quarhis i Història de la Ciutat de BarCelona síntesis...Editor: Museu d’Història de Barcelona (MUHBA) Institut de Cultura Ajuntament de Barcelona Director MUHBA: Joan Roca i Albert

Quaderns d’arQueologia i Història de la Ciutat deBarCelona

quarhisÈPOCA II · ANY 2015 · N.11 · ISSN 1699-793X248 PÀGINES · BARCELONA

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BARKENO | BARCINO | BARCINONABARSALUNA | BARCELONA

MUSEU D’HISTÒRIA DE bARcElonA (MUHbA)Plaça del Rei, s/n.08002 BarcelonaTel.: 93 256 21 00Fax: 93 315 09 [email protected]/quarhis

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Editor:Museu d’Història deBarcelona (MUHBA)Institut de CulturaAjuntament de Barcelona

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Secretària de redacció:Vanesa Triay

Consell de redacció: Xavier Aquilué (MAC)Julia Beltrán de Heredia (MUHBA)Josep Guitart (UAB)Josep M. Gurt (UB)Albert López (DiBa)Magí Miret (GC)Carme Miró (ICUB)Miquel Molist (UAB)Isabel Rodà (UAB)

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Control gràfic:Emili Revilla

Disseny gràfic:PFP(Quim Pintó, Montse Fabregat)

Realització:Edicions Hipòtesi, SL

Impressió:Índice Arts Gràfiques, SL

Imatges de la coberta:José Luis Biel-MMBi Noemí Nebot Pich

ISSN1699-793X

Dipòsit legalB-9715-2005

© dels textos els autors© de l’edició

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QUADERNS D’ARQUEOLOGIA I HISTÒRIA DE LA CIUTAT DEBARCELONA BARKENO | BARCINO | BARCINONA

BARSALUNA | BARCELONA

quarhisÈPOCA II·ANY 2015·NÚM.11·ISSN 1699-793X 248 PÀGINES · BARCELONA


9-11 PRESENTACIÓ. OBERTURA DE CAMP JOAN ROCA I ALBERT

12-13 EDITORIALJULIA BELTRÁN DE HEREDIA BERCERO

ENTERRAR-SE AL DAVANT DEL MAR16-64 LES NECRÒPOLIS DE LES DRASSANES REIALS DE BARCELONA (SEGLES I-VII)

ESTEVE NADAL ROMA51 ANNEX 1. Llits funeraris d’os dels segles I i II dC

ESTEVE NADAL ROMA | ISABEL PELLEJERO USÓN59 ANNEX 2. Estudi arqueobotànic de la necròpolis de les Drassanes Reials

RAQUEL PIQUÉ I HUERTA | MARC FERRÉ I TRÍAS

66-78 LA POBLACIÓ ROMANA A BARCINO A TRAVÉS DEL JACIMENT DE LES DRASSANES. DADES ANTROPOLÒGIQUES, DEMOGRÀFIQUES I CULTURALSM. EULÀLIA SUBIRÀ I DE GALDÀCANO

NOTES I ESTUDIS82-96 EVIDÈNCIES ARQUEOLÒGIQUES DE LES COMUNITATS HUMANES

EN LA TRANSICIÓ DEL III AL II MIL·LENNI CAL BC AL PLA DE BARCELONAANNA GÓMEZ BACH | ANNA BORDAS TISSIER | SERGIO ARROYO BORRAZ | JOSEFA HUERTASARROYO | JORDI AGUELO MAS | ALBERT VELASCO ARTIGUES | JAVIER GONZÁLEZ MUÑOZ |JORDI NADAL LORENZO | MARIA SAÑA SEGUÍ | MIQUEL MOLIST MONTAÑÁ

98-124 ELS JACIMENTS DE L’ESTACIÓ DE LA LAV A LA SAGRERA I EL DE L’HOSPITALDE LA SANTA CREU I SANT PAU: APROXIMACIÓ A L’ESTUDI DE L’EVOLUCIÓ DEL POBLAMENT RURAL D’ÈPOCA IBÈRICA AL PLA DE BARCELONAISABEL PEREIRA HERNÁNDEZ | CONXITA FERRER ÀLVAREZ | FRANCESC ANTEQUERA DEVESA

126-146 NOVETATS SOBRE EL FÒRUM DE BARCINO: LA CÚRIA I ALTRES EDIFICIS PÚBLICS JULIA BELTRÁN DE HEREDIA BERCERO

148-162 EL CONSUM DE TABAC ENTRE ELS PESCADORS D’ÈPOCA MODERNA. NOVES DADES RELATIVES AL CONJUNT DE PIPES DE CERÀMICA TROBADES A BARCELONAMIKEL SOBERÓN RODRÍGUEZ

164-182 LA CÉRAMIQUE CATALANE DU XVe AU XVIIe SIÈCLE EN PROVENCE ORIENTALE. RELECTURE ET NOUVEAUX APPORTS DES CONTEXTES MARITIMES.GAËLLE DIEULEFET

184-199 LA BOTIGA DE JOSEP BARBA: UN TERRISSER A LA BARCELONA DEL SEGLE XVIIINOEMÍ NEBOT PICH

NOTICIARI202-204 PROJECTE PREHISTÒRIA AL PLA DE BARCELONA

205-206 PLA BARCINO. LA MURALLA ROMANA ENTRE LES TORRES 27 I 28. RESULTATS ARQUEOLÒGICS

207-209 PLA BARCINO. LA BASÍLICA DELS SANTS MÁRTIRS JUST I PASTOR: LA CIUTAT CRISTIANA I VISIGODA

210 LA RECUPERACIÓ DE LES PINTURES MURALS ROMANES DE LA DOMUS DEL CARRER D’AVINYÓ, 15

211-213 TÈCNIQUES CONSTRUCTIVES I ARQUITECTURA DEL PODER AL NORD-EST DE LATARRACONENSE. METODOLOGIA DE REPRESENTACIÓ I PARÀMETRES ANALÍTICS PER A LA COMPRENSIÓ DELS PROCESSOS EVOLUTIUS ENTRE L’ALT IMPERI I L’ANTIGUITAT TARDANA. ACTIVITAT DUTA A TERME EL 2013-2104.

