jean Anouilh im Pariser Théâtre de la Michodière im Dezember 1940 entstan-den ist. Eingebettet in die Handlung um eine Romanze von nur drei Tagen Dauer kreist der Text des Liedes um das Verblassen der Erinnerungen an Momente erfüllter Liebe. Poulenc hat für die Vertonung einen mondänen Salon-Tonfall gewählt, der aber weit weniger oberflächlich ist, als es zunächst den Anschein hat.

Mit einer Seguidilla für Klavier von Henri Collet wandert der Fokus wieder nach Spanien, das 1924 entstandene Stück stellt eine virtuose Hommage an eine der wichtigsten Volksliedformen der iberischen Halbinsel dar. Ebenfalls dem reichen Schatz der populären Musik entnommen ist das ungestüme Lied «El Vito», das der Katalane Ferran Obradors 1941 im Rahmen einer seiner Liedsammlungen für Aufführungen im Rahmen der Kunstmusik zugänglich gemacht hat. Der Titel verweist auf den Heiligen Vitus, der angerufen wurde, um Menschen von der in früheren Zeiten oft als bedrohlich empfundenen ‹Tanzwut› zu kurieren – der deutsche Begriff «Veitstanz» liefert hier eine weitere kultu-relle Referenz. Ruhigere Töne schlägt das Lied «Nesta rua, nesta

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rua» an, das ebenfalls in Text und Melodie volkstümlichen Ursprungs ist. Heitor Villa-Lobos, der wohl bekannteste Kompo-nist brasilianischer Kunstmusik, hat es 1943 für Singstimme und Klavierbegleitung gesetzt.

Mit «Cantares» von Joaquín Turina, komponiert 1923, schließt sich ein Lied an, das unserer Vorstellung von spanischer, genauer: andalusischer, Musik besonders nahekommt. Eingeleitet durch ein Melisma auf den Ausruf «Ay!» (Ach), entfalten Text und Musik jenen Moment, in welchem das Ergriffensein der Liebe wie eine Verzauberung erscheint und einen das Bild des anderen gleichsam zu verfolgen scheint. Scheinbar beziehungs-los folgt Erik Saties berühmtes Klavierstück Gnossienne N° 1 aus dem Jahre 1890. Doch Petibon und Manoff haben es dramatur-gisch geschickt eingesetzt: das leicht orientalische Melos schließt perfekt an den andalusischen Tonfall des Turina-Liedes an, und die auf Wiederholung basierende Struktur, der eine gewisse Hartnäckigkeit zugeschrieben werden kann, wirkt wie ein Echo auf das im vorhergehenden Lied beschriebene Gefühl des Verfolgtwerdens.

Nach der Pause findet die Programmfolge wieder einen Anknüp-fungspunkt in musiklalischen Spanien-Bildern; 1942 erhielt Henri Collet den Auftrag, für eine Aufführung des Stückes Les Amants de Galice von Jean Camp eine Bühnenmusik zu komponieren. Camp hatte das Stück «El major Alcalde el Roy» von Félix Lope de Vega Carpio aus dem Jahre 1635 bearbeitet, und Collet setzte seine zwölf Musiknummern umfassende Bühnenmusik für drei Bläser und Schlagzeug, später legte er eine Klavierfassung vor. «A vida dos arrieros» (galicisch für «Das Leben der Viehtreiber») ist die zweite in der Reihe der zwölf Nummern. Mit «Tu pupila es

Claude Debussy 1911 am Strand von Houlgate

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azul» schließt sich ein weiteres Lied Joaquín Turinas an, kompo-niert 1933 und gewissermaßen ein Echo auf das Lied in der ersten Hälfte des Liederabends, da auch hier ein emotionsgelade-nes Melisma auftaucht, diesmal auf den Ausruf «Ah!». Ein weite-rer Brückenschlag zum ersten Teil erfolgt durch eine weitere Ton-adilla von Enrique Granados, ihr Titel lautet «La maja dolorosa». Erneut wird die Welt der Madrilener Majas und Majos aufgeru-fen, und diesmal kündet das lyrische Ich von der tiefen Verzweif-lung, in die das (weibliche) lyrische Ich angesichts des Todes des geliebten Majo geraten ist.

