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Zone cfa: 1500fcfa Europe : 4 euros. Suisse : 5 francs. Maroc : 20 dirhams. Tunisie : 3 dinars. Mauritanie : 1000 ouguiyas Nouakchott Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. Johannesburg. NUMÉRO 04 DU 10 FEVRIER AU 10 MARS 2014 L’AVIS DE L’EXPERT L’Afrique en toute assurance Le Sénégal émergent passe son bac e Sénégal veut mobiliser 10 287,6 milliards de FCFA pour financer son PSE (Plan Sénégal Emergent) , soit environ 20 milliards de dollars à comparer avec les 22 milliards nécessaires au financement du Plan national de développement de la Côte d’Ivoire. Les plans de ces deux pays peuvent offrir des bases de comparaison sachant qu’en 2012 le Sénégal comptait un PIB de 14,16 milliards et la Côte d’Ivoire, environ 24,68 milliards de dollars à égalité avec le Cameroun (24,98 milliards de dollars). Il faut dire que la majorité du financement du PSE sera fourni par le Sénégal. Une nouveauté? A Paris, c’est le financement complé- mentaire qui est recherché. Soit 2 964 milliards (6 millliards de dollars). Gabon: le départ de Laure Gondjout renforce-t-il Maixent Accrombessi? Laure Olga Gondjout, désormais médiateur de la république, était souvent opposée par les observateurs à Maixent Accrombessi, directeur de cabinet du président Ali Bongo et cible favorite d’une partie de la presse gabonaise qui lui reproche ses origines. Avec le départ de l’inamovible dame de fer, les hiérarchies administratives se clarifient au Palais du Bord de mer. Pages 21 Pages22 Pages 20 ENTRETIEN Un bilan sous forme de saut qualitatif Président de la FANAF, Protais Ayangma passera le témoin lors des assemblées deOuagadougou du 17 au 21 février prochains. Le rôle de l’actuaire en question Pour Aymric Kamega, Directeur as- socié au sein du Cabinet PRIM’ACT, «la coordination des actuaires de la zone CIMA semble insuffisante» «Le courtier vit de ses commissions» Présidente de la Fédération Interafri- caine des Assureurs Conseils (FIAC), Hermine Ekobé commente les dernières évolutions réglementaire en zone CIMA. ENTRETIEN «Notre vocation est d’accompagner nos clients » Aux commandes de la Chanas depuis le 20 septembre 2013, Henri Frédéric Ewélé, actuaire de formation, a été désigné direc- teur général dans une short list comprenant quatre candidats. P.12 P.15 P.18 P.14 ENTRETIEN ENTRETIEN n attendant l’agrégation des exercices 2013, voici les résultats 2012 en zone CIMA. La Côte d’Ivoire reste de loin le premier marché avec environ 210 milliards de primes émises, devant le Cameroun (150 mil- liards FCFA) en pente savonneuse sur le compartiment vie. La surprise in- tervient en troisième position acquise au Sénégal depuis les indépendances. C’est désormais le Gabon (99 mil- liards de FCFA de primes) qui passe devant le Sénégal (92,3 milliards de FCFA). Comme l’a déclaré le président de la FANAF, Protais Ayangma (voir interview), la force du Gabon réside dans son organisation. L’Etat s’assure et assure ses entreprises à travers une agence dédiée. De même contraire- ment au Sénégal, à la Côte d’Ivoire et au Cameroun, le nombre d’acteurs est assez restreint au Gabon et au Congo, cinquième marché de la CIMA, en progression rapide. Pages 11-18 E L ous la pression des bailleurs internationaux, des groupes de pression environnementaux et d’organisations de dé- fense des droits humains, les banques, les fonds et les opérateurs financiers en général intégrent la dimension sociale dans leurs engagements. Les dossiers ne sont plus seulement étudiés sur la dimension rentabilité.« Le continent est courtisé, en plein développement. De plus en plus d’investisseurs positionnent la RSE comme un élément de compétitivité, une valeur ajoutée. C’est la carte notamment que jouent les Occidentaux contre les investisseurs chinois », explique ierry Téné, cofondateur de l’Institut Afrique RSE. Les entreprises se battent sur les prix, mais aussi sur les valeurs. Par Christelle Marot, Paris Dossier S Le manager En Question Richard Lowe, un self made man qui a pris de l’assurance Page 24 La Bourse d’Abidjan, de record en record Les bonnes perspectives de l’économie ivoirienne mises en exergue durant le méga-forum Investir en Côte d’Ivoire (29 janvier -1er février) qui a réuni plus de 3 000 opérateurs se reflètent dans les indices de la Bourse d’Abidjan. La capitalisation boursière du marché des actions a dépassé, mercredi 29 janvier 2014, le cap historique des 6000 milliards de FCFA (à exacte- ment 6 024,41 milliards de FCFA), soit une progression de 6,94%. Vous êtes employé du secteur privé et vous savez que vous aurez droit à la retraite à partir de 60 ans. Cependant vous vous posez des questions, et à juste titre, sur le niveau de pension que vous percevrez. Quelles sont les lignes de votre fiche de paie incluses dans le calcul ? Pourriez-vous maintenir le même niveau de vie après 35 années de cotisation ? Ces lignes qui suivent ten- teront d’apporter un début de réponse à ces différentes questions. BOURSES Pages 10 MENSUEL DES AFFAIRES www.financialafrik.com Pages 7 Les banques se veulent plus responsables Le président Macky Sall conduira la délégation sénégalaise à Paris Que dit votre fiche de paie à propos de votre future retraite ? PERSPECTIVES Maixent Accrombessi

quatre candidats. L’Afrique en assurancetoute · sur le marché financier de l’UMOA, de cette opération qui offrira un taux d’intérêt brut de 6,60% par an, sur 7 ans dont

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Page 1: quatre candidats. L’Afrique en assurancetoute · sur le marché financier de l’UMOA, de cette opération qui offrira un taux d’intérêt brut de 6,60% par an, sur 7 ans dont

Z one c fa : 1500fc fa Europ e : 4 euros . Su iss e : 5 f rancs . Maro c : 20 d i rhams . Tunis ie : 3 d inars . Maur it anie : 1000 ouguiyas

Nouakchott Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. Johannesburg.

NUMÉRO 04 DU 10 FEVRIER AU 10 MARS 2014

L’AVIS DE L’EXPERT

L’Afrique en toute assurance

Le Sénégal émergent passe son bace Sénégal veut mobiliser 10 287,6 milliards de FCFA pour financer son PSE (Plan Sénégal Emergent) , soit environ 20 milliards de

dollars à comparer avec les 22 milliards nécessaires au financement du Plan national de développement de la Côte d’Ivoire. Les plans de ces deux pays peuvent offrir des bases de comparaison sachant qu’en 2012 le Sénégal comptait un PIB de 14,16 milliards et la Côte d’Ivoire, environ 24,68 milliards de dollars à égalité avec le Cameroun (24,98 milliards de dollars). Il faut dire que la majorité du financement du PSE sera fourni par le Sénégal. Une nouveauté? A Paris, c’est le financement complé-mentaire qui est recherché. Soit 2 964 milliards (6 millliards de dollars).

Gabon: le départ de Laure Gondjout renforce-t-il Maixent Accrombessi?

Laure Olga Gondjout, désormais médiateur de la république, était souvent opposée par les observateurs à Maixent Accrombessi, directeur de cabinet du président Ali Bongo et cible favorite d’une partie de la presse gabonaise qui lui reproche ses origines. Avec le départ de l’inamovible dame de fer, les hiérarchies administratives se clarifient au Palais du Bord de mer.

Pages 21

Pages22Pages 20

ENTRETIENUn bilan sous forme de saut qualitatifPrésident de la FANAF, Protais Ayangma passera le témoin lors des assemblées deOuagadougou du 17 au 21 février prochains.

Le rôle de l’actuaire en question Pour Aymric Kamega, Directeur as-socié au sein du Cabinet PRIM’ACT, «la coordination des actuaires de la zone CIMA semble insuffisante»

«Le courtier vit de ses commissions»Présidente de la Fédération Interafri-caine des Assureurs Conseils (FIAC), Hermine Ekobé commente les dernières évolutions réglementaire en zone CIMA.

ENTRETIEN«Notre vocation est d’accompagner nos clients »Aux commandes de la Chanas depuis le 20 septembre 2013, Henri Frédéric Ewélé, actuaire de formation, a été désigné direc-teur général dans une short list comprenant quatre candidats.

P.12 P.15 P.18 P.14

ENTRETIEN ENTRETIEN

n attendant l’agrégation des exercices 2013, voici les résultats

2012 en zone CIMA. La Côte d’Ivoire reste de loin le premier marché avec environ 210 milliards de primes émises, devant le Cameroun (150 mil-liards FCFA) en pente savonneuse sur le compartiment vie. La surprise in-

tervient en troisième position acquise au Sénégal depuis les indépendances. C’est désormais le Gabon (99 mil-liards de FCFA de primes) qui passe devant le Sénégal (92,3 milliards de FCFA). Comme l’a déclaré le président de la FANAF, Protais Ayangma (voir interview), la force du Gabon réside

dans son organisation. L’Etat s’assure et assure ses entreprises à travers une agence dédiée. De même contraire-ment au Sénégal, à la Côte d’Ivoire et au Cameroun, le nombre d’acteurs est assez restreint au Gabon et au Congo, cinquième marché de la CIMA, en progression rapide. Pages 11-18

E

L

ous la pression des bailleurs internationaux, des groupes de pression environnementaux et d’organisations de dé-fense des droits humains, les banques, les fonds et les opérateurs financiers en général intégrent la dimension

sociale dans leurs engagements. Les dossiers ne sont plus seulement étudiés sur la dimension rentabilité.« Le continent est courtisé, en plein développement. De plus en plus d’investisseurs positionnent la RSE comme un élément de compétitivité, une valeur ajoutée. C’est la carte notamment que jouent les Occidentaux contre les investisseurs chinois », explique Thierry Téné, cofondateur de l’Institut Afrique RSE. Les entreprises se battent sur les prix, mais aussi sur les valeurs. Par Christelle Marot, Paris

Dossier

S

Le manager En Question

Richard Lowe, un self made man qui a pris de l’assurance

Page 24

La Bourse d’Abidjan, de record en record

Les bonnes perspectives de l’économie ivoirienne mises en exergue durant le méga-forum Investir en Côte d’Ivoire (29 janvier -1er février) qui a réuni plus de 3 000 opérateurs se reflètent dans les indices de la Bourse d’Abidjan. La capitalisation boursière du marché des actions a dépassé, mercredi 29 janvier 2014, le cap historique des 6000 milliards de FCFA (à exacte-ment 6 024,41 milliards de FCFA), soit une progression de 6,94%.

Vous êtes employé du secteur privé et vous savez que vous aurez droit à la retraite à partir de 60 ans. Cependant vous vous posez des questions, et à juste titre, sur le niveau de pension que vous percevrez. Quelles sont les lignes de votre fiche de paie incluses dans le calcul ? Pourriez-vous maintenir le même niveau de vie après 35 années de cotisation ? Ces lignes qui suivent ten-teront d’apporter un début de réponse à ces différentes questions.

BOURSES

Pages 10

MENSUEL DES AFFAIRESw

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Les banques se veulent plus responsables

Le président Macky Sall conduira la délégation sénégalaise à Paris

Que dit votre fiche de paie à propos de votre future retraite ?

PERSPECTIVES

Maixent Accrombessi

Page 2: quatre candidats. L’Afrique en assurancetoute · sur le marché financier de l’UMOA, de cette opération qui offrira un taux d’intérêt brut de 6,60% par an, sur 7 ans dont

Le président nigérian, Goodluck Jonahthan, veut pousser son gouverneur de la banque centrale , Sanusi Lamido, à la démission. Les raisons sont liées aux révélations de celui-ci concernant les détournements des recettes pétrolières opérées au sein de la compagnie publique, la NNPC. L’actuel président, en route vers une réélection compliquée, reproche au gouverneur de la banque centrale d’avoir fourni des informations à son devancier, Olesegun Obasanjo.

L’émir du Koweït a signé un chèque de 500 millions de dollars, le 15 janvier 2014, destiné aux organisations humanitaires des Nations Unies actives en Syrie. Son altesse Sheikh Saha al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah a ainsi indiqué la voie à suivre aux 60 pays réunis à Koweit-City à l’occasion de la deuxième conférence des donateurs dont l’objectif était de mobiliser 6,5 milliards de dollars. Cet effort financier colossal fait suite à une détermination politique claire affichée à Paris et appelant au départ de Bachar Al Assad. Ainsi, après Paris et Genève 2, la rencontre du Koweit affaiblit encore un peu plus le régime syrien.

Au 30 septembre 2013, Attijari Bank Tunisie présente des crédits en hausse de 5% à 3 450 millions de dinars tunisiens (1 dollar = 1,65 dinars tunisiens) et des dépôts en progression de 12% à 4 020 millions DT. Quant au PNB, il s’est inscrit en hausse de 18% à 181 MD. L’institution a clôturé l’année 2013 avec une croissance de 12% de ce PNB attendu atteindre 241 MD. La filiale du groupe marocain Attijariwafa Bank conforte ainsi son leadership sur les principaux indicateurs de marché ainsi que sur la taille du réseau (187 agences) devant la BIAT (163) et Amen Bank (141).

Une compagnie aérienne communautaire, Sahel Airlines, sera bientôt créée entre la Mauritanie, le Mali et le Niger. Cette annonce contenue dans un communiqué conjoint est l’un des résultats d’une visite d’Etat de 3 jours en Mauritanie, du président malien, Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Dans cette perspective, un comité ad-hoc a été mis sur pied, et tiendra sa première réunion à Bamako les 17 et 18 janvier prochain, pour « dresser un chronogramme de la mise sur pied de la dite compagnie ». La Mauritanie dispose actuellement d’une compagnie aérienne nationale, Mauritania Airlines Interna-tionale (MAI) à capitaux majoritairement publics, qui a lancé ses activités le 28 avril 2011. Selon nos informations, chacun des pays membres doit fournir au moins 3 appareils pour cette compagnie qui sera basée à Nouakchott avec une direction tournante.

La première visite d’un premier ministre japonais en Afrique depuis huit ans intervient alors que l’archipel nippon fonc-tionne sans réacteur nucléaire en activité depuis septembre 2013. Après la Côte d’Ivoire et peu avant l’Ethiopie, le premier ministre, Shinzo Abe, est arrivé à Maputo, le 11 janvier. Une étape essentielle où un protocole d’ investissements de 672 millions de dollars dans des projets gaziers durant les cinq prochaines années a été signé. Objectif, garantir l’approvi-sionnement du Japon en gaz naturel.Premier exportateur mon-dial de gaz naturel, l’empire du soleil levant est à la recherche d’une alternative au nucléaire civil depuis la catastrophe de Fukushima.