214 CONVENI AMB LA UNIVERSITAT DE BARCELONA PER A L’EXCAVACIÓ DELS JARDINS DE VICTORIA DE LOS ÁNGELES

215-217 BIBLIOGRAFIA PUBLICADA SOBRE ARQUEOLOGIA DE BARCELONA

219-226 TEXTOS EN CASTELLANO. SÍNTESIS

227-234 ENGLISH TEXT. SUMMARY

235-242 TEXTES EN FRANÇAIS. RÉSUMÉ

243-247 NORMES DE PRESENTACIÓ D’ORIGINALS A QUARHIS

SUMARISUMARIOSUMMARYSOMMAIRE


TEXTES EN FRANÇAISRÉSUMÉ

14 síntesis francés 2015_tripaquarhisok.qxp 19/06/15 19:06 Página 235

QUARHIS, ÈPOCA II, NÚM. 11 (2015), pp. 235-242

Lors des diverses fouilles archéologiquesréalisées à l’intérieur du Musée mariti-me, on a trouvé les restes d’une portiond’une nécropole datant de l’époqueromaine et située, d’un point de vuechronologique, entre le Ier et le VIIesiècle de notre ère. Le lien évidententre la nécropole des Arsenaux royaux(Drassanes) de Barcelone et la voie decommunication autour de laquelle elles’organise permet de prolonger considé-rablement le tracé de l’axe connu jus-qu’à nos jours et réaffirme la thèseselon laquelle elle ferait partie de lastructure du système de voies d’accès àBarcino depuis sa fondation. Cependant,une zone funéraire tellement éloignéede la ville doit correspondre à un cer-tain type d’établissement humain (villaromaine, pagus, vicus, établissementindustriel, etc.) dans un environnementproche qui favoriserait l’emplacementdes enterrements dans cette zone. Bien que nous ne connaissions pas derestes structurels qui nous renverraientà la présence d’un certain type d’unitéd’habitat dans un environnement plusproche, les caractéristiques de la nécro-pole – un niveau élevé de superpositionde structures, une abondante variététypologique d’enterrements documen-tée et une large chronologie qui couvri-rait depuis le Ier jusqu’au VIIe siècle –le laissent supposer. La variété de structures funéraires quiont été identifiées, aussi bien en ce quiconcerne les inhumations que les inci-nérations, est semblable à celle qui a étédécouverte dans d’autres zones de laville. On remarquera la localisationd’un mausolée exclusivement destiné aurite de l’incinération. Les matériaux liés à la pratique de l’in-cinération sont d’une grande diversité :des urnes en verre, des urnes en céra-mique de production africaine, desurnes en céramique de production loca-le. Le mobilier de ces enterrements cor-respond aux contextes matériels duHaut Empire que l’on a abondammenttrouvés dans la ville de Barcino. Lesurnes cinéraires et le mobilier quiaccompagne ces enterrements permet-tent de déterminer que la plupart desincinérations localisées datent d’entre leIer et le VIIe siècle de notre ère.Concrètement, cela nous permet d’éta-blir l’origine de la nécropole à l’époque

julio-claudienne. Les urnes de l’inté-rieur du mausolée montrent de touteévidence que cette structure funéraireaurait été utilisée depuis l’époque fla-vienne jusqu’à la seconde moitié du IIesiècle de notre ère. Les données chronologiques extraitesdu mobilier qui accompagne les inhu-mations de l’époque du Haut Empiredatent toutes d’entre le IIe et le IIIe siè-cle de notre ère, ce qui nous conduit àsupposer que la coexistence des rites decrémation et d’inhumation se produisitseulement au IIe siècle de notre ère, età imaginer l’existence d’une interrup-tion dans l’occupation de la nécropoleétant donné que l’on ne retrouve pasd’enterrements attribuables aux IVe etVe siècles de notre ère. Trouver des documents sur la dualité derites dans les nécropoles du HautEmpire dans le reste de la péninsule estun fait habituel. Le choix entre l’un oul’autre rite s’explique par des traditionsfamiliales, des modes ou par le pouvoiracquisitif. Dans le cas du rite de l’inciné-ration, la variété que représentent lesurnes employées dans les enterrementsmet ainsi en évidence une différence decapacité économique elle-même renfor-cée par l’utilisation de lits funérairesd’os (lectus funebris), ce qui implique uncertain pouvoir acquisitif. L’une desdonnées les plus marquantes que l’onait pu extraire de la nécropole desArsenaux royaux (Drassanes) est le faitd’avoir trouvé, pour la première fois,des restes matériels qui correspondent àce type de mobilier dans la ville deBarcelone. Les travaux de restaurationdes matériaux récupérés dans lesfouilles ont permis de déterminer laprésence d’au moins deux types de litsfunéraires constitués d’os.Nombreuses sont les données récupé-rées qui font référence à des aspectsdivers des rites pratiqués aussi bien à l’é-poque du Haut comme du Bas Empire.On a pu observer le processus de pertede fonctionnalité des objets ainsi que laprésence de matériaux de mobilier liésau monde de la superstition. Les données anthropologiques ont per-mis de déterminer l’ensevelissement despersonnes inhumées et la dépositiondes restes incinérés enveloppés dans depetits paquets à l’intérieur des urnes.Les études de carpologie ont relevé la

présence d’offrandes (noix, pignons etpêches). Les différentes études analy-tiques pratiquées sur différents échan-tillons recueillis lors du processus defouille ont permis de documenter l’utili-sation de certaines espèces d’arbres afinde pratiquer la crémation sur le bûcherfunéraire. En outre, on a pu récupérerde nombreux restes matériels liés à l’uti-lisation de lits funéraires d’os (lectusfunebris) au cours du processus de cré-mation des défunts. C’est ainsi que les diverses fouillesarchéologiques menées aux Arsenauxroyaux de Barcelone ont permis derécupérer un ensemble d’éléments quienrichissent les quelques connaissancesque l’on avait jusqu’à nos jours dumonde funéraire dans ce secteur du sub-urbium. Ils apportent en même tempsde nouvelles données sur l’existence denoyaux de population situés dans ce sec-teur.