Aus der Feder des argentinischen Komponisten Carlos Guastavino stammt das nachfolgende Lied «La rosa y el sauce» (die Rose und die Weide). Textlich verhandelt es im Bild der Pflanzenwelt (Blume & Baum) das Mysterium der Liebe, musikalisch verleiht ihm Guastavino eine für das Entstehungsjahr 1942 ungewöhnlich nostalgische Farbe. Im selben Duktus ist auch die Cantilena N° 8 aus den Diez cantilenas argentinas von 1958 gehalten, deren Ent-stehung offenbar die Erinnerung an ‹alte Zeiten› in der Stadt Santa Fé in Nordostargentinien ausgelöst hat. Zwar ist die Pro-grammfolge nun auf dem amerikanischen Kontinent angelangt und wird hier auch noch weiter verweilen, für zwei Nummern geht es allerdings zurück ins spanische ‹Mutterland›. 1913 kam Manuel de Fallas Lyrisches Drama La vida breve auf ein Libretto von Carlos Fernández Shaw heraus, die Uraufführung erfolgte in französischer Sprache in Nizza. In Verwandtschaft zu den Opern des Verismo stehend, wird in der Handlung das Schicksal der jungen Salud vergegenwärtigt, die von ihrem Bräutigam Paco betrogen wird. Im zweiten Akt hat Falla eine ergreifende Szene ausgestaltet, in der Salud von der Untreue Pacos erfährt und sich daraufhin den Tod wünscht. Sie beginnt mit den Worten «Allí esta! Riyendo junto a esa mujé!» und zeigt gleichsam im Kleinen, wie Falla in dieser Oper aus dem Geiste der andalusischen Kultur heraus ein Werk von höchster Modernität gestalten konnte. Einen instrumentalen Nachklang liefert die Danza ritual del fuego aus Fallas vielgestaltigem Werk El amor brujo, in welchem sich eine Art Austreibung der bösen Geister vollzieht, welche die Protagonistin Candela mit Erinnerungen an ihren verstorbenen Gatten quälen.

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Nach all den schmerzlichen Facetten der Liebe und allem Ver-folgtsein ist nun der Moment gekommen, um einen Kontrast herbeizuführen – inhaltlich wie musikalisch. Petibon und Manoff haben daher in die Programmfolge einen Song aus dem Disney-Zeichnetrickfilm Snow White and the Seven Dwarfs aus dem Jahre 1937 eingebaut. Von Larry Morey getextet und von Frank Churchill vertont, wurde der Song «Someday My Prince Will Come» von der damals achtzehnjährigen Adriana Caselotti für den Soundtrack eingesungen. In der Filmhandlung erklingt er an jener Stelle, an welcher Schneewittchen für die sieben Zwerge ein Schlaflied singt, und dank der raffinierten Harmonien, die Churchill dem Text unterlegte, avancierte der Titel bald zu einem beliebten Jazz-Standard.

Für das Schluss-Stück des Abends wird einmal mehr Brasilien angesteuert. Anders als Heitor Villa-Lobos ist Francisco Mignone in Europa kaum bekannt, in Brasilien wird er jedoch als Kompo-nist von Liedern sehr geschätzt. Mignones «Quatro Líricas» von

Enrique Granados um 1910

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1938 enden mit einer virtuosen Schlussnummer, in welcher die Singstimme über den hämmernden Tonrepetitionen des Klaviers das Bild einer Prinzessin der Meere heraufbeschwört. Der Kreis zum Beginn des Programms schließt sich, doch die besungene Prinzessin ist weniger eine Windsbraut als eine elegante Herr-scherin der brasilianischen Strände – gewandet in einen knallroten Badeanzug – und bietet mehr als genug Anlass zum Tagträumen.