Nigeria: le président Goodluck Jonathan ne veut plus de Sanusi Lamido

Syrie: l’émir du Koweit sort le chéquier

Air Algérie commande 16 nouveaux appareils

Tunisie: Attijari Bank conforte son leadership

Le Japon investit 672 millions de dollars dans le gaz mozambicain

Selon la déclaration de son Président-directeur général, Boualem Djebbar, «la BADR compte ouvrir 50 nouvelles agences avant la fin de l’année 2015». La BADR est la banque la plus déployée en termes de réseau à l’échelle nationale, soit 300 agences bancaires. L’institution œuvre à ouvrir 125 nouvelles dont 50 en cours deux dans la wilaya de Mascara, a déclaré M. Djebbar lors d’un point de presse en marge d’une visite des structures de cette banque dans la wilaya de Mostaganem.

En dépit du désaccord persistant avec la famille Fotso, la Commer-cial Bank of Cameroun (CBC) poursuit son plan de restructuration. Peut être au forcep. Ainsi, à l’issue de la première phase de souscrip-tion de l’augmentation du capital réservé aux anciens actionnaires, le 30 décembre dernier, plus de 82% des montants attendus ont été libérés. Ce montant est «de loin supérieur au capital minimum réglementaire (7,5 milliards de FCfa) requis par la Cobac», selon le communiqué émis par l’administrateur provisoire. En attendant, il n’ y a aucun repreneur en vue d’une banque qui occupe une position bien profitable au Cameroun.

La compagnie algérienne a signé, lundi 6 janvier, un contrat d’acquisition de 16 nouveaux appareils Boeing, Airbus et ATR pour un montant de 450 millions d’euros (49 milliards de dinars). Ces acquisitions seront financées à travers un crédit syndiqué par trois banques publiques locales : la Banque nationale d’Algérie (BNA, chef de file), la CNEP-Bank (Caisse nationale d’épargne et de prévoyance) et la Banque extérieure d’Algérie (BEA), selon Air Algérie. Trois de ces avions seront des ATR 72-600.

Shelter Afrique a mandaté CGF Bourse pour la struc-turation et le placement de l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne d’un montant de 10 milliards de FCFA, apprend-t-on dans la lettre mensuelle de l’intermédiaire boursier, leader régional . Le lancement, sur le marché financier de l’UMOA, de cette opération qui offrira un taux d’intérêt brut de 6,60% par an, sur 7 ans dont 2 ans de différé pour le remboursement du capital, est prévu au courant du mois de janvier 2014. L’opération a été approuvée par le CREPMF sous le visa N° EOP/13-04 obtenu le 4 novembre 2013. Par ailleurs, Shelter Afrique bénéficie des notations à long terme A et à court terme A1 attribuées par Bloomfield Invest-ment Corporation, une agence de notation agréée par le CREPMF et basée en Côte d’Ivoire. Les obligations seront cotées sà la Bourse Régionale des Valeurs Mobi-lières (BRVM), à l’instar des 4 émissions précédentes.

Algérie: la BADR ouvrira 50 nouvelles agences

La BMCE Bank au Burki-na Faso et en Côte d’Ivoire via BDM-SA

Cameroun: la CBC poursuit sa recapitalisation

Shelter Afrique mobilise 10 milliards de FCFA

Mauritanie/Mali/Niger : décision de création d’une compagnie aérienne

Rachat de Maroc Télécom: le montage bientôt bouclé

ECHOS 2Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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La Banque de développement du Mali (BDM.SA) est entrain de structurer le capital de deux nouvelles filiales qui vont ouvrir simultanément à Abidjan (Côte d’Ivoire) et à Ouagadougou (Burkina Faso). Détenue majoritairement par la BMCE Bank (27,38%), l’Etat malien (19,58%), la BCEAO (15,96%), la Banque Ouest africaine de développement (15,96%), la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (12,87%) et divers actionnaires (8%), l’institution malienne disposait jusque-là d’une filiale en Guinée Bissau. La filiale ivoirienne portera le nom de Banque de l’Union (BDU-Côte d’Ivoire) et celle du Burkina Faso, la BDU-Burkina Faso.

Ecobank en tête des marques à forte valeur

Lomé-Togo, le 4 février 2014. Ecobank Transnational Incorporated («Ecobank» ou «le Groupe») a été déclaré la marque la plus porteuse de valeur du continent africain – hors Afrique du Sud – dans le classement annuel établi par le magazine de renommée mondiale «The Banker» dans son numéro spécial Brand Finance Banking 500.Présent en Afrique plus qu’aucune autre banque au monde, Ecobank a su tirer pro-fit de son incomparable empreinte pour accroitre la valeur de sa marque de 15% en une année, selon un commuiqué du groupe. Le palmarès qui vient d’être rendu public es-time la valeur de la marque à 243 millions de dollars et situe le Groupe à la 367ème place dans le top 500 des plus grandes marques dans l’industrie bancaire mondiale, soit un bond de 32 places sur une année. Selon The Banker / Brand Finance® Banking 500 (membre de Financial Times), si Ecobank maintient ses performances, elle devrait très rapidement se confronter aux banques sud-africaines dans le classement des 5 premières marques à forte valeur du continent africain.

Le groupe Etisalat, acquéreur des 53% déte-nus par Vivendi dans Maroc Télécom, a bouclé le montage financier de l’opération. Le montant de l’opération s’élève à 4,2 mil-liards d’euros. En avril 2013, le groupe avait contracté 8 milliards d’euros de prêts pour financer l’acquisition selon Reuters. La consistance du montant fait dire à certains analystes que l’émirati envisage d’aller bien au delà des 53%, le rachat du flottant en Bourse étant toutefois improbable. Etisalat ne sera pas seul aux commandes de Maroc Télécom. La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) devrait prendre jusqu’à 10% du capital. Etisalat espère boucler définitive-ment l’opération avant le 31 mars.

Sanusi Lamido

Le Groupe Bank Of Africa (Boa) a élargi sa sphère en Afrique de l’est avec l’ouverture prochaine, à Addis Ababa en Ethiopie, du bureau de Représentation de sa filiale Djiboutienne, Bank Of Africa-Mer Rouge. «La licence lui permettant de créer cette re-présentation commerciale lui a été accordée le 21 janvier 2014», a annoncé le groupe dans un communiqué. Le Bureau de Repré-sentation, qui devrait être opérationnel dans le courant du 1er trimestre, sera dirigé par M. Alemu Reba Demboba, ancien diri-geant d’une grande banque locale. Reba Demboba sera chargé, notamment, de faciliter et promouvoir les relations entre les opé-rateurs éthiopiens et djiboutiens.

Bank Of Africa élargit avec le Djibouti sa sphère des rives de la

Mer-Rouge

Ba Alassane

Mohamed Bennani, PDG BOA

Page 3: quatre candidats. L’Afrique en assurancetoute · sur le marché financier de l’UMOA, de cette opération qui offrira un taux d’intérêt brut de 6,60% par an, sur 7 ans dont

contre-jour

LE MOIS

Analyse réaliste du rêve de Dlamini Zuma

Pour être une langue

de référence en 2063, le

Swahili devait, en 2014, être

enseigné dans les universités,

et les écoles

n 2063, les langues des anciennes colonies ont disparu de l’Afrique pour être rempla-cées par le Swahili, désormais enseignée dans les principales universités du monde. Le TGV African Express Rail relie désormais le

continent devenu depuis 2051 une confédération d’Etats. En 2063, l’Afrique, éclairée grâce à une combinaison des éner-gies renouvelables et des énergies fossiles, sortie des guerres, des maladies et des famines, s’auto-finance via des projets de partenariat public-privé impliquant les investisseurs des pays émergents, notamment ceux du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Le continent est engagé dans la technologie spatiale grâce à une industrie florissante le long de ses Silicon Valleys s’étendant de l’Egypte au Rwanda et de ses usines en RDC, en Angola, en Zambie etc. Kinshasa a, en cette année 2063, supplantée Paris et Milan en tant que capitale de la mode.Tel est, en substance, le discours de madame Dlamini Zuma, présidente de la commission de l’Union Africaine, libellé sous la forme d’un email adressé du futur. Cette allocution lue à l’ouverture du 22e sommet de l’Union Africaine livre les grandes lignes de l’Afrique en 2063, une étude qui occupe les économistes et staticiens de la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et de la commission de l’Union Africaine depuis au moins deux ans.Ce «I have a dream», aussi revigorant soit-il, se heurte aux réalités d’une Afrique où les forces motrices de l’histoire (rapports de production, intérêts de la classe dominante qui

plaçait 60% du PNB africain à l’étranger en 2001, ) tendent plutôt vers le statu quo, c’est à dire l’accélération de la balka-nisation. Pour preuve, l’Union Africaine ne dispose d’aucun agenda devant la transformer d’ici 50 ans en Etats confédérés. Les contradictions politiques et diplomatiques qui agitent actuellement l’instance panafricaine en font une rencontre de syndicats de chefs d’Etats qui s’apprécient mutuellement. Comment allons-nous envoyer un homme sur la lune dans 50 ans si en 2014 nous ne disposons pas d’un «Ariane» afri-cain approuvé dans les cercles scientifiques et non politiques?L’Afrique de 2063 n’échappera pas aux trois scénarios des futurs africains étudiés par le sociologue sénégalais Alioune Sall. Entre les lions faméliques, les lions qui marquent leurs territoires, les lions conquérents et, comme actuellement au Soudan et en Centrafrique, les lions qui se mangent, nous devons choisir le destin que nous voulons.Rien ne changera en 50 ans sans actes forts posés aujourd’hui. Pour être une langue de référence en 2063, le Swahili devait, en 2014, être enseigné dans les universités, les écoles et dis-poser d’académies ainsi que de publications scientifiques de reférence. A moins d’un baguette magique, la Silicon Valley est l’aboutissement d’un processus long, l’américain ayant commencé au début du 20e siècle pour arriver à maturité à la fin des années 90. De même, le TGV est né d’abord de la maî-trise du chemin de fer et du bon vieux train évoluant à 100 km à l’heure. Bref, le rêve éveillé de madame Dlamini Zuma est mobilisateur s’il aboutissait à une vision. n

Par Adama Wade

3Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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Exclu de l’Union Africaine où il est vu comme un putschiste, le général Abdelfattah al-Sissi, chef des armées égyptiennes, a été promu maréchal. Le tombeur du président Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, ne fait plus mystère de ses intentions de se pré-senter aux présidentielles. Applau-di par l’Occident, exclu par les diri-geants africains, le cas Sissi soulève un tollé de polémiques : où est donc le côté de la démocratie ? Pour-quoi tomber à bras raccourcis sur l’Ukraine au nom de la démocratie et applaudir un général putschiste qui a renversé un président démo-cratiquement élu?

Profitant, jeudi 23 janvier, d’une céré-monie de présentation de son bilan 2013 , le patron de CBAO-Attijariwafa Bank, Abdelkarim Raghni, est revenu sur l’affaire Aida Ndiongue, du nom de cette sénatrice libérale, en détention préventive suite à la découverte d’une fortune colossale dans les coffres forts de certaines banques dont, justement, la susnommée: “Les coffre-forts sont loués par la baque pour que les clients y déposent en toute liberté leurs biens. Mais les banques ne gèrent pas les contenus des coffres“, déclare-t-il aux médias. ”C’est, poursuit-il, comme si je loue une voiture à quelqu’un, je ne peux lui dire vers quelle destination il doit se diriger.» No comment.

MauritanieMohamed Abdel Aziz, président de l’UA

Sénégal : Abdelkrim Raghni CBAO-Attijariwafa Bank

Nommé président de l’Union Africaine pour une année, le mauritanien Moha-med Aziz s’est illustré sur les grands dossiers sécuritaires traités par l’ins-tance panafricaine ces quatre dernières années. Son premier discours est dédié à la jeunesse africaine et, forcément, à la sécurité. Il faut remonter en 1971 pour voir la Mauritanie présider l’instance panafricaine. Feu Moktar Ould Dad-dah avait hérité des rênes de l’Organi-sation de l’Unité Africaine (OUA) en 1971. Quarante trois ans plus tard, la désignation, de nouveau, d’un président mauritanien à la tête de l’instance continentale, le 30 janvier 2014, force le parallèle entre ces deux personnalités d’époques et de tempéraments diffé-rents.

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491 LE CHIFFRE

EN HAUSSE EN BAISSEEN PANNE

V ALEURS DU MARCHÉ

Egypte:Le maréchal Abdelfattah al-Sissi

milliards de FCFA Masse salariale au Sénégal pour des recettes fiscales de 1500 milliards de FCFA.

Au Mali, la masse salariale

est la moitié de la masse salariale du

Sénégal.

Au Maroc, la masse salariale atteint 6 695 milliards de FCFA soit 13 fois la masse salariale du Sénégal.

Page 4: quatre candidats. L’Afrique en assurancetoute · sur le marché financier de l’UMOA, de cette opération qui offrira un taux d’intérêt brut de 6,60% par an, sur 7 ans dont

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ECHOS 4Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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Nigeria: Sanusi Lamido va quitter en juin 2014

Sanusi Lamido

L’ans sa gestion de la filière arachide?

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Page 5: quatre candidats. L’Afrique en assurancetoute · sur le marché financier de l’UMOA, de cette opération qui offrira un taux d’intérêt brut de 6,60% par an, sur 7 ans dont

Banques et Assurances 5Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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Centrafrique: Michel Djotodia «démissionné»

Mauritanie : Bientôt de l’énergie solaire pour 30

localités

Abidjan, capitale du club des banquiers africains

Côte d’Ivoire: Didier Drogba investit dans une

mine

Le président par intérim Michel Djotodia et son Premier ministre Nicolas Tiangaye ont démissionné, vendredi 10 janvier, selon la volonté des participants au som-met extraordinaire de l’Afrique centrale tenu à N’Djamena (Tchad). Les appa-rences démocratiques sont sauves. Un avion (affrété par le Tchad) a transporté les parlementaires centrafricains de Ban-gui à Ndjamena pour valider les décisions prises. Loin de se plaindre de son sort, le président Michel Djotodia a rejoint Cotonou où il a engagé, dés le lendemain, un chantier de son futur logis.

Trente (30) localités mauritaniennes, urbaines et périurbaines situées dans le triangle de « l’Aftout Echargui » (Sud/Est), une zone avec un fort taux de prévalence de la pauvreté, seront bientôt éclairées à l’énergie solaire. Ce projet sera financé par une enveloppe de 23 millions de dollars us répartie entre la Banque Islamique de Développement (BID), le gouvernement mauritanien et l’OFID. Il sera exécuté par l’Agence de Promotion de l’Accès aux Services Universels (APAUSE), grâce à la réalisation d’un réseau de transport de l’énergie de haute tension de 270 kilo-mètres de longueur et un autre réseau de distribution d’une longueur de 60 kilomètres, qui seront reliés à la station solaire de Foum Gleita, d’une puissance de 2,2 mégawatts.