LES NÉCROPOLES DES ARSENAUXROYAUX DE BARCELONE (Ier au VIIe siècle)

Esteve Nadal Roma


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Les interventions archéologiques075/10 et 057/11 aux Arsenaux royaux(Drassanes Reials) de Barcelone ontpermis de découvrir une nécropolecomposée de trente inhumations etonze urnes cinéraires datant du Ier auVIIe siècle de notre ère, distribuées surdeux secteurs. Le premier secteur occu-pe la partie centrale des nefs des arse-naux, il est composé de six inhumationsd’enfants, les structures sont parallèlesles unes par rapport aux autres et orien-tées nord-ouest / sud-est. Le second sec-teur est situé au sud-est des arsenaux oùse trouve le restant des structures funé-raires, les inhumations sont orientéesnord-est / sud-ouest ainsi que l’ensem-ble des urnes cinéraires dont huit sontsituées dans un mausolée de forme qua-drangulaire. Il s’agit en majorité d’enterrementsindividuels. Par exemple, dans l’UF 2on a enterré deux enfants, l’un de sixmois, l’autre de 3 ou 4 ans. Dans lesurnes UF 29 et UF 34, on a trouvé desrestes de deux individus.Dans plus de 60 % de l’ensemble del’inhumation, les personnes ne dépas-saient pas l’âge de 18 à 20 ans et, parmiceux-ci, 26 % étaient certainement desnouveau-nés. En ce qui concerne l’âgeadulte, on remarque l’absence d’adultesd’âge avancé et un seul individu atteint40 ou 50 ans. Bien que l’on n’ait pas puattribuer de sexe à certains individus, laproportion entre hommes et femmes estsemblable. L’orientation des tombes d’inhumationdépend du lieu qu’elles occupent. Dansla zone où l’on trouve surtout des indi-vidus adultes, elles s’orientent est-ouest,tandis que dans la zone de la plupartdes nouveau-nés, l’orientation est nord-sud. La différence d’orientation pour-rait s’expliquer par le fait qu’il y avaitdifférents accès à cette zone, mais aussiparce qu’elle délimitait différents lieuxd’enterrement, l’un destiné à l’enterre-ment des nouveau-nés et l’autre au restede la population. En général, tous lesindividus semblaient être enveloppésdans un linceul, qu’ils soient ou nonà l’intérieur d’une caisse de bois ou,dans le cas de bon nombre des nou-veau-nés, dans des amphores.Certains portaient les signes d’avoir étérongés par de petits animaux, ce quilaisse penser que cette zone était peut-

être dans un endroit marginal dela nécropole.Les urnes correspondent à des enterre-ments individuels, sauf pour l’urneUF 34 qui contenait les restes d’unefemme et d’un homme adultes. Latombe UF 29 présentait quelques restesseulement d’un enfant mais au niveaudu remblai, ce qui permet de penserqu’il s’agissait d’éléments intrus. Il en vade même pour l’urne UF 30.En général, les fouilles par tailles desurnes ont mis en exergue le fait qu’iln’y avait pas une disposition sélectivedes restes dans les urnes, que ce soit parpoignées ou par petits groupes, ce quidémontrerait un certain ordre par stra-tes selon les zones anatomiques. Les osont été séparés du bûcher funéraire caron ne décèle pas de cendres parmi lesrestes.La taille des fragments n’est pas homo-gène car, dans certaines urnes, onconserve des fragments de grandesdimensions et, dans d’autres, les frag-ments sont de petites dimensions. Cescas ne paraissent pas être la conséquen-ce d’une réduction de la taille des frag-ments osseux avant qu’ils ne soientdéposés à l’intérieur du vase car ontrouve les plus gros fragments dans lesurnes les plus petites.En général, les os des différentes urnessont plus ou moins déformés. Les frac-tures sont de morphologie conchoïde,les lignes de fracture sont transversaleset la coloration majoritaire est un blancbeige, à texture vitreuse. Toutes cescaractéristiques mettent en évidence unmodèle de crémation concret sur lecadavre et non sur le squelette, avecune combustion à une température quidevait dépasser 800°C. La crémation sefait sur le cadavre et non sur les os secsou décharnés.Il faut aussi mentionner que dans lesurnes UF 12, UF 27, UF 29, UF 31,UF 32 et UF 34 on a trouvé des frag-ments de ce qui pourrait avoir été le litfunéraire de l’un des individus, lit quiaurait été brûlé sur le bûcher funérairedu cadavre. Par deux fois, on a trouvédes restes de faune à l’intérieur de l’ur-ne (urnes UF31 et UF 34).En ce qui concerne les trousseauxou autres éléments d’accompagnementdu mort, dans l’urne UF 26, on a trouvéun fragment de pot à onguent, et l’urne