Christoph Gaiser (*1975) studierte Musikwissenschaft, Journalistik und Komparatistik in Leipzig und Berlin. Als Musik- und Tanzdramaturg arbeitete er an Theatern in Saarbrücken, Darmstadt, Karlsruhe und Bern. Seit 2016 ist er Beauftragter für Kulturprojekte (Tanz/Theater/Jugendkultur/Orchesterförderung) beim Kanton Basel-Stadt.

Manuel de Falla

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InterprètesBiographies

Patricia Petibon sopranoSoprano colorature, élève de Rachel Yakar au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et découverte par William Christie, Patricia Petibon possède aujourd’hui un réper-toire qui s’étend du baroque français à la musique moderne qu’elle aborde avec Francis Poulenc et Alban Berg. Depuis ses débuts à l’Opéra de Paris en 1996 dans Hippolyte et Aricie, elle est apparue dans des opéras très divers, de Mozart à Offenbach, en passant par Donizetti et Verdi, qu’elle interprète sur toutes les grandes scènes de la planète. Elle continue à interpréter les grands rôles du répertoire baroque comme Ginevra (Ariodante) à Genève et au Festival d’Aix-en-Provence, ou bien Euridice dans Orfeo ed Euridice au Théâtre des Champs-Élysées. En 2015, elle fait ses débuts dans le rôle-titre d’Alcina au Festival d’Aix-en-Provence, une production qui est devenue un triomphe pour toute l’équipe. Elle remporte un succès particulier en Giunia (Lucio Silla) à Vienne sous la direction de Nikolaus Harnoncourt, avec qui elle a travaillé régulièrement. Elle collabore fréquemment avec des chefs comme Alain Altinoglu, Giovanni Antonini, Marco Armiliato, Bertrand de Billy, Ivor Bolton, Frédéric Chaslin, Gustavo Gimeno, Daniele Gatti, Bernard Haitink, Daniel Harding, Kristjan Järvi, Paavo Järvi, Louis Langrée, Andrea Marcon, Josep Pons, François-Xavier Roth, Christophe Rousset et Jérémie Rhorer. À l’automne 2018, elle fait ses débuts en Violetta (La Traviata) à l’opéra de Malmö. Puis elle retourne à l’Opéra Comique pour le rôle-titre de Manon. En décembre 2019, on peut l’entendre dans les trois rôles de femmes d’une nouvelle production des Contes d’Hoffmann à la Monnaie, ainsi que dans le rôle-titre de

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Pelléas et Mélisande à la Scala. Puis, elle se produit en concert aux côtés de La Cetra avec le programme «Nouveau Monde», ainsi que dans des récitals avec Susan Manoff à Montpellier, Lyon, Toulouse, Strasbourg, à la Salle Boulez à Berlin et au Musikverein de Vienne. Le dernier récital de Patricia Petibon à la Philharmonie Luxembourg remonte au 4 mars 2019.