Le club des banquiers africains s’est réuni à Abidjan, les 6 et 7 février 2014, dans le cadre de leurs journées annuelles. Présidé par Pierre Sedjro et conseiller par Alain Lenoir, un français au coeur africain, l’organisation s’est penchée sur «L’histoire de 25 années de banque en Afrique: forces et faiblesses». Quelque 90 dirigeants de banque ont pris part à ce brain storming qui allie l’expérience du praticien et la perspicacité du juriste. En dépit de son anciennenté (il remonte en 1989), ce club est exclusivement francophone en dehors des pays du Maghreb fédérés sous la ban-nière de l’Union bancaire maghrébine.

L’attaquant ivoirien a pris 5 % du capital d’une mine d’or dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire, dans le cadre de la privatisation partielle de la Société des mines d’Ity. La convention de cession qui consacre le transfert de 60.000 actions au groupe Didier Drogba a été signée en présence du premier ministre, Daniel Kablan Duncan. En revanche, le montant de l’opération n’a pas été dévoilé. “Je suis content d’avoir signé avec l’État, c’est un geste fort. Je pense qu’il faut montrer le chemin aux Ivoiriens” déclare le joueur en faisant allusion à ceux, nombreux, qui investissent plutôt à l’étranger et dans les paradis fiscaux. Après avoir brillé sur les terrains de foot, Drogba sera-t-il la nou-velle icône du secteur minier ivoirien?

Algérie Banque: l’affaire Brahim Hadjas de report en report

Attijariwafa bank fusionne ses filiales françaises, CBIP et Attijariwafa Bank Europe

Côte d’Ivoire: la BIAO renforce ses fonds propres

Les trois procès pour dilapida-tion de deniers publics et es-croquerie notamment contre l’ex-patron de la banque d’af-

faires Union Bank, Brahim Hadjas, ont été reportés pour la troisième fois au 9 février 2014. e report a été justi-fié par l’absence de la partie civile. La plainte pour dilapidation de deniers publics avait été déposée par laBanque de l’agriculture et du développement rural (BADR). Suite aux trois reports, l’avocat de la défense demande la pres-cription des peines au profit de son client déjà condamné en 2007.Hadjas fait l’objet de plusieurs

procès dans différentes juridictions de la wilaya d’Alger (tribunaux de Ché-raga, Bab El Oued, Bir Mourad Rais et El Harrach). en 2007, l’ex PDG de la banque privée Union Bank, a été condamné par défaut dans trois procès différents à 16 ans de prison ferme : 10 années pour dilapidation de deniers publics au détriment de la BADR, trois ans pour escroquerie et trois autres années pour abus de confiance. Sur la question de son arrestation au début de l’année 2013 dernier au Maroc puis son extradition vers l’Algérie, fin dé-cembre dernier, sur la base d’un man-dat d’arrêt international lancé contre

M. Hadjas par la justice algérienne, son avocat dément catégoriquement cette version des faits . « Il s’était lui-même rendu à la justice en novembre dernier », a affirmé Me Rabah Guen-douzi. Brahim Hadjas, dont deux de ses fils sont réfugiés au Canada où ils s’étaient enfuis après le scandale de Union Bank, avait créé plusieurs entre-prises-satellites de Union Bank: Union Pêche, Union Santé, Union Immobi-lier, Union Industrie, Air Fret Service, China Trading, Algeria Aviation Ser-vices, et UB Brokerage.

La Banque ouest-afri-caine de développe-ment (Boad) a ren-forcé avec un prêt

subordonné de 10 milliards de francs Cfa la capacité d’inter-vention de la Banque interna-tionale pour l’Afrique occiden-tale (Biao) de Côte d’Ivoire, au terme d’une convention de financement signée le 24 jan-vier dans la capitale togolaise. Sur le motif de ce prêt, Philippe Attobra, Directeur général de Biao, fait état d’un besoin pour la banque de renforcer ses «fonds propres, d’avoir plus de capital ou de quasi-capital» pour contribuer à la relance de l’économie ivoirienne qui «nécessite beaucoup de financements». Avec les règles de plus en plus stricites en matière d’engage-ment, les banques ont besoin constam-ment de renforcer leurs fonds propres pour maintenir leur capacité d’inter-

vention sur le marché. Au fait, c’est la deuxième convention après une pre-mière signée en décembre 2012 entre les deux institutions. Elle est inscrite dans la stratégie de la Boad de ren-forcer les ressources stables des insti-tutions financières nationales des huit pays de l’Union économique et moné-taire ouest-africaine (Uemoa) pour

un financement adéquat du secteur marchand, notamment les PME et PMI. Mieux, le vice-président de la Boad, Bassary Touré, précise que le développement des pays de l’Uemoa nécessite «la mise en place d’investissements productifs impor-tants que seuls peuvent soutenir des financements à moyen et long termes ». La Biao-Côte d’Ivoire est classée 3e en termes de total bilan sur le marché bancaire ivoirien et 6e à l’échelle de l’Uemoa. Le concours financier dont elle vient de bénéfi-cier porte à 259,705 milliards Cfa le niveau des financements de la Boad en faveur du secteur privé ivoirien.

Cet apport intervient alors que l’Etat ivoirien a annoncé la cession de 10% de ses parts restants dans la BIAO. Il n’est pas exclu qu’à terme la BOAD transforme son prêt en une prise de participations hautement significative.

Le Groupe bancaire marocain Attijariwafa bank a obtenu, le 30 décembre 2013, de l’Auto-rité de Contrôle Prudentiel et

de Résolution (APCR) l’autorisation de fusionner ses deux filiales bancaires françaises. L’opération se matériali-sera par l’absorption de la Compagnie des Banques Internationales de Paris (CIBP) par Attijariwafa Bank Europe (AWBE). Au terme de cette opération de fusion-absorption, la nouvelle enti-té va conserver la dénomination «Atti-jariwafa Bank Europe» et s’appuiera sur un large réseau qui permettra au Groupe Attijariwafa bank de mieux se positionner sur le continent européen en tant qu’acteur financier majeur à même d’accompagner sa clientèle dans

le cadre de développement de projets sur le continent africain.En outre, cette opération permettra au Groupe d’optimiser la gestion et le contrôle de l’activité exercée par l’entité résultante de la fusion, notamment au regard des contraintes prudentielles et règle-mentaire.Dans le cadre de cette opé-ration, le Groupe Attijariwafa bank est accompagné par le cabinet d’avocats Lefèvre Pelletier & associés en tant que conseiller sur l’ensemble des as-pects juridiques (droit bancaire, droit des sociétés, droit social) et fiscaux. Lefèvre Pelletier & associés, Avocats, est l’un des premiers cabinets d’avocats d’affaires français indépendants avec une antenne à Casablanca depuis 2008.

Youcef Maallemi, Alger

MouawiaEssekelli,ADG AttijariwafaBank Europe

Mohamed Kettani, PDG d’Attijariwafa Bank

Oman Touré

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Afrique: un institut pour les transferts des migrants

Mauritanie : 20 mil-lions de dollars us de

capital pour « TAMKEEN BANK».

2014, l’an de grâce de la finance islamique

UEMOA: gros pipe line obligataire en vue

Sénégal: La BNDE démarre ses activités

Tunisie/Banques : ça se passe plutôt bien à la BIAT

L’ istitut africain pour les transferts de fonds (African Institute for Remittances/AIR), qui a pour mission d’orienter les envois de fonds des migrants africains vers des projets de développement économique et social, sera pleinement opérationnel en 2015, a annoncé la Commission de l’Union Africaine (UA) le 3 février à Addis-Abeba. «Le Conseil exécutif de l’Union africaine a accepté la proposition du Kenya d’abriter l’Institut africain pour les transferts de fonds qui doit être pleinement opérationnel en 2015», a précisé l’organe de l’organisation panafricaine dans un communiqué.

TAMKEEN BANK, la nouvelle institu-tion spécialisée dans les opérations de la finance islamique, dont la création a été autorisée fin décembre 2013, par le Conseil de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale de Mauri-tanie (BCM), est dotée d’un capital de 6 milliards d’ouguiyas, soit 20 millions de dollars. Ce capital, détenu totalement par des privés koweitiens, a été entière-ment libéré.

La finance islamique devrait dépasser le cap des 2000 milliards de dollars d’actifs en 2014 sous fond de compétition serrée entre Londres et Dubaï. Les émissions proviendront des banques (78%), des sukuk (16%) de l’assurance Takaful (1%), des fonds islamiques (4%) et de la micro-finance islamique (1%). Ces chiffres distillés par Muhammad Zubair Mughal, CEO d’AlHuda Centre of Islamic Banking and Economics (CIBE), obèrent la place financière de Malaisie, jusqu’à récemment premier marché financier islamique dans le monde.

L’UEMOA projette un volumed’ émission obligataire de 6,2 milliards de dollars en 2014 selon Adrien Diouf, directeur généal d’UEMOA Titres, une nouvelle structure mise en place par la Banque centrale des Etats de l’Ouest (BCEAO) pour planifier et coordonner les interventions des Tré-sors des pays concernés sur le marché. La grande innovation viendra du Sénégal qui va émettre le premier sukuk de la zone en avril 2014. Montant projeté, 200 millions de dollars. Egalement dans le planning de l’Etat du Sénégal, un Eurobond de 500 millions d’euros dont le timing reste à dé-terminer. La Côte d’Ivoire devrait quant à elle émettre entre 1,5 et 2 milliards en 2014 à travers différents instruments.

Thierno Seydou Nour Sy

Resté jusqu’à présent à la marge de la finance islamique, malgré une timide ouverture en 2007 avec le lancement de trois produits islamiques (Musharaka, Ijara et Mourabaha) sous le vocable de produits alternatifs, le Gouverne-ment marocain vient de faire un pas important dans le développement de la finance islamique. Il a adopté, le jeudi 16 janvier 2014, le projet de loi relatif aux établissements de crédits qui consacre une part importante aux banques islamiques, dites banques participatives, selon la terminologie officielle adoptée. Ce projet de loi défi-nit le statut des banques participatives, les produits, les organes de contrôle et instaure un fonds de garanti pour les clients. Ainsi, parmi les nouveautés, les autorités marocaines soulignent que «la conformité des produits participatives à la Shariaà est du ressort du Conseil Supérieur des Oulémas». Toutefois, il faut souligner que le terme Shariaà a été remplacé dans ce cadre par celui d’Ara’a (avis).Suite à l’adoption de ce projet de loi et donc à l’amendement de la loi bancaire marocaine, les premières banques participatives devraient voir le jour au second semestre de l’année en cours. Et dans ce cadre, plusieurs banques des pays du Golfe sont sur les starting-blocks et n’attendent que leurs agré-ments pour s’implanter sur le marché marocain dont : Al Baraka Bank (Bah-reïn), Qatar National Bank (Qatar), Kuwait Investment Bank (Koweït), etc.L’adoption de cette loi, tant attendue aussi bien par les Marocains qui ne

se reconnaissent pas dans la finance conventionnelle que par les investis-seurs des pays du Golfe, devrait donner un nouveau souffle au système ban-caire. L’octroi d’agrément à des insti-tutions financières des pays du Golfe permettra de drainer d’importants flux financiers vers le Maroc et contri-buer au développement du finance-ment de l’économie. De même, ces banques pourront attirer l’épargne des Marocains qui rechignent à placer leur fortune dans les banques convention-nelles. Ainsi, il est fort probable que les banques participatives contribuent à l’amélioration du niveau de banca-risation du pays. Avec ces capitaux, les banques participatives pourront répondre aux besoins de financement des Marocains qui souhaitent bénéfi-cier des concours financiers conformes aux principes de la Shariaà. Et le poten-tiel est très important. Selon une étude

réalisée en 2012 par l’IFAAS –Islamic Finance Advisory & Assurance Ser-vices-, 94 % des Marocains interrogés ont montré leur intérêt pour des pro-duits financiers conformes à la Shariaà.Seulement, si des produits alternatifs ont été lancés depuis 2007, l’encours des produits islamiques ne dépasse guère le milliard de dirhams, soit moins de 0,13 % de l’encours des cré-dits du secteur bancaire à l’économie. La faute à la méfiance des populations quant à la compatibilité des produits offerts sur le marché marocain à la Shariaà. Enfin, l’adoption de ce projet de loi par le Gouvernement est un coup de pouce à la mise en place de la place financière régionale de Casa-blanca. Les autorités espèrent pouvoir attirer des capitaux du Golfe pour drainer une partie de ces capitaux vers le continent africain via Casablanca Finance City.

Finance islamique:Le Maroc adopte la loi sur les banques participatives

La Banque nationale de développement économique (BNDE) a démarré ses activités depuis le lundi 27 janvier 2014. Dirrigé par Thierno Seydou Nour Sy, cette structure a pour objet le finance-ment des PME. La BNDE bénéficie des acquis du Fonds de promotion écono-mique (FPE) qu’elle remplace. De par sa mission (financement des PME, accompagnement dans la res-tructuration et l’expansion), la BNDE rappelle surtout un fonds d’investisse-ments. Compte tenu du risque dévolu aux PME, la dernière née des institu-tions bancaires doit travailler étroite-ment avec les fonds de garantie actifs au Sénégal et les structures dédiées aux PME comme l’Agence de déve-loppement et d’encadrement des PME

(Adepme), le burau de mise à niveau, etc; Le réseau comprendra trois agences à Dakar et dans les régions d’ici fin 2014. Le nouveau siège de la BNDE sera pour sa part inauguré dés mars 2014. Agé de 51 ans dont 26 ans dans la banque, Thierno Seydou Nour Sy est diplômé de l’Institut de techniques ban-caires de Paris, de l’Institut Universitaire de technologie René Descartes, Paris V et de l’Université de Créteil, Paris XIII. Dans ses dernières fonctions occupées avant la BNDE, monsieur Sy a eu à diriger la Coris Bank International au Burkina Faso et dans les filiales de la sous région. On lui doit par ailleurs le plan de relance de la BIA-Niger. Ancien directeur général adjoint de la banque internationale pour le Mali (BIM), monsieur Sy a pris part au Sénégal à la fusion réussie de la Banque sénégalo-tunisienne (BST) avec la compagnie de Banque de l’Afrique de l’Ouest (CBAO).