UF 12 contenait trois vases d’accompa-gnement. Dans ce dernier cas, il s’agitd’une urne relativement grande.La présence de deux types funéraires -inhumations et crémations - dans lamême nécropole, et au cours de lamême période, souligne une manièrede penser variée au sein d’une popula-tion où certaines personnes préfèrententerrer leurs morts directement dansdes caisses, dans la terre, tandis qued’autres choisissent un enterrementplus complexe qui inclut la crémationde leurs morts et, ensuite, le dépôt desrestes dans une urne cinéraire, dontsept dans un mausolée de forme qua-drangulaire. Pourquoi ces deux types de rituel funé-raire se côtoient-ils ? On a observé laprésence de deux secteurs bien diffé-renciés quant à l’orientation mais aussiparce dans l’un on n’y a enterré quedes nouveau-nés ou des individus péri-nataux. Dans l’autre secteur, il y a desinhumations et des incinérations. Alorsqu’il semble clair que la société séparaitles nouveau-nés du reste des morts, ellen’en faisait pas de même entre les inci-nérations et les inhumations. Il est vraiqu’une grande partie des incinérationsse trouvait dans un mausolée, mais lereste a été découvert près des inhuma-tions. Le peu de données anthropolo-giques que l’on ait pu analyser parmi lesincinérations et les inhumations ne faitpas de différence entre les individus. Ilest évident qu’il existe un composantculturel qui marque la différence entreles uns et les autres. Dans le cas desurnes du mausolée, cela pourrait êtrelié à un degré de parenté mais aussi destatut social, ce qui n’est pas le cas avecle reste des incinérés. Ce qui est clair,c’est que les très jeunes enfants n’ent-rent pas dans ce rituel funéraire.

quarhisLA POPULATION ROMAINE À BARCINOÀ TRAVERS LE GISEMENTDES DRASSANES. DONNÉESANTHROPOLOGIQUES,DÉMOGRAPHIQUES ET CULTURELLES

M. Eulàlia Subirà i de Galdàcano



La présence de communautés humainesdans la plaine de Barcelone est abon-damment documentée depuis le débutdu néolithique jusqu’au VIe millénairecal BC. Cependant, les nombreusesinterventions archéologiques effectuéesà différents endroits de la ville confir-ment une augmentation et une intensi-fication des groupes humains à la fin duIIIe millénaire et au début du IIe millé-naire cal BC, la période connue commele chalcolithique et sa transition vers lebronze initial. Afin d’aborder ce thème, nous expo-sons dans cet article les principauxcontextes archéologiques récupérésdans les trois grands points de la ville.Plus précisément dans le quartier duRaval, dans la zone de Santa Caterina etdans la zone de la gare de la Sagrera.La diversité de stratégies de gestion duterritoire employées par ces groupesd’agriculteurs et d’éleveurs est parfaite-ment mise en évidence à cette époqueavec une occupation en extension danslaquelle on soulignera la diversité desactivités de subsistance de base, bienque sporadiques, à la caserne de SantPau del Camp, dans la rue Riereta, prèsdu nouveau Conservatoire du Liceu,sous la Rambla del Raval ou à la Sagreraqui se confirment comme des espacesd’occupation avec un registre archéolo-gique de plus en plus solide et étendu.Parmi les pratiques anthropiques dumoment on remarquera les activités degroupes qui sont principalement desproducteurs primaires et l’existenced’un registre funéraire varié avec desinhumations dans la fosse de SantaCaterina ou à la caserne de Sant Pau etavec des structures en hypogée sur laplace de la Gardunya. L’approche stratigraphique est complé-tée par les évidences matérielles les plusfacilement identifiables telles que lesproductions de céramiques. Les produc-tions documentées lors de la transitiondu IIIe au IIe millénaire cal BC dans laplaine de Barcelone correspondent auxprincipales traditions technologiquesproches du campaniforme, « groupe dunord-est » et d’autres vases lisses ou avecune décoration cordée attribuées géné-riquement au bronze initial. Plus précisément, dans les rues Robadoret Riereta, 37 - 37 bis, et à la gare duTGV de Sant Andreu on a trouvé un

petit ensemble de matériaux semblableaux groupes campaniformes. Il s’agit defragments de petites dimensions déco-rés principalement de lignes incisées autracé irrégulier et disposées aussi bienhorizontalement que verticalement avecdes exemples occasionnels de pointillés. D’autre part, l’étude des registres desgroupes épicampaniformes a permis derécupérer une série de fragments decéramique à la décoration singulièreimprimée ou incisée. Ils s’inscrivent ausein des manifestations épicampanifor-mes pour lesquelles on a accepté l’exis-tence d’un groupe spécifique, le « grou-pe du nord-est », pour le nord-est de lapéninsule Ibérique, avec une décorationparticulière : la présence d’une doubleligne incisée au tracé circulaire où l’onremarque aussi une impression enforme de demi roseau et d’épi. Cettedécoration peut former des guirlandescomme dans les fragments de la casernede Sant Pau, à Santa Caterina, à laFilmoteca (cinémathèque), sur la placede la Gardunya, dans la rue Riereta etdans le pâté de maison de la rueRobador.Pour résumer, on peut dire que les prin-cipaux éléments de diagnostic de cetteépoque ne présentent pas une distribu-tion chronologique claire. Nous trou-vons du matériel voisin du campanifor-me et de l’épicampaniforme en trèspetite quantité et qui fait souvent partiede dépôts secondaires. Ces donnéessont présentées et complétées par diver-ses datations radiométriques, certainesont déjà été publiées, mais la plupartsont inédites et permettent de situerdans leur contexte une partie desdépôts archéologiques créés. Cettedynamique de sédimentation que nousconsidérons de type résilient à cause desa variabilité et de son caractère oppor-tuniste, permettra de comprendre cer-taines occupations à l’air libre qui mont-rent des dynamiques de sédimentationet d’amortissement très différentesentre elles. Il faut finalement signaler que ces don-nées permettent en même temps deconforter la plaine de Barcelonecomme espace privilégié pour l’étudedes communautés préhistoriques qui,entre 2 100 et 1 700 cal BC, configurentles espaces côtiers de la Méditerranéeoccidentale.