Patricia Petibon SopranAm Conservatoire National Supérieur de Musique Paris bei Rachel Yakar ausgebildet und von William Christie entdeckt, hat sich Patricia Petibon mit einem Repertoire, das sich vom französischen Barock bis zur zeitgenössischen Musik erstreckt, als eine der vielseitigsten Sängerinnen ihres Fachs einen Namen gemacht. Seit ihren Anfängen 1996 an der Opéra de Paris in Rameaus Hippolyte et Aricie vollzog sie Streifzüge durch die Musikgeschichte, angefangen bei Mozart bis Offenbach über Donizetti und Verdi bis hin zu Poulenc und Berg auf den großen Bühnen der Welt. Sie interpretiert weiterhin die großen Rollen des Barockrepertoires wie Ginevra (Ariodante) in Genf und beim Festival in Aix-en-Provence oder Euridice in Orfeo ed Euridice im Théâtre des Champs-Élysées in Paris. Im Juli 2015 sang sie erstmals die Titelrolle in Händels Alcina beim Festival in Aix-en-Provence. Besonders erfolgreich war sie als Giunia in Lucio Silla in Wien unter der Leitung von Nikolaus Harnoncourt, mit dem sie regelmäßig zusammengearbeitet hat. Eine regel-mäßige Zusammenarbeit verbindet sie auch mit Dirigenten wie Alain Altinoglu, Giovanni Antonini, Marco Armiliato, Bertrand de Billy, Ivor Bolton, Frédéric Chaslin, Gustavo Gimeno, Daniele Gatti, Bernard Haitink, Daniel Harding, Kristjan Järvi, Paavo Järvi, Louis Langrée, Andrea Marcon, Josep Pons, François-Xavier Roth, Christophe Rousset und Jérémie Rohrer. Im Herbst 2018 debütierte Patricia Petibon als Violetta in Giuseppe Verdis La Traviata an der Malmö Opera. Anschließend kehrte sie für die Titelrolle in Jules Massenets Manon an die Pariser Opéra-Comique zurück. Im Dezember 2019 gestaltet sie alle drei Frauenfiguren in einer Neuproduktion von Hoffmanns Erzählungen an der Monnaie in Brüssel und die Titelpartie von

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Patricia Petibonphoto: Bernard Martinez

Susan Manoffphoto: Caroline Doutre

Pelléas und Mélisande an der Mailänder Scala. Gemeinsam mit La Cetra ist Petibon mit ihrem Programm «Nouveau Monde» auf Tournee und gibt, gemeinsam mit Susan Manoff, Lieder-abende auch in Montpellier, Lyon, Toulouse, Straßburg, im Boulez- Saal in Berlin und im Wiener Musikverein. Zuletzt war Patricia Petibon am 4. März 2019 in der Philharmonie Luxembourg zu erleben.

Susan Manoff pianoNée à New York, d’origine lettone et allemande, Susan Manoff étudie le piano à la Manhattan School of Music et à l’Université d’Oregon. Des études intensives avec Gwendoline Koldowsky la conduisent à approfondir le répertoire du lied et de la mélodie, et à devenir l’une des pianistes les plus recherchées de sa génération. Passionnée par la musique de chambre, Susan Manoff joue régulièrement dans les grands festivals et salles de concert: Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet, Salle Gaveau, Wigmore Hall, Concertgebouw Amsterdam, Carnegie Hall, Konzerthaus Wien, Musikverein ou encore Oji Hall. Elle est invitée régulièrement par France Musique. Pianiste curieuse et amoureuse du théâtre, elle a créé de nombreux spectacles mélangeant musique et texte. Elle a eu pour partenaires Jean Rochefort, Fabrice Luchini et Marie-Christine Barrault, et a été mise en scène par Hans-Jürgen Syberberg et Joël Jouanneau. Susan Manoff a enregistré pour les labels Alpha Classics, Naïve, Decca, Virgin, Arion, Valois et Aparté. En 2007 paraît son premier album avec Sandrine Piau, «Évocation», avant «Après un Rêve» sorti en 2011 chez Naïve. Avec un autre partenaire qui lui est cher, Nemanja Radulovic, Susan Manoff enregistre des sonates pour piano et violon de Ludwig van Beethoven, disque sorti chez Decca en 2010. «La Belle Excentrique», avec Patricia Petibon, sort en 2014 sous le label Deutsche Grammophon. En 2015 paraît chez Alpha Classics son premier disque avec Véronique Gens, «Néère», consacré aux compositeurs Henri Duparc, Ernest Chausson et Reynaldo Hahn, et qui reçoit le Gramophone Award 2016. Un troisième album avec Sandrine Piau, «Chimère», sort en 2018 chez Alpha Classics et reçoit un Diapason d’Or de

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l’année 2018, un Choc Classica de l’Année et une nomination aux Victoires de la Musique 2018. Susan Manoff a été chef de chœur adjoint à l’Opéra de Paris et est actuellement professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. En 2011 elle a été faite Chevalier des Arts et des Lettres. Susan Manoff a joué pour la dernière fois à la Philharmonie Luxembourg le 30.01.2015 lors d’un récital avec Patricia Petibon.