La banque internationale arabe de Tu-nisie (BIAT) affichait au 31 décembre un bilan plutôt flatteur malgré la crise. Elle consolide ainsi sa position à la tête des banques privées en Tunisie.La BIAT a enregistré une progression de 15,7% de son produit net bancaire PNB, le portant à 441,791 millions de dinars à la fin de l’année 2013. La marge des intérêts a augmenté de 21,7% avec 245, 292 millions de dinars et les commissions nettes ont enregistré une hausse de plus de 12% (89,483millions de dinars). Le Porte-feuille commercial et d’investissement a engendré des revenus en hausse de 6,6% soit 107,267 millions de dinars.Les crédits accordés par la BIAT, qui ont augmenté de 7,89%, ont généré 116,947 millions de dinars de revenus soit une progression de 20,7%. L’ou-verture de dix nouvelles succursales (elle en compte ainsi au total 169) a permis à la BIAT de collecter d’autres dépôts dont le nombre a augmenté de 12%.

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L’Algérie veut reprendre les parts libyennes dans la

BIA

Sénégal: la Sonacos suspendue au rapport de

l’IGE

En Afrique, les banques se veulent plus responsables

Les employés de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) de Mau-ritanie basés dans la ville de Zouerate ont organisé un sit-in il y a quelques semaines pour réclamer leur part des dividendes de l’entreprise. Pour justifier leur revendication, ces employés bran-dissent les bonsrésultats de l’entreprise minière au cours de l’année 2013 : une production record de 13,040 millions de tonnes de minerais de fer et un chiffre d’affaires de 1,127 milliards de dollars us.

L’inspection générale d’Etat (IGE) doit rendre prochainement un rapport sur la privatisation de la Sociét nationale de commercialisation des oléagineux (Sona-cos). Une fois ce rapport rendu, l’Etat se prononcera pour un éventuel rachat ou non, a fait savoir récemment le ministre de l’Economie et des Finances, Ama-dou Bâ. Acquise en 2005 par la Suneor (Groupe Abbas Jabber), la Sonacos est la principale entreprise de raffinage des huiles d’arachide en Afrique de l’Ouest. Des employés ont récemment demandé la nomination d’un administrateur provi-soire. A suivre.

L’Algérie est intéressée par le rachat de la Banque intercontinentale arabe (BIA), selon le journal algérien Liberté. La BIA est détenue à égalité parfaite avec la Libye, à travers deux banques étatiques : la Banque extérieure d’Algérie et la Libyan Foreign Bank. La solution sera forcément politique.

Burkina Faso: Coris Bank lance une agence mobile

Coris Bank International a inauguré une agence mobile le 20 décembre à Ouaga-dougou. L’agence, logée à l’intérieur d’un bus, se déplacera chez le client en cas de besoin. D’une longueur de 12 mètres avec une surface de 47 m2, cette agence mobile de Coris Bank International (qui a couté la somme de 300 millions de FCFA) possède les équipements et le personnel d’une agence classique: un chef d’agence, des caissiers, un conseiller clientèle, un agent commercial et des agents de sécurité. Au titre des équipe-ments, il faut noter que ce «car bancaire» est muni de cinq postes de travail, d’un guichet automatique de banque, de coffres-forts, d’un groupe électrogène intégré, d’une connexion par liaison VSAT (technique de communication par satellite bidirectionnelle qui utilise des antennes paraboliques.)

Sous la pression des bailleurs internationaux, des groupes de pression environnementaux et d’organisations de défense des

droits humains, face aussi à l’émergence d’une classe moyenne africaine de près de 300 millions de consommateurs, de plus en plus d’opérateurs économiques et financiers travaillant sur le continent africain intègrent la notion de respon-sabilité sociale et environnementale. « Le continent est courtisé, en plein dé-veloppement. De plus en plus d’inves-tisseurs positionnent la RSE comme un élément de compétitivité, une valeur ajoutée. C’est la carte notamment que jouent les Occidentaux contre les in-vestisseurs chinois », explique Thierry Téné, cofondateur de l’Institut Afrique RSE. Les entreprises se battent sur les prix, mais aussi sur les valeurs. Dans le même temps, les banques et les bailleurs de fonds demandent désormais que les entreprises soumissionnaires intègrent une démarche RSE. Car ne pas traiter suffisamment les problématiques so-ciales et environnementales exposent aujourd’hui les entreprises et leurs partenaires financiers à des risques de réputation, à des risques opérationnels et de cohésion du capital humain. Les plaignants, le plus souvent des commu-nautés villageoises, appuyées par des ONG internationales, peuvent ainsi sai-sir les points de contacts nationaux de l’OCDE (PCN, instance nationale char-gée de mettre en œuvre les principes directeurs). « Et les entreprises quand elles sont convoquées, la publicité, elles n’aiment pas trop cela », pointe Thierry Téné.Depuis 2010, la banque française BNP-Paribas a adopté sept politique sec-torielle RSE. La dernière concerne le secteur minier et date de juillet 2013, une politique qu’elle a mis plus d’un an à bâtir. Dans le monde, l’industrie ex-tractive reste l’un des secteurs les plus critiqués pour ses impacts négatifs sur les travailleurs, les populations locales et sur l’environnement. « Nous refu-sons de financer les projets miniers qui se situent au sein d’une zone de conflit armé actif, qui font appel au travail des enfants ou au travail forcé, qui ne sont pas menés en conformité avec les cri-tères définis par l’Organisation inter-nationale du travail (OIT) sur la santé et la sécurité dans les mines », prévient Elisa Vacherand, chargée de mission à la délégation RSE du groupe BNP-Pa-ribas. « Nous excluons les mines arti-sanales et les exploitations minières de petite échelle, tout comme nous refu-sons de financer des projets miniers qui ne disposent pas d’un plan de gestion de la santé et de la sécurité ou d’un his-torique de ces problèmes dans le cas de l’extension d’un projet existant. Ce sont des critères sociaux obligatoires », ajoute la chargée de mission.

Outre les critères obligatoires sociaux et environnementaux, la politique de BNP-Paribas retient des critères d’éva-luation, qui portent sur l’embauche des populations locales, sur la prise en compte des griefs formulés par les rive-rains, sur les mécanismes de compen-sation prévus pour les communautés déplacées… Des éléments de diligence raisonnable sur lesquels la banque fran-çaise essaie de peser. Groupe bancaire panafricain, Ecobank a développé une stratégie RSE affichant clairement la volonté de contribuer au développement durable de l’Afrique, en intégrant les questions communautaires et environnementales dans ses activités. « Nous sommes particulièrement vigi-lants dès lors que les entreprises clientes opèrent dans l’énergie, le secteur pétro-lier et gazier, les mines, l’immobilier et l’industrie manufacturière », indique Musa Salah, en charge de la RSE chez Ecobank. A l’instar des autres institu-tions bancaires, Ecobank a établi une liste de critères exclusifs. Outre les acti-vités illégales classiques, on retrouve ainsi l’interdiction de financer des acti-vités et campagnes politiques, la pêche aux filets dérivants de plus de 2,5 km ou

encore les activités de casino et jeux de hasard. En matière de RSE, la banque panafricaine articule sa stratégie autour de la transformation de l’économie, de la protection des ressources naturelles, de l’attractivité du capital humain et de la finance socialement responsable. Elle se veut particulièrement attentive aux défis à relever en matière de précarité, de maladies, de corruption et d’éduca-tion. En partenariat avec les agences des Nations unies et des organisations non gouvernementales, Ecobank travaille ainsi à ce que les populations dans les zones rurales et péri-urbaines ne soient pas exclues des services bancaires. Au niveau environnemental, la banque panafricaine siège au Comité national pour le changement climatique au Gha-na ainsi qu’au Comité technique pour le changement climatique au Malawi.

Les bailleurs internationaux ne sont pas en reste. Fin 2013, la Banque africaine de développement (BAD) a décidé que ses emprunteurs devraient respecter les normes fondamentales du travail de l’OIT (Sauvegarde opérationnelle 5). Les emprunteurs devront aussi fournir des informations écrites à leurs travail-leurs sur leurs conditions de travail et leurs droits, se conformer aux normes fondamentales de santé et sécurité professionnelles et assumer la respon-sabilité des conditions proposées aux travailleurs des sous-traitants. La BAD a annoncé qu’elle élaborerait des pro-cédures d’évaluation et un système de traçage pour rendre possible le suivi de la mise en œuvre des nouvelles exi-gences. La BAD suit ainsi l’exemple des exigences de performance de viabilité sociale et environnementale adoptée en 2006 par la Société financière interna-tionale (Banque mondiale).Mais au-delà des intentions louables, quel est l’impact de ces politiques RSE des banques et des bailleurs sur le com-portement des entreprises ? Quels sont les moyens de contrôle ? « Aujourd’hui, BNP-Paribas écarte les moins bonnes pratiques et encourage ses clients à em-ployer et adopter une démarche exem-plaire en matière de RSE. Pour autant, le lien entre risques extra financiers et risques financiers n’a pas été encore éta-bli sur ce secteur », souligne Elisa Va-cherand. Dans les zones à faible gouver-nance, caractérisées par des violences et la corruption, mettre en place des poli-tiques responsables qui respectent les droits de l’homme n’est pas une mince affaire, relève Vigeo, cabinet d’audit et de notation RSE. Dans un rapport sur les investissements agricoles, publié fin 2013, le CCFD-Terre solidaire critique certains investissements réalisés les agences de développement. Notamment le financement par Proparco, filiale de l’Agence française de développement, de la Socapalm, producteur d’huile de palme au Cameroun. Les pratiques de la Socapalm, filiale de Socfin, entreprise enregistrée au Luxembourg, ont été dé-noncées par quatre associations pour non-respect des Principes directeurs de l’OCDE. Des manquements également pointés dans le rapport rendu par le PCN en juin 2013. « Aujourd’hui, après que le PCN ait rendu son avis, Proparco maintient toujours sa participation au sein de la Socapalm. On attendrait de l’institution qu’elle aille au bout de sa démarche de RSE et utilise cette parti-cipation, même minoritaire pour poser des exigences accrues à l’égard de la Socapalm », relève le CCFD-Terre Soli-daire.

Mauritanie : les travailleurs de la SNIM réclament leur part des

dividendes

Amadou-Bâ, ministre de l’Economie et des Finances

Ces dernières années, la responsabilité sociale et environnementale (RSE) des banques qui travaillent en Afrique se développe. Sur le continent, les secteurs mines, pétrole et gaz, l’énergie et la construction font l’objet d’une vigi-lance accrue.

De plus en plus d’investisseurs positionnent

la RSE comme un élément de compétitivité,

une valeur ajoutée. C’est la

carte notamment que jouent les Occidentaux

Christelle Marot

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Le taux de l’usure au sein de l’UEMOA est actuellement de 18% pour les banques et 27% pour les systèmes financiers décen-tralisés, en l’occurrence les institutions de micro-finance. A compter du 1er janvier 2014, les nouveaux taux de l’usure en vi-gueur dans l’Union seront respectivement de 15% et 24%, selon une décision prise par le Conseil des Ministres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Cette mesure doit permettre d’alléger les conditions d’accès au crédit, au bénéfice des ménages, des PME et des entreprises en général.

La Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT) table sur 19 milliards de dirhams d’investissements dans le secteur touristique en 2014. La capacité d”hébergement additionnelle devant en résulter se situerait à 28 000 lits selon Imad Barakad, président du directoire de la SMIT qui s’exprimait en marge de la dernière réunion du conseil de surveil-lance de cet organisme hérité de l’ère Adil Douiri (financier émerite) par le regrou-pement des sociétés d’aménagement touristique (comme la regrettée Sonaba, aménagement de la baie d’Agadir).

Selon la chambre nationale des conce-sionnaires automobiles, les ventes de voitures ont baissé de 2,7% en Tunisie.Le marché a été perturbé par la baisse du quota fixé aux concessionnaires par le ministère du commerce qui doit preser-ver l’équilibre du marché et maitriser le flux de devises. Beaucoup de particuliers se sont dirigés vers le marché parallèle après l’épuisement des stocks de voitures importées. les vingt concessionnaires aggrées ont écoulé 75 281 voitures dont 36 116 reservés aux VIP.

La holding familiale Holmarcom cède sa filiale emballage, Le Carton (packa-ging en carton, étuis, emballages plas-tiques…), au fonds d’investissements Almamed, contrôlée par la banque d’affaires et de conseil Alma Capital. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué. Almamed devrait fusionner Le Carton avec sa filiale Almapack et don-ner naissance à un acteur majeur dans la fabrication d’emballages au Maroc, via un fonds, Massinissa, créé en 2008 et doté d’un capital de 550 millions de dirhams (environ 50 millions d’euros).

UEMOA: réduction des taux d’usure à partir de

janvier 2014

CEDEAO : La BIDC accorde une ligne de 5 milliards Cfa à la Banque malienne de solidarité...

Maroc-tourisme : les ambitions de la SMIT

en 2014

Tunisie: le marché automobile en baisse

Maroc: Holmarcom lâche Le Carton

La Banque malienne de solidarité (BMS-SA) a consolidé sa santé finan-cière avec une ligne de refinancement de 5 milliards de francs Cfa pour une durée de six ans dont un an de différé au taux concessionnel, obtenue auprès de la Banque d’investissement et de déve-loppement de la CEDEAO (BIDC). Son PDG, M. Babaly Ba, et le président de la BIDC, Bashir Ifo, ont signé la conven-tion à cet effet, le 23 janvier, au siège de l’institution financière de la CEDEAO dans la capitale togolaise. La ligne de crédit servira à soutenir les PME et PMI du Mali, surtout leurs investissements dans les projets d’acquisition d’équipe-ments industriels, de matériels de trans-port et de matériel lourds de BTP indis-pensables pour la reconstruction de ce pays qui se remet d’une situation diffi-cile. L’apport de la BIDC intervient dans un contexte bien particulier, à savoir, « la sortie d’une crise qui a eu de sérieux

impacts sur les fondamentaux du tissu économique et exacerbé la situation déjà précaire de l’emploi en général et celui des jeunes et des femmes en parti-culier », a commenté Babaly Ba.Il s’agit du deuxième refinancement ac-cordé à cette banque malienne, suite à la propre évaluation de la BIDC des capa-cités d’absorption et de remboursement de la BMS-SA, au terme de la première ligne intervenue en 2008 et qui a été en-tièrement remboursée. La BMS-SA, qui souffle ses onze bougies, dispose d’un réseau de 25 agences et est classée 6e sur les 15 banques du Mali et 31e sur les 118 établissements de crédit de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). Son capital social a presque quadruplé en dix ans, passant de 2,3 milliards Cfa en 2003 à 12,5 milliards en 2013. Elle se prévaut d’une masse bilancielle qui a progressé de 11 milliards Cfa en 2003 à 217 milliards Cfa en 2013.