Cet article tentera d’étudier le peuple-ment rural à l’époque ibérique dans laplaine de Barcelone, en prenant commepoint de départ les données extraitesdes gisements de la gare du TGV à laSagrera et ceux de l’hôpital de la SantaCreu i Sant Pau. Par peuplement rural on entend lescolonies situées en bordure des grandsaxes de communication, dans les zonesplates et fertiles qui constituent desendroits d’exploitation économique etqui, d’une manière ou d’une autre,dépendent d’autres centres plus grandsou des noyaux qui vertèbrent le territoi-re et qui se définissent sur le planarchéologique par une série de caracté-ristiques récurrentes : ils se situent dansdes endroits plats, en général au piedde montagnes et près de zones cultiva-bles, très souvent à proximité aussi lesuns des autres. Ils sont plutôt de petitetaille, du moins en ce qui concerne lazone de logement et il n’y a pas destructure urbaine ni de fortifications. Dans le gisement de la gare du TGV à laSagrera, on a fouillé seize silos, deuxpuits, un possible fond de cabane etdeux grandes parties ayant une fonctionindéterminée dont la date se situe entrele IVe et le IIe siècle av. J.-C. En lignesgénérales, nous mentionnerons la gran-de capacité d’emmagasinage des silos etla représentation des céramiques impor-tées qui atteint des proportions quitournent autour de 10 %. Au moment des travaux de restaurationde l’ensemble historique de l’Hôpitalde la Santa Creu i Sant Pau, on a fouilléhuit silos et un puits situés chronologi-quement entre la fin du IIIe siècle et leIer siècle av. J.-C. Il faut aussi noter lagrande capacité d’emmagasinage de cessilos et la représentation des céramiquesimportées qui atteignent une propor-tion d’environ 10 % et peut même arri-ver à 20 % dans la phase finale du gise-ment. On a fait différentes tentatives pourdéfinir et classer les diverses catégoriesde noyaux ruraux selon des critèresdéterminés : les dimensions et le stylearchitectural du noyau, les structuressignificatives (silos, fours, distributiondes agencements domestiques, etc.) etles caractéristiques de la culture maté-rielle (proportions par types et fonc-tions des différentes sortes d’objets, pré-

LES GISEMENTS DE LA GARE DU TGVÀ LA SAGRERA ET CEUX DE L’HÔPITALDE LA SANTA CREU I SANT PAU :APPROCHE DE L’ÉTUDE DEL’ÉVOLUTION DU PEUPLEMENTRURAL À L’ÉPOQUE IBÉRIQUEDANS LA PLAINE DE BARCELONE

EVIDENCES ARCHÉOLOGIQUESDES COMMUNAUTÉS HUMAINESPENDANT LA TRANSITION DU IIIEAU IIE MILLÉNAIRE CAL BC DANS LA PLAINE DE BARCELONE

Anna Gómez Bach Anna Bordas Tissier

Sergio Arroyo BorrazJosefa Huertas ArroyoJordi Aguelo MasAlbert Velasco ArtiguesJavier González MuñozJordi Nadal LorenzoMaria Saña SeguíMiquel Molist Montañá


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Isabel Pereira HernándezConxita Ferrer ÀlvarezFrancesc Antequera Devesa

sence ou absence de biens de prestige,etc.). Si l’on tient compte de ces carac-téristiques, on peut classer les coloniesrurales en au moins trois catégories debase. En premier lieu, les hameaux oules unités d’exploitation groupées, com-posées par une zone d’habitat peu éten-due associée à une zone de structuresdestinées à l’emmagasinage d’excédentagricole comme, par exemple, les gise-ments de Can Xercavins (Cerdanyoladel Vallès), les Guàrdies et Mas d’enGual (Vendrell) ainsi que les centres deMas Gusó (Bellcaire d’Empordà) et deSaus (Camallera). En deuxième lieu, lesrésidences seigneuriales rurales, identi-fiées par une seule unité résidentielleisolée, qui est marquée par ses dimen-sions et sa complexité structurelle quiatteignent des dimensions allant de 100à 200 m2, formées par un nombre élevéde pièces articulées autour d’espacesouverts ou de patios, on en trouve unexemple dans le gisement du Fondo delRoig (Cunit) ou dans celui de CanCalvet de Santa Coloma de Gramenet.Finalement, en troisième lieu, les colo-nies définies comme mas ou unités d’ex-ploitation isolées, constituées par ununique noyau familial qui vit de maniè-re isolée dans un logement simple etqui offre une capacité relativement fai-ble à créer et emmagasiner des excé-dents, c’est le cas, par exemple, du gise-ment de la Faculté de Médecine del’UAB à Cerdanyola del Vallès. Lorsque l’on veut faire entrer les deuxnoyaux étudiés dans l’une des catégo-ries existantes deux données peuvents’avérer importantes. La première rési-de dans les grandes dimensions des siloset la deuxième dans la forte présencedes céramiques d’importation qui sesitue aux alentours de 10 %. Ces deuxfaits nous permettraient de penser queles deux noyaux auraient pu devenir desétablissements ruraux dans le style deshameaux ou des unités d’exploitationgroupées comme celles de les Guàrdies,Mas d’en Gual (Vendrell) ou encoreCan Xercavins (Cerdanyola del Vallès).Nous tenons à souligner aussi que nousavons constaté une forte densité de cetype de peuplement dans la plaine deBarcelone. La présence de tous ces gise-ments nous mène à conclure qu’aumoins depuis la période du plein ibé-rique, il existait sur ce territoire une