Susan Manoff KlavierIn New York geboren, mit lettischen und deutschen Wurzeln, studierte Susan Manoff an der Manhattan School of Music und an der Universität von Oregon. In weiterführenden Studien bei Gwendoline Koldowsky spezialisierte sie sich in Liedbegleitung, was sie zu einer der gefragtesten Pianistinnen ihrer Generation werden ließ. Passionierte Kammermusikerin, spielt Susan Manoff regelmäßig im Rahmen der größten Festivals und in herausragenden Konzertsälen: Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet, Salle Gaveau, Wigmore Hall, Concertgebouw Amsterdam, Carnegie Hall, Konzerthaus Wien, Musikverein oder auch Oji Hall. Regelmäßig ist sie bei France Musique zu Gast. Neugierig und theaterbegeistert, schuf sie zahlreiche Produktionen, die Musik und Wort verbinden. Sie arbeitete mit Jean Rochefort, Fabrice Luchini und Marie-Christine Barrault sowie Regisseuren wie Hans-Jürgen Syberberg und Joël Jouanneau. Einspielungen entstanden für Alpha Classics, Naïve, Decca, Virgin, Arion, Valois und Aparté. 2007 erschien ihr erstes Album mit Sandrine Piau, «Évocation», vor «Après un Rêve», das 2011 bei Naïve herauskam. Mit einer anderen von ihr sehr geschätzten Partnerin, Nemanja Radulovic, nahm Manoff Beethovens Sonaten für Violine und Klavier für CD auf, die 2010 bei Decca erschien. 2014 kam «La Belle Excentrique» mit Patricia Petibon bei Deutsche Grammophon heraus. 2015 veröf-fentlichte sie bei Alpha Classics ihre erste Platte mit Véronique Gens, «Néère», die sich Musik von Henri Duparc, Ernest Chausson und Reynaldo Hahn widmet und 2016 einen Gramo-phon Award erhielt. Ihr drittes Album mit Sandrine Piau, «Chimère», erschien 2018 und erhielt einen Diapason d’Or-

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Jahrespreis, einen Choc Classica de l’Année und wurde für die Victoires de la Musique 2018 nominiert. Susan Manoff war assistierende Chorleiterin an der Opéra de Paris und lehrt gegenwärtig am Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. 2011 wurde sie zum Chevalier des Arts et des Lettres ernannt. Zuletzt war Susan Manoff am 30.01.2015 als Begleiterin eines Recitals von Patricia Petibon in der Philhar-monie Luxembourg zu erleben.

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20.10.Schubert

Mitsuko

UchidaMitsuko Uchida piano

SCHUBERT Sonate D 568 Sonate D 784 Sonate D 959

Tickets: à partir de 15 €

Partenaire automobile exclusif:

Récital vocalProchain concert du cycle «Récital vocal»Nächstes Konzert in der Reihe «Récital vocal»Next concert in the series «Récital vocal»

20.01.2020 20:00 Salle de Musique de Chambre

Jeudi / Donnerstag / Thursday

Philippe Jaroussky contreténor Jérôme Ducros piano

Lieder de Schubert

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La plupart des programmes du soir de la Philharmonie sont disponibles avant chaque concert en version PDF sur le site www.philharmonie.lu

Die meisten Abendprogramme der Philharmonie finden Sie schon vor dem jeweiligen Konzert als Web-PDF unter www.philharmonie.lu

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