L’affaire Aida Ndiongue, du nom de cette sénatrice libérale, pré-sumée détenir une fortune sus-pecte, éclabousse la respectable

CBAO-Attijariwafa Bank . C’est dans 28 comptes bancaires domiciliés par cette institution (et non 3 comptes selon les informations initiales transmises par la banque aux enquêteurs) que résideraient les 47,6 milliards de FCFA dont le procu-reur de la république a fait l’état devant la presse. Dans ce cadre, 6 responsables de la vénérable institution ont été entendus par la section de Recherche de Dakar. En dépit de plusieurs tentatives de Financial Afrik), le directeur général de la CBAO

-Attijari n’a pas souhaité s’exprimer. Dans la seule déclaration proférée lors d’une conférence de presse, l’ancien directeur du CIH a comparé la location d’un coffre fort bancaire à celle d’une voiture. Membre du Parti démocratique sénégalais (PDS), Aida Ndiongue, personnalité politique-ment exposée (PEE) a été placée sous mandat de dépôt le 17 décembre dernier à la prison pour femmes du Camp pénal. Il est reproché à CBAO-Attijariwafa Bank et à quelques institutions de la place de ne pas avoir fait suivi la procédure normale de déclaration de soupçon adressée à la Cellule nationale de traitement des infor-mations financières. (CENTIF).

Sénégal: avis de tempête sur CBAO-Attijariwafa Bank

Abdelkarim Raghni, PDG CBAO-Attija-riwafa Bank

Mohamed Hassan Bensalah, président de Holmarcom

Mauritanie pour une refonte du secteur des Assurances

Directeur pour la Mauritanie de la compagnie de courtage en assu-rances et réassurances, ASCOMA,

dont le siège se trouve à Monaco, El Hadj Oumar Kane liste pour Finnacial Afrik les problèmes les plus graves du marché natio-nal maurianien et plaide en faveur d’un audit.Ce cadre des assurances, en exercide depuis plus d’une trentaine d’années, a travaillé à la Société Mauritanienne d’Assu-rances et de Réassurances SMAR, qui avait le monopole de l’activité jusqu’ à la vague de privatisations en 1993.D’emblée, M. Kane relève « une floraison de compagnies (11 nationales et 2 courtiers étrangers) et la petite taille du marché dont le chiffre d’affaires tourne globalement autour de 27 à 28 millions de dollars us. Des Compagnies d’assurances qui tirent leur chiffre d’affaires à 98% de la branche automobile chroniquement déficitaire, une gestion patrimoniale des compagnies d’as-surances et une absence totale de contrôle de l’Etat qui a failli ainsi à son rôle minimal de régulation».

Ainsi, «malgré les dispositions du Code des Assurances (loi de juillet 1993) rendant obligatoire l’assurance pour les automo-biles, les marchandises à l’importation, les chantiers (BTP) et les marchés publics, de nombreux opérateurs arrivent à contourner les règles » déplore Mr Kane.Au finish, la plupart des compagnies d’assu-rances se retrouvent dans une précarité totale. La solution envisagée est un audit indépendant, une espèce de coup de pied dans la fourmilière qui permettrait de sépa-rer la bonne graine de l’ivraie. En quelque sorte, préserver les entreprises saines et mettre sous administration provisoire les compagnies d’assurances ne répondant aux normes ». Un lifting au terme duquel les entreprises saines vont continuer leur che-min, celles qui seraient encore en situation de redressement pourraient être regroupées à l’exemple de ce qui s’est passé au Maroc il y a quelques années. Et, enfin, celles dont la situation serait irrémédiablement com-promise, se retrouveraient en liquidation comme ce fut le cas de la SMAR en 1993.

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Afrique du Sud Mamphela Ramphele face à l’ANC

Gabon: Jean Ping fran-chit le rubicon

Togo: la puissante Ingrid Awade bouge

L’ex présidente de Gold Field Ltd a été choisie par l’Alliance Démo-cratique, parti d’opposition qui avait remporté 17% des sièges lors des présidentielles de 2009, pour affronter Jacob Zuma, président sortant et candidat de l’ANC aux présidentielles 2014. Mamphe-la Ramphele, 66 ans, médecin de formation, parviendra-t-elle à ravir l’électorat noir, majoritaire et historiquement dévolu à l’ANC? Considéré comme le “parti des blancs”, le DA est surtout bien implanté dans la province du Cap. Son meilleur argument se fondera sur les nombreux scandales de corruption qui ont émail-lé la présidence de Jacob Zuma et les guerres de leadership qui ont éclaté au sein du parti au pouvoir. Tout comme Jacob Zuma et les deux tiers du bureau de l’ANC, Mamphela Ramphele est une militante anti-apartheid. Ancienne compagne de Steve Beko,

martyr de l’ANC, elle a plus d’un argument à faire valoir dans son rôle d’outsider. En attendant elle doit faire face aux défiances des membres du parti qu’elle a créé dix ans plutôt, le Agang SA Party, qui l’ont expulsé dès l’annonce de sa décision de porter les couleurs de la DA aux prochaines pré-sidentielles.

A la suite de la 3 ème revue de la Ligne de Précaution et de Liquidité (LPL) du Ma-roc par le Fonds monétaire

international (FMI) durant le mois de décembre 2014, le Conseil d’adminis-tration du Fonds, a reconfirmé l’éligi-bilité du Royaume à cette ligne. Cette nouvelle éligibilité traduit la confiance de l’institution de Breton Woods dans les politiques économiques et les ré-formes structurelles menées par les pouvoirs publics pour réduire le déficit budgétaire et celui des comptes exté-rieurs, tout en favorisant une croissance plus forte et inclusive. Dans ce cadre, le Fonds a salué les nouvelles mesures prises par le Gouvernement et devant contribuer à une meilleure maîtrise des équilibres macroéconomiques. Pour rappel, le Gouvernement a décidé dernièrement la décompensation sur l’essence et le fuel durant l’année 2014.

Cette décision devrait se traduire par une réduction sensible de la facture de la compensation en partie responsable du déséquilibre budgétaire du pays. En 2013, en dépit d’une baisse de 11,6 % de cette facture grâce à la légère décrue des cours des produits pétroliers sur le marché international et l’impact de l’indexation adoptée en octobre 2013, l’enveloppe de la compensation s’est éta-blie à 49,45 milliards de dirhams. Cette baisse et la poursuite de la politique de réduction du train de vie de l’Etat ont contribué à ramener le déficit budgé-taire à 5,4 % (7,3 % en 2012), soit le plus bas niveau des trois années précédentes.En tout cas, cette reconduction de la LPL va contribuer au renforcement de la confiance des investisseurs et des partenaires financiers étrangers dans les perspectives économiques et finan-cières du Maroc. L’institution financière internationale souligne néanmoins la

nécessité d’accélérer les réformes struc-turelles pour soutenir la compétitivité de l’économie marocaine et assurer une croissance plus forte et génératrice d’emplois. De même, elle met l’accent sur la nécessité d’améliorer la protec-tion sociale, notamment celle des popu-lations les plus vulnérables. Enfin, rap-pelons que le Maroc a bénéficié de cette facilité auprès du Fonds, en août 2012, pour un montant de 6,2 milliards de dollars. Le pays a la possibilité d’utiliser ces fonds en cas de besoin pendant une durée de deux ans. Pour note, le Maroc n’a pas, jusqu’à présent, utilisé la LPL. Il a su maintenir ses réserves en devises juste au dessus du seuil des 4 mois d’im-portations de biens et services, grâce, en grande partie, aux dons des pays du Golfe et au recours à l’endettement international.

L’ éditorial de Jean-Michel MeyerLe FMI plaide en faveur des pays émergents

ndifférente à la situation du reste du monde. Comme toujours lorsqu’il s’agit de veiller à sa propre

santé économique, le gendarme du monde a joué une fois de plus sa carte personnelle, insensible au vent de panique qui a secoué des pays émer-gents tout au long de la semaine.Sans se faire trop d’illusions, les dirigeants de la planète attendaient le résultat du dernier comité de poli-tique monétaire de la Réserve fédé-rale, mercredi 29 janvier, le dernier de l’ère Ben Bernanke. Et comme prévu, ils n’ont pas été déçus. La Fed a annoncé une nouvelle réduction de ses injections mensuelles de liquidités, sans faire la moindre référence aux turbulences que cette décision engen-drerait sur les marchés émergents. Et qu’elle n’a pas même mentionnés dans son communiqué. La Fed considére qu’elle n’a pas à se poser en pompier du marché boursier mondial. La

nouvelle réduction des rachats d’actifs qu’elle a annoncé a conduit pourtant à la poursuite de la dégradation des bourses. Depuis la fin 2013, Shanghai a perdu 15%, l’indice Hang Seng de Hong Kong a reculé 19% comme le RTS Russe, tandis que le Bovespa brésilien a chuté de 20,4%. Au sein des Brics, l’Inde est le seul marché à résister (+3,2%).

Au cours de ces dernières semaines, plusieurs pays émergents (Brésil, Turquie, Inde, Russie…) ont vu leur monnaie plonger sur fond de reflux des capitaux étrangers et de doutes croissants des investisseurs sur la solidité de ces économies. Mais pour la Fed, par exemple, le décrochage brutal des monnaies de la Turquie et de l’Argentine au cours de ces der-nières semaines est la conséquence de l’instabilité politique dans ces deux pays, et certainement pas la politique monétaire des Etats-Unis. Il n’est guère envisageable de voir la Fed changer de politique monétaire, surtout au moment où le pays perçoit enfin la voie d’une reprise solide, après quatre années de croissance atone. Les analystes tablent en effet sur plus de 3 % de croissance en rythme annualisé aux Etats-Unis et les derniers indica-teurs sur les dépenses des ménages, le moral des consommateurs, la produc-tion industrielle, sont bien orientés eux aussi. Finalement, c’est le FMI

qui a tiré la sonnette d’alarme. L’institution s’est dite favorable, le 31 janvier, à une action « urgente » dans certains pays émergents déstabilisés par des récentes turbulences monétaires, tout en appelant les banques centrales à la « vigilance » à travers le globe. « Même s’il est difficile de désigner un seul déclencheur (…), les turbulences mettent en évidence les situations dif-ficiles auxquelles plusieurs pays sont confrontés du fait d’un resserrement des conditions financières extérieures, d’une croissance plus lente et de prix des matières premières moins élevés », a expliqué le Fonds.Le FMI note tou-tefois que certaines banques centrales (Turquie et Afrique du Sud notam-ment) ont répondu « énergiquement » en relevant leurs principaux taux directeurs pour retenir les capitaux étrangers. Mais la partie est loin d’être gagnée.

L’ancien ministre gabonais des Affaires étrangères marque sa rupture avec le clan Ali Bongo par une petite phrase lourde de sens: “je n’ai absolument rien à voir avec les autorités en place”, lance-t-il de passage à Libreville. Jean Ping, ex pré-sident de la commission de l’Union Afri-caine, est sur le banc de touche depuis sa défaite à sa propre réélection à la tête de l’instance panafricaine. Une bataille où le candidat gabonais estime n’avoir pas été soutenu par son pays. Reconverti dans le consulting (il a créé Ping & Ping), l’homme estime que le gouvernement de son pays cherche à freiner ses affaires.

Par décret signé du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, le 31 janvier dernier, la puissante Ingrid Awade est mutée de la Direction générale des Impôts (DGI) pour la Délégation de l’Organisation du secteur informel (DOSI). Son départ de la DGI s’est imposé suite à la mise en place de l’Office togolais des recettes (OTR) qui fusionne, désormais, les régies financières du pays, dans la pers-pective d’un souffle nouveau de plus de visibilité et de performance à la hausse dans les recettes, soit collecter 800 milliards Cfa par an avec une pression fiscale qui passerait de 18% à 22% du PIB.

La Fed a annoncé une nouvelle réduction

de ses injections mensuelles de

liquidités, sans faire la moindre référence aux turbulences que cette décision engendrerait

sur les marchés émergents.

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Maroc, le FMI reconfirme la Ligne de Précaution et de Liquidité de 6,2 milliards de dollars

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Bourses 10Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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Bourse de Casablanca, l’espoir d’une reprise

renaît

Pour la troisième année consécutive, la Bourse de Casablanca finit l’année dans la zone négative. Le principal baromètre du marché, l’indice MASI, a reculé de -2,62 % à 9 114,14 points et celui des valeurs liquides s’est contracté de -2,57 % à 7 418,05 points. Derrière cette contre-per-formance, il y a bien évidemment le recul des cours de plusieurs titres de la place dont de grosses capitalisations comme Holcim Maroc (-26,08 %), Managem (-20,67 %), Samir (-20 ,60 %), CNIA Saada Assurances (-12,31 %), etc. Ces titres subissent l’impact d’une conjoncture économique difficile, particulièrement pour certains secteurs comme le BTP et les mines qui subissent une correction des cours au niveau mondial. La place a pu atténuer sa baisse grâce aux excellentes performances des cours de certaines valeurs dont BMCE Bank (+27,81 %), Auto Hall (+34,52 %), Cosumar (+24,90 %), Lydec (+28,86 %), etc.

CGF Bourse conforte son leadership

GF BOURSE est classée, par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), SGI leader en termes de valeur transigée sur le marché secondaire, pour la 2ème année consécutive. En effet, CGF BOURSE a réalisé 26% de la valeur totale des tran-sactions opérées sur la BRVM en 2013. Basée au Sénégal, CGF Bourse a réalisé l’une des plus grandes opérations d’intro-duction à la BRVM avec la Sonatel, filiale de Orange, cotée pour la première fois le 2 octobre 1998 à 22 000 FCFA. En décembre 2007, l’action touchera son plus haut à 175 000 FCFA. En attendant d’autres introduc-tions, la CGF Bourse a inauguré, fin 2012, une agence permettant au grand public d’ouvrir des comptes sur titres.

L’Etat ivoirien envisage de se désengager dans 15 entreprises publiques. Dans le sec-teur de l’agroalimentaire, l’on dénombre 5 entreprises à privatiser selon une annonce gouvernementale faite le 2 décembre 2013. Il s’agit de la Société sucrière de la Comoé (Sosuco) et Sucrivoire qui sont dans le domaine du sucre, et la Société Ivoirienne d’Abattage et de Charcuterie (Sivac), Pal-mafrique ( où l’Etat détient 30% des actions ), Safipar (contrôlé à l’Etat à hauteur de 70%). Dans le secteur bancaire, 4 éta-blissements sont concernés. il s’agit de la Banque internationale pour l’Afrique occi-dentale (Biao-CI ) où l’Etat détient 10%, de la Socièété ivoirienne de banque (SIB) détenue à 51% par le marocain Attijariwafa Bank et à 49% par l’Etat ivoirien, de la Versus Bank (capitaux publics à 100%) et de la BFA (83,6%).