La ville romaine de Barcino a été édifiéeen profitant de deux petites collines de16,9 et 14 m de hauteur qui ont joué unrôle important dans l’aspect symboliqueet de représentation de la ville. Latrame urbaine se base sur l’orthogonali-té d’un modèle de fondation ex novo,comme à la suite de la répartition duterritoire à travers le système de centu-riation bien que cette conception pré-sente, comme dans d’autres villes romai-nes, quelques irrégularités. Quant au forum, il n’a pas une positioncentrale mais se trouve légèrementdéplacé vers le nord-ouest afin de profi-ter de l’élévation de l’une des deux col-lines. Il correspond à une place à arca-des, de forme allongée, qui suit ladirection nord-est/sud-ouest, disposéeen deux terrasses de mêmes dimen-sions, avec le temple connu comme letemple d’Auguste au centre. Le forums’organise autour de deux terrasses.Une différence de près de 6 mètressépare la terrasse supérieure de la ter-rasse inférieure. Le positionnement dela curie sur la terrasse inférieure et laterrasse supérieure à arcades nous per-met de nous faire une idée de l’espaceoccupé par le forum. La curie a pu être reconnue grâce à desstructures qui définissent un bâtimentde forme allongé. Il s’agit de murs de1,5 mètre d’épaisseur, abîmés en cer-tains endroits. À l’intérieur de cet espa-ce, sur le côté nord-ouest, d’autres struc-tures dessinent un autre espace, pluspetit, allongé lui aussi, construit à l’aidede gros blocs de pierre. On conserve insitu plusieurs pierres de taille qui off-rent un revêtement plaqué en marbre.Dans le cas de Barcelone, nous aurionsaffaire à une construction composéed’un patio/atrium et d’une salle, soitl’une des propositions architecturalesles plus connues et documentées decurie. Nous pouvons observer cettemême organisation en bien d’autresendroits de l’empire. En ce qui concerne la curie, la localisa-tion, lors des fouilles, de deux élémentsqui devaient se trouver à l’intérieur pré-sente un grand intérêt. Il s’agit d’unestatue portant une toge et d’une pierred’autel. La statue devait faire partie duprogramme de sculptures de ce bâti-ment. Il s’agit d’une statue d’enfantportant une toge avec une bulla qui pré-

exploitation agricole particulièrementintense.La production qui provient de cettedense occupation rurale de la plainedevait être gérée et en partie accumuléedans des noyaux urbains fortifiés situéssur les hauteurs, ce qui, dans la zoneétudiée, correspondrait à Montjuïc etau Turó de la Rovira. Mais il est impor-tant de souligner qu’une partie impor-tante de la production devait resterentre les mains des communautés rura-les qui devaient accumuler et gérer unepartie importante de ce qu’elles produi-saient.Cette dynamique d’exploitation intensi-ve du potentiel agricole de la plaine deBarcelone paraît démarrer au IVe siècleav. J.-C., comme le prouve le gisementde la gare du TGV de la Sagrera, et avaitconsidérablement augmenté autour duIIe siècle av. J.-C., ce qui apparaît demanière évidente dans les grands silosdocumentés au noyau de l’Hôpital de laSanta Creu i Sant Pau et s’est poursuivisans changements significatifs au coursde la période de l’ibérique tardif.Contrairement à ce qui se passe dans lesnoyaux urbains, qui sont systématique-ment abandonnés ou subissent destransformations radicales, à partir du IIesiècle av. J.-C., le peuplement ruralparaît être caractérisé par une clairecontinuité avec une tendance à s’inten-sifier mais sans changements significatifsen ce qui concerne les structures, latypologie des colonies, les dimensions,etc. En conclusion, cette dynamiquepeut nous permettre d’émettre l’hypo-thèse suivante : le peuplement rural del’époque romaine républicaine ne sem-ble pas être un phénomène de nouvelleimplantation hérité de l’Italie, maisrésulterait du fait de profiter et demaintenir des dynamiques et des struc-tures préexistantes avec une filiationibérique claire.

NOUVEAUTÉS SUR LE FORUMDE BARCINO : LA CURIE ET D’AUTRES BÂTIMENTS PUBLICS

Julia Beltrán de Heredia Bercero


LA CONSOMMATION DE TABAC CHEZLES PÊCHEURS DE L’ÉPOQUEMODERNE. NOUVELLES DONNÉESRELATIVES À L’ENSEMBLE DES PIPESEN CÉRAMIQUES TROUVÉES ÀBARCELONE


sente dans sa partie postérieure un élé-ment d’attache et aurait pu être misdans une niche. La seconde trouvailleest une pierre d’autel anépigraphe enpierre de Montjuïc, un élément fré-quent dans les salles des curies commeon peut en voir à la curie Iulia qui possè-de l’autel de la Victoire Augusta, danscelle de Palmyre où, dans l’axe et aufond de la salle, un podium est précédéd’un autel, ou encore à la curie d’Itucioù l’autel se trouve devant l’abside de lasalle. Au nord-ouest du forum, dans une insu-la contigüe, on trouve celle connuecomme la domus de Sant Iu (Saint Yves),qui est le résultat de fouilles datant desannées soixante. On a pensé qu’il pou-vait s’agir d’un siège corporatif ou colle-gium, ou bien encore d’une domus quipourrait avoir évolué en schola. Les don-nées archéologiques conservées permet-tent d’assurer que l’organisation de cebâtiment correspond à un perystilumcentral de grandes dimensions, présen-tant une disposition de citernes tout lelong du périmètre de taille considérablerecouvert d’opus siginum, ainsi que deshabitations tout autour. Cette organisa-tion architecturale est, elle aussi,typique des domus, ce qui fait qu’il esttoujours difficile d’établir la différenceentre les deux.La révision du matériel archéologiquetrouvé dans les fouilles de la domus SaintYves a permis de découvrir quelques piè-ces de jardin qui pourraient correspon-dre aussi bien à des espaces publics qu’àdes espaces privés. À partir des donnéesdont nous disposons, l’interprétation dela fonction de ce qu’on appelle la domusSaint Yves afin de savoir si elle a été unsiège collégial, reste ouverte. On doitaussi considérer l’hypothèse qu’elle aitpu appartenir à un personnage impor-tant de la colonie, personnage quiaurait pu jouer un rôle dans le gouver-nement local. Les processus de christia-nisation qui se développent dans cetespace à partir du IVe siècle, et proba-blement avant, correspondent mieux àcette seconde hypothèse.Finalement, les restes archéologiquesexhumés dans la basilique des SaintsJust et Pastor ainsi que la révision desdonnées apportées par les fouilles duterrain contigu soulignent la présence,à cet endroit, d’une construction à