Côte d’Ivoire: 15 entre-prises en cession

ECP annonce son exit de SAH Sukuks, ça redémarre Emerging Capital Partners a annoncé son exit de la Société d’Articles Hygiéniques (SAH), leader tunisien de l’hygiène féminin et des produits hygiéniques pour bébé. L’annonce faite le 9 janvier intervient après l’introduction en Bourse de la SAH à la Bourse de Tunisie. Une introduc-tion record au regard des montants en jeu. L‘offre ferme (OPF) à 9,35 dinars tunisiens par action valorise la SAH à 270, 5 millions de DT (163,5 millions de dollars). La vente de 14 176 590 actions, représentant 48,99% de la société, a permis à ECP, présent dans le capital de la SAH depuis 2008, de

réaliser son exit avec un multiple de 2,4x. L’IPO a été structuré à travers un placement privé représentant 90% des actions souscrites à 85% par des investisseurs locaux et étrangers. L’offre publique a été souscrite 22,1 fois. L’opération clôturée le 23 dé-cembre après deux jours de souscrip-tions est la plus grande jamais réalisée à la Bourse de Tunis. C’est aussi la première fois qu’un exit d’un fonds d’investissement est réalisé à travers cette Bourse. C’est dire que la SAH, créée en 1994, se souviendra encore longtemps de sa vingtième année. Idem pour ECP.

Après une année 2013 en demi-teinte (baisse de 13%), le marché des Sukuks reprend. En 2014, avec plus de 1 00 milliards de dollars d’émission, ce segment dopé par les besoins en infrastructures des pays du Golfe, va croître à deux chiffres selon une étude publiée le 4 février 2013 par Standard and Poor’s. Le grand change-ment de tendance sera l’augmentation des émissions de la part des entités privées. Les obligations islamiques souveraines pourront quant à elle trouver une alternative dans le financement des infrastructures en Afrique. Pourvu que les barrières réglementaires et techniques soient levées. Pourvu aussi que le marché secondaire soit suffisamment liquide pour faciliter les transactions.

Les bonnes perspectives de l’économie ivoirienne mises en exergue durant le méga-forum Investir en Côte d’Ivoire (29 janvier -1er février), qui ont réuni plus de 3 000 opé-rateurs, se reflètent dans les principaux indices de la Bourse d’Abidjan. La capitalisation boursière du marché des actions a dépassé, mercredi 29 janvier 2014, le cap histo-rique des 6000 milliards de FCFA (à exactement 6 024,41 milliards de FCFA), soit une progression de 6,94% depuis le début de l’année, représentant un gain de 390,94 milliards de FCFA. Ces tendances positives confirment une année 2013 qui a vu l’indice BRVM 10

en progression de 33,85% et l’indice composite de 39%, témoignant d’une forte vitalité de la Bourse d’Abidjan qui regroupe les 8 pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine. La ten-dance haussière observée depuis la fin de l’année 2012 traduit la confiance des investisseurs dans les perspectives économiques de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), mais égale-ment la santé des sociétés cotées à la BRVM. Après

deux ans de course en avant, la 2014 renouera-t-elle en 2014 avec les introductions en Bourse? Le lancement du compartiment PME devrait attirer de nouvelles pousses.

La Bourse d’Abidjan, de record en record

Amenouvé Edoh Kossi directeur général de la BRVM (à gauche) lors de la signature d’une convention avec la Chambre de commerce de Côte d’Ivoire.

Nouakchott bientôt dans le train de l’industrie boursière

La Mauritanie est dotée de nombreuses ressources naturelles : fer, or, cuivre, pétrole (à un degré moindre), poissons et d’un potentiel agricole dans la vallée du fleuve Sénégal. Après la profonde déprime enregistrée en 2009, avec une croissance négative, l’économie de ce pays enregistre depuis 2 ans, de bonnes performances. Le Fonds Monétaire International (FMI) parle «d’une reprise vigoureuse de l’activité éco-nomique, malgré une conjoncture inter-nationale difficile. Le taux de croissance du Produit Intérieur Brut à atteint 6,9% en 2012 (8% hors industries extractives)» et la tendance s’ est poursuivie pour s’accentuer en 2013. Pour tirer le maximum de profit

de ses atouts économiques, le gouverne-ment, par l’intermédiaire de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), a décidé d’engager une stratégie de développement et de modernisation du secteur financier. C’est dans ce cadre que s’inscrit la création de la future Bourse des Valeurs Mobi-lières de Nouakchott (BVMN). L’étude de faisabilité de ce projet a été réalisée par le cabinet «EXEL Consulting» dont le fon-dateur associé et gérant, est Xavier Leroy, ancien directeur de NYSE Euronext (ex bourse de Paris). Pour ce travail prélimi-naire, le cabinet a mobilisé 6 experts. Il a rendu sa copie début janvier 2014, au cours d’une journée de restitution organisée à

la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Mauritanie (CCIAM). L’équipe qui a conduit l’étude de faisabi-lité de la Bourse des Valeurs Mobilière de Nouakchott (BVMN) est dotée d’une solide expérience des marchés financiers, notam-ment en Afrique du Nord, en Afrique Centrale, en Europe et en Amérique.

La mobilisation des ressources longues : enjeu de développement

Les entreprises publiques et privées, l’Etat, les projets d’infrastructures ont des besoins de financement. Ce qui représente un enjeu de développement économique, de croissance et de création d’emplois. Ce besoin rencontre l’existence d’une épargne significative, grâce à l’augmentation des réserves des institutions : Fonds National de Revenus des Hydrocarbures (FNRH), Caisse Nationale de Dépôt et de Déve-loppement (CDD), Caisse de Sécurité Sociale (CNSS)... De même que la réserve d’épargne des particuliers, dont le signe tangible est le dynamisme du marché foncier et immobilier. Des avantages en dépit desquels «l’économie mauritanienne ne parvient pas à mobiliser les ressources longues localement». Ce qui oblige les opérateurs économiques à se financer par empruntbancaire, à trouver des partenaires stratégiques étrangers.

Grand Marché de Nouakchott (Photo: Sahara médias).

Karim Hajji, directeur général de la bourse de Casablanca

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Ascoma tisse sa toile au Burkina Faso et au Mali.

Tunisie : lancement de la compagnie Assurances At Takafulia

NSIA-ECP : le gâteau jugé survalorisé

C’est dans une tendance forte de regain d’intérêt pour l’Afrique que Financial Afrik vous présente ce dossier

spécial Assurances. A quelques jours des assemblées générales de la FANAF (Fédération des sociétés africaines d’assurance de droit national), l’on peut difficilemen échapper à l’ ordre du jour de la rencontre. La passation de témoin du camerounais Protais Ayangma qui a consacré deux mandats (6 ans) à la profession. En dehors de l’ordre du jour de la FANAF, l’actualité des com-pagnies d’assurance s’est déroulée tout le long de l’année écoulée au rythme des acquisitions. Le rachat de l’assureur ghanéen, Express Life Insurance, par le groupe britannique Prudential dirigé par l’ivoirien Tidiane Thiam inaugure un nouveau front déjà abordé dans l cas de Wendel: le retour des fonds et assureurs occidentaux en Afrique. C’est la première fois que le groupe britannique (46,4 milliards de dollars de primes en 2012 à comparer avec les 600 millions de dollars de primes de l’ensemble des pays de la CEMAC) s’aventure en Afrique subsaharienne, qui plus est, au Ghana, dans une société spécialisée de l’assurance des personnes à faibles revenus.Cet appétit pour le risque africain est partagé par les champions régionaux africains. Du camerounais Activa, qui a ouvert, fin octobre, une agence au Liberia, à Colina qui obtenu le feu vert pour opérer au Congo-Brazzaville, ultime étape avant le Nigeria et le Rwanda, en passant par la British American Investment Company (Kenya) Limited,

qui compte racheter Real Insurance pour d’un même coup s’assurer une présence en Tanzanie, au Malawi et au Mozambique, par le groupe Sunu qui a acquis sa première filiale non vie au Sénégal (rachat de CGA, Compagnie Générale d’Assurance), les enjeux sont énormes. Pourvu que cette course à la taille s’accompagne des réflexes prudentiels d’un secteur fragile de par les responsabilités lui incombant. Pour les observateurs, si la branche de l’assurance vie, prise en elle-même, connaît une croissance fulgurante en Afrique ( cession de rattrapage par augmentation du pouvoir d’achat

et approfondissement des marchés financiers), l’assurance dommage n’est pas en reste. La preuve, augmentation du rythme de construction des routes, des autoroutes, des malls, des centrales électriques. En dépit de la tendance à l’intégration, la tentation du protec-

tionnisme est toujours de mise chez certains régulateurs nationaux à l’ins-tar du Ghanéen (non membre de la zone CIMA) qui a publié récemment une circulaire obligeant les ministères, les entreprises publiques et les collec-tivités à souscrire uniquement auprès des assureurs détenus entièrement ou partiellement par l’Etat. Comme si le débat sur l’Etat -assureur n’ était pas définitivement clos.Ce sont là autant de dynamiques qui seront abordées lors des 38e assem-blées générales de la FANAF prévues les 17 et 21 février 2014 à Ouagadou-gou sous la houlette du président Pro-tais Ayangma lequel, en deux mandats, a permis à la profession de vivre de profondes réformes. Son successeur (Adama Ndiaye du Sénégal est le seul candidat en lice ) devra poursuivre la dynamique et aborder la délicate ques-tion des primes en retard, de l’aug-mentation de capital. Actuellement, 1 milliard de FCFA suffit pour monter une société d’assurance en zone CIMA .La montée des risques (l’attentat du Wesgate Mall au Kenya a obligé les assureurs à débourser 113 millions de dollars sous forme d’indemnités. Dans ce même pays, l’incendie qui a ravagé l’aéroport Jomo Kenyatta a occasionné 30 millions de dollars d’indemnisa-tions) impose la nécessité de l’aug-mentation de la capacité des assureurs. à faire face aux aléas. augmentation qui, forcément, sonnera le glas de beaucoup de petites compagnies et entraînera le secteur vers encore plus de consolidation.

Prises de participations, arrivées de nouveaux acteurs, montée de nouveaux

risques (catastrophes, terrorisme) réflexes protectionnistes sous fond de

redistribution des cartes. En 2013, l’Afrique a forcément gagné de l’assu-rance. La prise de participation, fin novembre 2013, de Wendel dans le

groupe marocain Saham à hauteur de 13,33% (à la suite d’une augmentation de capital de 100 millions d’euros) fait partie des grosses annonces du secteur.

Le fonds d’investissement français qui s’allie ainsi avec un grand acteur panafricain (Saham détient CNIA

Saada, leader de l’assurance automobile au Maroc et Colina, présent dans une douzaine de pays africains) a annoncé en marge de l’opération un investisse-ment de 2 milliards d’euros dans les

quatre prochaines années en Afrique. Un montant qui représente quatre fois ce que le sud-africain Old Mutual (2,4 milliards de dollars de primes émises en 2012) , acquéreur de Océanic Life Insurance au Nigeria en février 2013,

compte mobiliser pour l’Afrique dans les cinq prochaines années.

En 2013, les lignes ont beaucoup bougé dans le monde du courtage et de l’inter-médiation en assurance dominé par les groupes internationaux. Pour sa part, Ascoma, groupe de courtage d’assurances international et indépendant, a étendu son réseau en Afrique de l’Ouest avec l’ouver-ture de deux nouvelles filiales au Burkina Faso et au Mali, respectivement basées à Ouagadougou et Bamako. Ascoma Bur-kina Faso est opérationnelle depuis le 17 janvier 2013. Drissa Kone, professionnel du secteur de l’assurance depuis 8 ans, en assure la Direction de l’exploitation. Ascoma Mali développe ses activités au sein du Groupe Ascoma depuis le 1er février 2013. Elle est dirigée par Moussa Thiam, actif dans le secteur de l’assurance depuis plusieurs années

Le 8 janvier a vu la cérémonie de lan-cement des Assurances At-Takafulia en présence de son PDG, Ali Hammami, du président du Comité de Supervision de la Chariaâ, l’ancien mufti de la République, Cheikh Othman Battikh, ainsi que des membres du conseil d’administration de la société et plusieurs invités de prestige. Les Assurances At-Takafulia proposent des produits en conformité avec les principes de la Chariaâ et validés par le Comité de Supervision de la Chariaâ. La société a été créée le 27 juin 2013 à l’initiative de hauts cadres de l’assurance conventionnelle. Elle a obtenu l’agrément du ministre des Finances le 23 août 2013. Elle a officiel-lement démarré ses activités le 2 janvier 2014. Son capital, qui s’élève à 10 millions de dinars, est détenu à hauteur de 96% par des institutions financières : sept entreprises d’assurances et de réassurance (Assurances Salim, STAR, CTAMA, AMI, MAE, la Compagnie d’assurance islamique jordanienne, Tunis Ré) et une banque (STUSID Bank).

En 2008, le fonds Emerging Capital Partners (ECP) avait acquis 26% du capital de NSIA pour environ 35 millions d’euros. Moins de six ans plus tard, la structure américaine, qui souhaite se désengager, propose 75 millions d’euros. Il s’agit là d’un vrai test de la stratégie de NSIA qui s’est notamment diversifiée vers la banque. Interrogé, un gros investis-seur parle d’un gâteau survalorisé. Le fonds américain devra ramener ses ambitions sur la barre des 50 mil-lions d’euros déclare-t-on à Financial Afrik. Affaire à suivre.

L’Afrique en toute assurance: poursuite de la consolidation

La montée des risques l’attentat du Wesgate Mall au Kenya a obligé les assureurs à débourser 113 millions de dollars sous forme d’indemnités.

Jean Kacou-Diagou, patron de NSIA

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om Focus 12

Qu’est-ce qu’on retient comme réali-sation avec vos deux mandats ?Il y a incontestablement l’entrée en vigueur du nouvel article 13 (adopté le 11 avril 2011 à Ndjamena et por-tant modification du code relatif à la souscription et à l’encaissement des primes), qui aujourd’hui fait le bon-heur de tous les acteurs, compagnies d’assurances comme intermédiaires. Nous sommes revenus aux fonda-mentaux de l’activité avec tout ce que cela implique comme changement de mentalité de la part de certains assu-reurs dont le principal argument de vente était la vente à crédit. La mesure est salvatrice pour les assureurs et les assurés. Il n y a aujourd’hui aucune raison pour une compagnie de ne pas payer un sinistre. De plus, nous devenons de plus en plus actifs dans le marché des emprunts obligataires. Avant cette reforme, les arriérés de primes représentaient près de 55% de nos chiffres d’affaires. Avec le nouvel article 13, nous sommes passés d’un taux de recouvrement de 45% à 95% aujourd’hui. Le saut qualitatif est énorme. De même, avant l’article 13, sur 10 compagnies contrôlées, seules 2 à 3 étaient conformes par rapport aux ratios de solvabilité et de couverture des engagements. Aujourd’hui l’on est à 5 voire à 6 et ce n’est là que le début. Nous avons enclenché un cercle vertueux qui fera que les compagnies rempliront de mieux en mieux leurs engagements. C’est pour cela que je pense que l’article 13 est la principale réforme de ces dernières années. Par ailleurs, il y a eu beaucoup d’autres avancées moins spectaculaires comme l’agrément des commissaires aux comptes par la CIMA, l’encadrement du coût de l’assistance technique, le renforcement de la lutte contre le blan-chiment, le renforcement du contrôle des intermédiaires, l’adoption d’une réglementation sur la micro-assurance, l’obligation de mise en place du dispo-sitif de contrôle interne, l’élaboration des tables de mortalité propre à notre zone…Il y a lieu de signaler qu’on travaillait sur les tables de mortalité française.

Quelles conséquences sur l’assurance vie ?C’est encore très tôt pour mesurer l’impact des nouvelles tables. C’est pour cela que nous avançons prudem-ment. Il a été par exemple décidé à titre expérimental d’utiliser la même table pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique

Centrale. Alors que les études avaient conclu à deux tables différentes, du fait d’une espérance de vie plus longue en Afrique de l’Ouest.

En dépit de votre engagement, l’on n’a pas finalement pu instaurer le marché unique au sein de la CIMA ?Nous faisons face à la résistance des Etats soucieux prétendent-ils de pro-téger leur industrie locale d’assurance. Mais ce n’est pas propre au secteur des assurances. C’est pareil pour les banques. Mais les jalons sont posés : législation unique, contrôle unique, institut commun de formation … et déjà quelques groupes d’assurance font de la « mutualisation » qui préfigure déjà un peu ce marché unique.

Est-ce que le Cameroun est toujours deuxième marché CIMA ?Le Cameroun est toujours deuxième derrière la Côte d’Ivoire qui s’est non seulement maintenue leader régional en dépit de sa situation sociopolitique mais a creusé l’écart sur la branche vie. Il y a des bouleversements dans la hiérarchie puisque le Gabon est passé devant le Sénégal pour se hisser à la troisième place. Le Gabon et le Congo sont les deux marchés qui progressent vite. Les raisons sont certainement de divers ordres. Nous remarquons qu’au

Gabon, le taux de pénétration de l’assu-rance est élevé. De plus, l’Etat s’assure et dispose même d’une structure qui gère ses assurances. Ce qui n’est pas le cas des autres pays. Il n y a pas d’assu-rance systématique des entreprises d’Etat et des administrations comme au Gabon. Le Congo qui évoluait dans un monopole d’assurance il y a une di-zaine d’années se retrouve aujourd’hui à la cinquième position de la région. L’industrie pétrolière y est pour beau-coup. Dans tous les cas, les marchés gabonais et congolais qui comptent

seulement 4 à cinq acteurs sont plus disciplinés que ceux du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal où l’on retrouve plus de 20 acteurs par pays. Le régulateur essaie désormais de limi-ter le nombre de compagnies par un contrôle à l’entrée plus sévère. Nous pensons que le relèvement du capital minimum dans les prochaines années devrait favoriser la concentration.

Le relèvement du capital minimum de 1 à 5 milliards de FCFA est-il dans l’ordre du jour?

Protais Ayangma, président de la FANAF

«L’assurance en zone CIMA a réalisé un saut qualitatif énorme»

Après deux mandats à la présidence de la FANAF (Fédération des Sociétés d’Assurances de droit national africaines) , le camerounais Protais Ayangma va passer le témoin en ce mois de février 2014 à l’occasion des assemblées de l’organisation prévues à Ouagadougou du 17 au 21 février prochains. Premier à avoir monté une société d’assurances à capitaux africains en Afrique centrale, l’homme nous a reçus courant janvier pour un tour d’horizon.

Protais Ayangma

• NON VIE

Assurance: un étonnant Gabon qui passe devant le Sénégal

En attendant l’agrégation des exercices 2013, voici les résultats 2012 en zone CIMA. La Côte d’Ivoire reste de loin le premier

marché avec environ 210 milliards de primes émises, devant le Cameroun (150 milliards FCFA) dynamique mais en pente savon-neuse sur le compartiment vie. La surprise intervient en troisième position acquise au Sénégal depuis les indépendances. C’est

désormais le Gabon (99 milliards de FCFA de primes) qui passe devant le Pays de la Teranga (92,3 milliards de FCFA). La force du Gabon réside dans son organisation (voir l’interview du président de la FANAF ci-dessus). L’Etat s’assure et assure ses entreprises à travers une agence dédiée. De même contrairement au Sénégal, à la Côte d’Ivoire et au Cameroun, le nombre d’acteurs est assez res-

Le Top des cinq pays :• VIE

Le Top des dix sociétés :• VIE

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Focus 13Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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Maurice: Real Insrance entre dans le viseur de Bri-tish American Insurance

Le groupe mauricien British Ame-rican Insurance (BAI), comptant étendre sa sphère d’influence, a mis dans son viseur Real Insurance. Sa stratégie, racheter 99% du capital en cash et par échange de titres.Cette éventuelle acquisition de Real Insurance au Kenya est très attendue au niveau du conglomérat mauricien British American Investment Co (Mtius). Elle propulsera l’associé British American Investment Com-pany Kenya (Britam), disposant d’intérêts dans la gestion d’actifs, qui agrandira sa part de marché dans les segments de l’assurance automobile et de l’immobilier, tout en élargissant sa présence notamment en Tanzanie, au Malawi et au Mozambique.Britam, grand bénéficiaire de ce rachat, portera la part des primes d’assurance dans le marché à 7,4% contre 4,3% au début d’année. Ce qui le hissera à la quatrième place derrière Jubilee (11,3%), CIC (9,1%) et APA (7,8%) qui sont, pour le moment, les trois groupes d’assurance de poids au Kenya.Real Insurance fait partie du Hollard Group, un des géants mon-diaux de l’assurance, qui dispose de bureaux aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en Afrique du sud, en Australie et à travers l’Asie du sud-est.

Disons plutôt de 1 à 2 ou 3 milliards dans un premier temps. Dans tous les cas, nous suivons attentivement ce qui se passe avec les banques ou les pays voisins comme le Nigéria où le capital minimum est de plus de 10 milliards. Plus les compagnies sont petites, plus elles ont des taux de frais généraux importants. Il y a des compagnies qui encaissent des primes pour uniquement payer les salaires et les frais généraux. N’oublions jamais que la vocation de toute compagnie d’assurance est d’abord de régler le sinistre et pas ses frais géné-raux.

Quels sont les leaders de l’assurance au Cameroun ?Cela dépend du critère. Le classement peut se faire selon le chiffre d’affaires, le résultat net, les sinistres payés, la marge de solvabilité ou la couverture des engagements. La capacité à payer ses sinistres est à mon avis le critère le plus pertinent. Selon le chiffre d’affaires qui est le critère le plus communément re-tenu, et sur la base des chiffres de 2012, Chanas est leader de l’assurance Dom-mages. Maintenant, si on enlève le fronting (risques placés intégralement à l’étranger), Chanas rentre dans les rangs. En Dommages, Chanas est à 23 milliards devant la SAAR (14,6 milliards), Activa (14,67 milliards), Axa (11,1 milliards), Allianz (9,7 milliards). En vie, Allianz (14,100 milliards) est loin devant Uacam (7,9 milliards) et Bénéficial Life (7,8 milliards). En consolidé (Dommages et Vie), Allianz est leader.

Qu’a finalement apporté Saham au groupe Colina en général et à Colina Cameroun en particulier ?Saham nous a apporté une vision, de l’ambition, de la visibilité, une grande

capacité financière, un management moderne adossé aux standards inter-nationaux. Notre ambition est de devenir le premier groupe d’assurance en Afrique du Sud, hors Afrique et au Moyen Orient. C’est très motivant pour nous.

Quelle est la position de Colina par rapport à la NSIA ?Dans l’espace CIMA, les deux compa-gnies se tiennent avec un léger avan-tage à NSIA qui a plus d’implantations. Mais avec ses implantations en Afrique de l’Est, en Angola, au Maghreb et au Moyen Orient, Colina fait largement la course en tête.

Quel sera le menu des Assemblées de la FANAF ? Le grand marqueur sera la passation de témoin. La thématique générale portera

Protais Ayangma: «N’oublions jamais que la vocation de toute compagnie d’assurance est d’abord de régler le sinistre et pas ses frais généraux.»

Assurance: un étonnant Gabon qui passe devant le Sénégaldésormais le Gabon (99 milliards de FCFA de primes) qui passe devant le Pays de la Teranga (92,3 milliards de FCFA). La force du Gabon réside dans son organisation (voir l’interview du président de la FANAF ci-dessus). L’Etat s’assure et assure ses entreprises à travers une agence dédiée. De même contrairement au Sénégal, à la Côte d’Ivoire et au Cameroun, le nombre d’acteurs est assez res-

treint au Gabon et au Congo, cinquième marché de la CIMA, en progression rapide. Absent du top 5 de l’assurance vie, le Congo est bien représenté sur l’IARDT. Avec 31,4 milliards de dollars de primes, Arc Congo Brazzaville est la première compagnie de la région, devant Ogar Gabon (28,7 milliards FCFA), Colina Côte d’Ivoire et Chanas Cameroun.

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sur « Les nouveaux horizons de l’assu-rance africaine » avec des articulations devenues classiques : une conférence inaugurale par notre invité d’honneur, M. Thierry TANOH du groupe Ecobank, des fora avec la CIMA et les intermé-diaires ainsi que de nombreuses tables rondes sur les nouveaux enjeux du contrôle des assurances, la mise en place des fonds de pension, les placements, la gestion externalisée, l’intelligence économique appliquée aux assurances, l’assurance et l’assistance…, l’actuariat de l’assurance vie. Deux prix importants seront également décernés à cette occa-sion le prix Kourouma et le prix Codjovi du nom de deux importantes personna-lités de l’assurance africaine pour primer le marché le plus innovant et un travail de recherche. Bref, un menu très riche et très varié où chacun pourra trouver son compte.

Maroc au-delà du match RMA Wataniya –Wafa AssurancesDepuis le décrochage historique du groupe Axa suite au divorce entre le groupe ONA (aujourd ‘hui SNI) et ses partenaires fran-çais, le leadership de l’assurance se dispute au Maroc entre deux géants : RMA Wata-niya et Wafa Assurance.

RMA Wataniya contre Wafa Assurance. La première, Fruit de la fusion, en 2005, entre la Royale marocaine d’assurances (RMA) et la compagnie Al Watanya, évolue sous le giron du groupe Benjelloun fort d’un pôle bancaire (BMCE Bank, BOA), télécoms (Medi-télecom) et qui entend faire de l’imbrication banque-assurance et nouvelles technologie sa force de frappe. Quantà lz deuxième, filiale d’Attijariwafa Bank, la plus grande banque du Maghreb, elle bénéficie d’un portefeuille assez robuste au niveau national. Les deux entre-prises, performantes, assises sur des réserves techniques et des fonds propres abondants sont mathéma-tiquement obligées de chercher des

relais de croissance à l’international. Les placements financiers qui ont permis de compen-ser depuis quelques exercices les baisses de rendement de l’activité ne peuvent offrir une alterna-tive que cumulée avec l’apport des marchés internationaux. En 2012, le marché marocain a généré 23 milliards de dirhams de primes (environ 1 340 milliards de FCFA), soit autant que les prime émise par les quatorze pays de la CIMA. Les deux marchés présentent beaucoup de caractéristiques communes : la prépondérance du segment de

l’automobile et la forte croissance de l’assurance-vie, à deux chiffres. Du reste, 67% des primes émises par le marché marocain sont concentrés entre quatre opérateurs que sont Wafa Assurance, RMA Wataniya, Axa Assurance et CNIA Saada (groupe Saham). Le marché de l’assurance vie est dominé par Wafa Assurance, RMA Wataniya, Wafa Assurance et Axa Assurances.

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Propos recueillis Par Adama wade

Henri Frédéric Ewélé, directeur général de Chanas

«Notre vocation première est d’accompagner nos clients dans tous leurs besoins »

Aux commandes de la Chanas depuis le 20 septembre 2013, Henri Frédéric Ewélé, actuaire de formation, a été désigné directeur général dans une short list comprenant quatre candidats. Diplômé d’études univer-sitaires générales en Maths-physiques-Chimie à l’Université Claude Bernard de Lyon I, en 1981, M. Ewélé y a ensuite décroché le diplôme de l’Institut de Sciences financières et d’assurances (ISFA) en 1984. Ancien membre de la Fédération française des actuaires et de l’association internationale des actuaires, membre fondateur et premier secrétaire général de l’Association des Autorités Africaines de Contrôle des Assu-rances au sein de l’organisation Africaine des Assurances (OAA), de 1989 à 1991, ce représentant de l’ethnie Douala est président de la Fédération des Actuaires Afri-cains des marchés de la FANAF depuis 2008. Administrateur suppléant de la société Africaine de réassurance Africa-Re depuis 2012, Henri Ewélé dispose aussi d’une solide expérience dans l’administration centrale camerounaise. Au ministère des Finances, il a gravi tous les échelons pour officier de 1988 à 1991 au poste de Chef de Service du Contrôle des Entreprises d’Assurances. Son histoire avec Chanas remonte en 2005 en tant que contrôleur général, un des principaux collaborateurs de Jac-queline Casalegno (fondatrice du groupe, son PCA actuel) en matière de contrôle, d’audit, de management, de production de sinistre, de finance et de réassurance. Depuis 2012 et jusqu’à sa nomination à la direction générale l’automne dernier, Henri Ewélé était directeur général adjoint en charge de la technique. Entretien.

Vous êtes directeur général de la Chanas depuis septembre 2013. Quelles sont désormais les grandes orientations du groupe ?

Le conseil d’administration de Chanas a placé sa confiance en ma personne pour à la fois consolider les acquis et donner un nouvel élan à Chanas, une compa-gnie leader qui, en soixante ans d’expé-rience, a vécu tous les cas de figure de sinistre y compris celle, redoutée, d’une catastrophe aérienne. Le sinistre de l’avion Camair qui a crashé en 2000 a été évalué à 49 milliards de FCFA. Le marché a payé au total, cette année là, 32 milliards de FCFA. Un tel risque ne pouvait pas être intégralement assuré au Cameroun.

Votre groupe est-il toujours leader du marché ?Certainement. Sur le marché IARDT, nous sommes largement devant avec 23 milliards de FCFA d’émissions. Le deuxième est à 14 milliards de FCFA. La situation est donc nette entre le pre-mier et le deuxième, beaucoup moins entre les poursuivants qui se suivent dans un mouchoir de poche. Ce rôle de leader que nous assumons est à consoli-der. Nous avons besoin de moderniser nos procédures, de mettre en place un système d’information pertinent et effi-cace, une direction de communication et marketing. Nous n’en comptions pas jusqu’ à présent.

Comme toute vieille entreprise, Chanas ne gonfle-t-il pas ses états bilantiels par des immobilisations?