caractère public. Les structures nousindiquent les tracés d’un portique oud’une façade monumentale avec unportique que l’on doit rapprocherd’une architecture officielle. On a aussilocalisé un podium/plateforme en ter-rasse qui s’adapte à l’orographie du ter-rain. Toutes les données archéolo-giques dont nous disposons indiquentque sur la petite colline des Saints Justet Pastor il y avait un bâtiment orienténord-est / sud-ouest, c’est-à-dire qu’ilavait la même orientation que le tem-ple d’Auguste. Il semble que les deuxélévations aient été utilisées pour souli-gner la présence de deux constructionssymboliques, d’une part le templeconsacré probablement au culte impé-rial et, d’autre part, bien que nous nepuissions pas en être sûrs, rien ne nousempêche de penser à un autre templeayant la même orientation. Nous avionsdéjà mentionné l’existence d’une citer-ne / castellum aquae au beau milieu dusous-sol de l’église. En superficie etdans le domaine des hypothèses, nouspourrions imaginer un nymphée ouune fontaine monumentale comme onpeut en voir à Mérida, et une construc-tion, peut-être consacrée à l’eau,comme nous en voyons, par exemple, àValence. La présence de bâtiments liésaux fontaines et à l’eau est fréquentedans les villes romaines. Cependant,pour le moment, à Barcelone, nous nepouvons pas extrapoler plus.

À Barcelone, l’étude systématique despipes selon la méthode archéologiqueprésente une trajectoire courte maisproductive qui débute lors des fouillesde l’ancien marché du Born. La biblio-graphie offre un aperçu des différentsarticles publiés à ce sujet. Cette tâchearchéologique s’est ajoutée à celle com-mencée par des historiens tels qu’AlbertGarcia Espuche quant à l’enracinementde la consommation de tabac dansla ville moderne et à la complexité del’économie durant cette période, loindes visions plus pessimistes sur cette der-nière.Le but de cet article est, d’une part, dedévelopper et d’aller plus loin dans lestypes déjà connus, comme par exempleles productions locales, mais aussi d’é-largir le domaine grâce à de nouvellesdécouvertes intéressantes surtout quantà la datation. D’autre part, les caractéris-tiques du contexte des pièces rendentinexcusable de mettre de côté les consi-dérations de type social qui en décou-lent, surtout en ce qui concerne l’adop-tion et la consommation des nouveauxproduits tel que le tabac parmi les clas-ses populaires. Le contexte de référenceet dont est issu la matière est l’ensemblede vingt-cinq baraques de pêcheursrécemment fouillées qui datent de l’é-poque moderne. Les baraques de pêcheurs sont de peti-tes constructions dont le module varia-ble, à la fin de la période étudiée,approche 12 empans de largeur et 24de longueur. On utilisait toute sorte dematériaux pour leur construction ettout particulièrement des déchets parmilesquels la pierre joue un rôle très disc-ret, se limitant à tracer les précaires fon-dements des constructions. Cesbaraques avaient surtout un but utilitai-re : y garder les instruments de pêche,les filets et, plus habituellement, lespalangres et les nasses de pêche.Occasionnellement, on y conservaitaussi les gouvernails, les gréements etles rames des embarcations. Finalement,elles servaient d’abri en cas de mauvaistemps, mais elles permettaient surtoutd’attendre lorsque la Porte de la Merétait fermée. Ceci permet d’imaginer leslongs moments que pêcheurs et pêcheu-ses y passaient.Le contexte archéologique de prove-nance des pipes, outre qu’il est sociale-



ment très défini, présente certains avan-tages tels que la bonne qualité stratigra-phique avec peu d’intrusions postérieu-res et un ensemble documentaire etnumismatique qui permet de soutenirles chronologies très ajustées sur toutela séquence stratigraphique proposées. Les pipes récupérées peuvent être divi-sées en deux grands groupes. Les pipesen kaolin provenant d’Angleterre et desPays-Bas parmi lesquelles quelques ate-liers et types non connus encore àBarcelone. Le second grand groupe cor-respond aux productions en argile autreque le kaolin, parmi lesquelles on trou-ve quelques exemples de laMéditerranée orientale aux côtés deproductions locales.Outre les considérations chronolo-giques, ces pipes permettent de faireréférence à l’adoption de nouveaux pro-duits commerciaux dérivés de l’expan-sion océanique européenne qui trans-formèrent dans une large mesure leshabitudes de consommation et les éco-nomies du vieux continent. À partir del’étude de ces pièces, il semble que l’onpourrait tracer une diffusion de laconsommation de tabac antérieure àcelle mentionnée par d’autres fonds his-toriques et, de manière générale, socia-lement plus complexe.

Dans plusieurs contextes maritimes deMéditerranée nord-occidentale et parti-culièrement dans l’aire provençale, ona identifié de nombreuses importationsde céramiques depuis la péninsuleIbérique. À ce titre, la rade deVillefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes)est un site majeur. Tout d’abord par ladécouverte d’une nave génoise naufra-gée en 1516, la Lomellina. Les opéra-tions menées sur cette épave exception-nelle ont permis d’exhumer deprécieux témoignages du quotidien enmer au début du XVIe siècle. En effet,le mobilier précisément daté grâce à ladate du naufrage autorise un « arrêt surimage » des productions en usage et deleur diversité typologique. Aujourd’hui,la relecture de ce matériel permet depréciser l’origine de certaines formesqui étaient encore inconnues. D’autrepart, toujours en rade de Villefranche-sur-Mer, plusieurs zones de mouillagesse caractérisent par une accumulationde céramique où ces mêmes produc-tions tiennent une place relativementimportante entre le XVIe et le XVIIesiècle. Indices matériels des échanges etdes usages à bords des navires, les céra-miques rejetées ou perdues nous four-nissent une variété de formes destinéesaussi bien à la table, qu’au stockage ouencore à la consommation de tabac.Ces nouveaux apports enrichissentnotre connaissance des formes catala-nes, à usage commercial et utilitaire,qui circulaient par la voie maritime enProvence et aux marges languedocien-nes. Dans la diffusion de ces produc-tions vers la Provence, le port deMarseille a tenu une place particulièreet a largement participé à la redistribu-tion des terres vernissées alors expor-tées en masse par la Catalogne.

Cet article traite des deux fours céra-miques, de tradition arabe, documentésen 2010 dans la rue Nou de SantFrancesc. Ces fours correspondent àune chronologie du XVIIIe siècle etnous permettent de pénétrer dans uneréalité, celle du « magasin ». Au XVIIIesiècle, les corporations, en tant qu’insti-tution, avaient perdu la force qu’ellesarboraient à des époques antérieures.Cette circonstance modifia les rôles etdes personnes non associées pouvaientparticiper aux activités correspondantaux différentes corporations. Si aucours de la première moitié du siècle,la « maison artisane » se maintient, aufil des ans cette dernière évoluera versla « maison de locataires », ce qui don-nera lieu à de nouvelles relations socia-les et familiales. Grâce à la documenta-tion, nous avons pu récupérer del’information sur le propriétaire, JosepBarba, et nous savons que le commerceet l’office se maintint pendant troisgénérations. L’état de conservation desfours est relativement bon par rapportà d’autres fouilles effectuées au coursde ces dernières années dans la ville.En outre, c’est la première fois que l’onlocalise des structures présentant cescaractéristiques de ce côté de LaRambla. Malgré leur bon état deconservation, les fours ne permettentpas de présenter un répertoire céra-mique étendu sur leur production. Parcontre, comme nous le disions, nousavons pénétré dans une réalité, celle du« magasin » au XVIIIe siècle. Un systè-me dans lequel les corporations indus-trielles se chargeaient de produire et devendre leur produit et dans lequel l’ate-lier était en même temps un magasin.Si nous tenons compte de la difficultéque représentait pour un maître d’éta-blir son propre magasin, les restes quenous avons découverts dans la rue Noude Sant Francesc n’en deviennent queplus exceptionnels. Les fours devaient faire partie d’unensemble complexe afin de pouvoirmener à bien les travaux d’élaborationet, par la suite, de cuisson des pièces decéramique. Cependant, dans ce cas,bien que la structure des fours noussoit parvenue en assez bon état, nousavons perdu beaucoup d’autres élé-ments de l’atelier. On suppose qu’ilétait composé d’une série d’éléments

LA CÉRAMIQUE CATALANE DU XVeAU XVIIe SIÈCLE EN PROVENCEORIENTALE. RELECTURE ETNOUVEAUX APPORTS DES CONTEXTESMARITIMES.

Gaëlle Dieulefet

Mikel Soberón Rodríguez LE MAGASIN DE JOSEP BARBA : UN POTIER DANS LA BARCELONEDU XVIIIe SIÈCLE

Noemí Nebot Pich



qui demeuraient à l’air libre, commeles réservoirs d’eau, le puits ou la citer-ne d’eau avec son évier et une série d’é-léments qui devaient être sous couvert :l’abri pour le bois, le coin de l’argile, leséchoir, les entrepôts et, dans un autreespace, les tours de potier. Dans le casde l’atelier de la rue Nou de SantFrancesc, nous devons avoir recours àdes parallèles comme, par exemple,l’ensemble de L’Escayola à Sabadell oules différents ateliers fouillés dans laville française de Montpellier, pournous faire une idée de l’aspect que pré-sentait cet atelier, car bon nombre deses éléments ont été perdus ou n’ontpas été localisés au cours de l’interven-tion archéologique qui n’a pas été trèsétendue.Le four situé plus au nord de la zoned’intervention est celui qui présenteles dimensions les plus réduites. Il sesitue dans un espace défini par troismurs de 5,70 x 4,50 m, avec une entréepar le côté nord-ouest de l’espace. Lefour a une forme circulaire, son accèsse fait à l’avant, ce qui lui donne uneforme elliptique. Les parois sont enbriques et s’appuient contre un murextérieur en pierre. Le grill de la struc-ture a été perdu, on ne conserve que lefoyer. À l’origine ses dimensionsétaient les suivantes : une longueurtotale de 3,40 m et une largeur maxi-male de 2 m et minimale de 1,10 m. Ledeuxième four, de plus grandes dimen-sions, conservait tout le grill, mais onn’a pas récupéré de matériel céra-mique associé à son utilisation car nousl’avons découvert rempli de gravatscontemporains et traversé par la tuyau-terie d’égout de la propriété du XIXesiècle. Dans ce cas, on ne conservaitnon plus aucun des niveaux de circula-tion d’origine de la pièce. On n’aretrouvé que la fermeture de la partienord-ouest de la pièce dans laquelledevait se trouver le four. La construc-tion du bâtiment du XIXe siècle aaffecté définitivement le reste de lazone, qui a disparu. Le four était deforme circulaire avec une entrée à l’a-vant, ce qui lui donnait une formeelliptique. Ses dimensions étaient de5,50 m de longueur et d’entre 2 et 3,30m de largeur, avec une puissanceconservée de 1,80 m. Les parois étaienten briques de 0,30 x 0,15 m. Le grill,

composé de carreaux carrés de faïencede 0,20 x 0,20 m, mesurait 2,60 x 2,50m et présentait des trous carrés (d’en-viron 0,10 m) sur toute la surface.


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quarhis i Història de la Ciutat de BarCelona síntesis...Editor: Museu d’Història de Barcelona (MUHBA) Institut de Cultura Ajuntament de Barcelona Director MUHBA: Joan Roca i Albert