Cela devrait être le cas. Mais je vous ferai remarquer que nous avons des immeubles hérités de la defunte Socar exclus aujourd’hui de la représentation. Nous avons mis beaucoup de temps à muter les titres fonciers, et certains ne le sont toujours pas d’ailleurs.

Certains de vos concurrents esti-ment qu’il y a beaucoup de fron-ting et des acceptations dans vos chiffres. Que leur répondez-vous ?Le fronting, qui fait partie des activi-tés de l’assureur, est accepté par la loi dans certaines conditions clairement définies. Idem pour les acceptations. On ne le donne pas à n’importe qui. Nous sommes un petit marché qui ne peut absorber tous les risques comme ceux relatifs au transport. Placer une partie des risques dans les proportions définies par la loi nous paraît judicieux. Nous assurons les grands risques du Cameroun depuis plusieurs décennies. Notre portefeuille est solide. Nous devons maintenant allez plus loin pour proposer plus de produits à nos clients et au marché en général, ce que nous allons faire puisque nous avons ces produits.

Continuerez-vous à gérer le mar-ché en direct sans intermédiaire comme ce fut toujours le cas sous la direction de Jacqueline Casalégno ?Certes, il y aura des changements dictés par le marché et nos priorités selon nos orientations stratégiques validées par le conseil d’administration. Mme Casalegno a hissé Chanas au pinacle. Nous saluons unanimement sa contri-bution à ce succès. Cependant, notre succès peut renfermer les germes de sa faiblesse. Nous gérions le marché en direct jusqu’à présent. D’où une forte marge de progression en faisant recours au levier des intermédiaires. Mais avant d’aller vers quoi que ce soit, nous avons besoin de nous restructurer pour aller de l’avant. Nous sommes un groupe solide pas sous capitalisé mais qui a besoin de réajustements forts. Il y a des efforts à faire pour diminuer nos frais généraux mais Chanas n’est pas sous capitalisé. La marge de solvabilité et les fonds propres de la Chanas sont large-

ment au dessus du capital minimum. Deuxièmement, les actifs admis en représentation avec le respect des règles de dispersion et des plafonds à ne pas dépasser ne peuvent que nous renforcer.

Allez-vous commencer votre redé-ploiement en attaquant le marché de l’assurance-vie au Cameroun ou en allant à l’international ?L’assurance est par essence une activité internationale. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a des choix à faire et des décisions à prendre. Notre vocation naturelle est d’accompagner nos clients dans tous leurs besoins, à l’intérieur du Cameroun comme à l’extérieur. L’assurance-vie est une suite logique à nos activités tout

comme l’est, à juste titre, l’implantation dans notre sous-région naturelle de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Je dirai compte tenu de notre potentiel que nous avons perdu beaucoup de temps à ce niveau. Nous avons hésité à un moment où il fallait aller de l’avant. Certainement, c’est dû à un reflexe de répli sur ses acquis. Chanas est malade de ce qui a fait sa force.

L’expansion internationale est donc prioritaire ?L’expansion ? Nous en avons la passion et la volonté. Je dirai l’Afrique centrale d’abord. Nous sommes déjà présents chez nos voisins et frères en Guinée Equatoriale

Beaucoup de groupes s’intéressent à Chanas. Quels sont ces groupes ?

Nous avons reçu des manifestations d’intérêt de plusieurs groupes africains et autres. Je ne voudrai pas citer de nom mais je peux dire que Chanas ne laisse personne indifférent. Mainte-nant, il nous appartient d’apprécier en interne la justesse de tels partenariats et le bien fondé de leurs logiques. Nous ne sommes pas un groupe en difficulté ou à la recherche de fonds, ce qui nous laisse le loisir de choisir. Quel est le gendre idéal ?Difficile à dire. Notre conseil d’admi-nistration a un large choix sur lequel je ne peux point faire de commentaires au risque de ne pas rester à ma place. Ce qui est certain c’est qu’il analysera les offres avec perspicacité et veillera à ce que les intérêts de la société soient servis au mieux, et que le dynamisme bien connu des entrepreneurs du Cameroun et de la sous-région y trouve son compte, au-delà des nos différences culturelles plutôt enrichissantes qu’han-dicapantes. Chez nous en Afrique centrale, peuple de la forêt, la méfiance est un trait de caractère car chaque arbre rencontré dans la forêt peut être une menace ou une opportunité. A nous de saisir les opportunités. Il n’est d’ailleurs pas interdit de penser que Chanas ambitionne de construire avec des sociétés sœurs un projet important avec lequel il faudra compter. Les jeux sont ouverts !

Mme Casalegno a hissé Chanas au pinacle. Nous sa-

luons unanimement sa contribution à ce succès. Cepen-dant, notre succès peut renfermer les germes de sa fai-

blesse.

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Financial Afrik : Nous assistons à un développement rapide de l’assurance vie en zone CIMA. Pourquoi note-t-on tant de disparités entre certains marchés ?Au sein de la zone CIMA, le chiffre d’affaires de l’assurance vie a augmenté de 10 % par an en moyenne depuis 1999, contre une hausse moyenne de 6,5 % par an pour l’assurance non vie. Donc effectivement, on peut considé-rer que l’assurance vie est le moteur du développement de l’assurance dans la région. Ceci étant, ces bons chiffres du secteur de l’assurance vie peuvent être relativisés pour plusieurs raisons. D’une part, l’assurance vie en zone CIMA est toujours à la traine : elle représente moins de 30 % du chiffre d’affaires des assureurs dans la zone CIMA, contre plus 55 % dans le monde. Il y a donc un «retard» à combler. D’autre part, la croissance du chiffre d’affaires de l’assurance vie dans la région ne fait que s’inscrire dans la croissance du PIB de la région puisque l’évolution du rapport entre le chiffre d’affaires de l’assurance vie et le PIB (qui correspond au taux de pénétra-tion) n’est «que» de 2,5 % par an en moyenne depuis 1999. La dynamique propre à la croissance du secteur de l’assurance vie est donc encore amé-liorable. Enfin, les placements des assureurs vie, qui ne représentent que 1 % du PIB en zone CIMA, sont encore trop faibles pour pleinement jouer leur rôle en matière de financement de l’économie.Concernant les disparités entre mar-chés de la zone, il apparaît effective-ment que le taux de pénétration de l’assurance vie dans les pays d’Afrique de l’Ouest (0,4 %) est deux fois plus important qu’en Afrique centrale (0,2 %). En outre, au sein de ces sous-ré-gions, il apparaît d’importantes dispa-rités : en Afrique de l’Ouest on a ainsi

des taux de plus de 0,7 % au Togo et en Côte d’Ivoire contre 0,1 % au Mali et au Niger, et en Afrique centrale on a des taux de 0,3 % au Cameroun et de 0,2 % au Gabon contre 0,0 % au Tchad et en Cen-trafrique (chiffres 2011). Il n’est pas simple d’expliquer ces différences compte tenu de la diversité des causes possibles et des situations propres à chaque pays. Ceci étant des éléments tels que le niveau de développement du système ban-caire et des marchés financiers, la bonne gouvernance et le volonta-risme politique peuvent permettre de comprendre une bonne partie de ces disparités.

Financial Afrik : Quel rôle joue l’actuaire dans une compagnie d’assurance? Est-ce que la profes-sion d’actuaire est reconnue à son juste titre dans la profession ?

L’actuaire doit permettre à l’assu-reur d’optimiser sa capacité à honorer ses engagements, et doit à cet effet l’aider à appréhender les évènements auxquels lui, en tant qu’entreprise d’assurance, et les assurés sont confrontés. En pratique, l’actuaire doit ainsi accorder une attention particulière au niveau, à l’échéance et à l’incertitude associés aux décaisse-ments futurs de l’assureur (décaisse-ments par ailleurs liés à l’évolution de plusieurs facteurs socioéconomiques tels que l’espérance de vie, l’inflation, la fréquence de certains risques, etc.) et en déduire le niveau des tarifs, le niveau des réserves (provisions) et la gestion des placements financiers adaptés. Pour cela, outre son bagage scientifique, l’actuaire doit s’appuyer sur sa compréhension de l’environne-ment socioéconomique et des compor-tements des populations. Ce point est

d’ailleurs particulièrement important dans le marché CIMA, d’une part en raison du souhait de développer des offres d’assurance vie innovantes, pérennes et adaptées au contexte, et d’autre part compte tenu des impor-tantes limites dans les données dispo-nibles (sachant que dans ce cadre les informations quantitatives manquantes doivent être compensées par des infor-mations qualitatives, c’est-à-dire par des avis d’ expert). Notons d’ailleurs qu’en pratique, ces insuffisances dans les données disponibles peuvent poten-tiellement être «un mal pour un bien». Je m’explique : des données ne sont mises à disposition de l’actuaire que pour l’aider à anticiper et gérer ce qui peut advenir. Or, bien souvent, l’ac-tuaire peut être tenté de se contenter de prolonger le passé observé, ce qui

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om Focus 15Cameroun: retrait de

deux agréments

Maroc: Saham Finance poursuit son expansion

africaine

Mauritanie: en attendant un

réassureur

Sur avis de la Commission régionale du contrôle des assuraces (CRCA), la CIMA a procédé en avril dernier au retrait de l’agrément de Alpha Assurances suite à l’échec de son plan de refinancement de 2 milliards de FCFA. Une décision qui intervient deux ans après le retrait l’agrément de Samiris pour non-respect des normes et incapacité à mettre en place un plan de refinancement de 813 millions de FCFA. fin 2012.

Renforcé par la SFI et divers fonds, le marocain Saham Finances, pôle assurance et assistance du groupe Saham, poursuit sa stratégie de développement soutenu en Afrique et au Moyen-Orient. Ainsi, Saham Fi-nances a obtenu son agrément d’assu-rance au Congo. Le groupe, désormais présent dans 20 pays, se prévaut du 1er rang des compagnies d’assurances en Afrique, hors Afrique du Sud. Reste à savoir si ce leadership géogra-phique équivaut à un leadership en termes de primes (chiffre d’affaires). Le match est certainement serré entre Colina, NSIA, Activa, la Saar et Sunu. Autant d’acteurs régionaux qui font parler d’ eux.

En dépit de la création à un rythme soutenu de compagnies d’assurances au cours des 10 dernières années en Mauritanie, avec pour résultat la présence actuelle de 11 sociétés nationales et de 2 courtiers français (ASCOMA et Grass Savoye), le mar-ché traîne encore comme un boulet un gros handicap. Une faiblesse liée à l’absence de réassurance, selon l’avis des experts. Du coup, toutes les com-pagnies procèdent par la méthode réassurance passive en recourant aux grandes multinationales dans ce domaine.

Actuaire, Directeur associé au sein du Cabinet PRIM’ACT, Maître de conférences associé à l’Euro-Institut d’Actuariat (EURIA), co-auteur du livre « Actuariat et assurance vie en Afrique subsaha-rienne francophone » (Seddita, 2012), Aymric Kamega répond à nos questions.

Aymric Kamega

«L’actuaire doit permettre à l’assureur d’optimiser sa capacité à honorer ses engagements»

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om Focus 16est peut être particulièrement impru-dent dans un marché en pleine évolu-tion, comme dans le marché CIMA. L’absence de données suffisantes peut donc contraindre l’actuaire à se poser les bonnes questions.Pour répondre à la deuxième question, je pense que le rôle de l’actuaire n’est pas assez reconnu aujourd’hui. Cette situation ne résulte pas d’une action délibérée, et semble avant tout être le fruit d’une insuffisance d’actuaires dans la région. Ainsi, à titre d’exemple, au Cameroun, pays de plus de 20 mil-lions d’habitants et deuxième marché de l’assurance vie dans la zone CIMA après la Côte d’Ivoire, on recense à peine une dizaine d’actuaires. Pour y faire face, il est important que se développent des formations en actua-riat dans la région. En pratique, une ou deux formations solides, reconnues par la profession, me semble suffisant pour la région dans un premier temps, sans quoi d’une part la qualité risquerait d’en pâtir et d’autre part on s’exposerait à un excès d’offres d’actuaires par rap-port à la capacité d’accueil actuelle par le marché. En outre, pour que ces for-mations soient efficaces, elles doivent vraiment être adaptées aux besoins et réalités de la région, tout en respectant les lignes directrices de l’association actuarielle internationale.Par ailleurs, au-delà de leur nombre, la coordination des actuaires au sein de la zone CIMA semble insuffisante et c’est pour cette raison qu’il est important également qu’une organisation profes-sionnelle régionale se développe pour identifier les actuaires de la région, les accompagner dans leur évolution professionnelle et les représenter dans les débats de société.Enfin, au-delà de ces démarches, le développement de l’actuariat ne semble pas pouvoir atteindre un niveau satisfaisant dans la région sans actions des pouvoirs publics visant à favoriser cette activité, dont le poten-tiel en termes d’emploi et de création de valeur ajoutée est significatif. À cet effet, il pourrait par exemple être utile de fournir à l’actuaire une responsabili-té et une reconnaissance officielles. En l’occurrence, c’est ce qu’a fait l’autorité de régulation des assurances au Kenya, un des pays africain les plus avancés en matière d’assurance vie après l’Afrique du Sud, en demandant aux assureurs d’employer au moins un actuaire, en interne ou en externe, et en rendant obligatoire la fonction actuarielle

(au même titre que les fonctions de conformité, d’audit interne et de ges-tion des risques).

Financial Afrik : Le développement des marchés financiers (BRVM, BVMAC) est-il suffisamment bien enclenché pour offrir des opportuni-tés de placement aux compagnies ? De manière générale, les opportunités de placements pour les assureurs vie de la région sont toujours limitées, comme l’illustre le poids toujours trop important des liquidités bancaires, qui représentent 35 % de leurs placements. Cette situation limite les promesses de taux de rendement attractifs et entrave

la mise en place de couvertures adap-tées des engagements, ce qui ne permet pas aux assureurs vie de la région de se développer dans de bonnes condi-tions. De surcroît, ces contraintes ne permettent pas à l’assurance vie de participer de façon optimale au financement des économies africaines, alors même qu’il s’agit là d’un des rôles majeurs que doit jouer ce secteur pour le développement, comme indiqué pré-cédemment. À titre personnel, je suis séduit par le développement de nom-breux fonds d’investissements dédiés à l’Afrique, et pense qu’il s’agit pour les assureurs d’un bon complément aux titres cotés sur les places boursières de la région.

Financial Afrik : Que pensez-vous de l’éventualité du relèvement du capital minimum des compagnies d’assurances. Quelles conséquences devrait-on y attendre ? Au stade actuel de l’état du marché

CIMA, je pense qu’un relèvement du capital minimum ne peut être que salutaire. En effet, une telle démarche permettra d’accélérer la sélection des assureurs dans la région et de renfor-cer ceux qui resteront. N’oublions pas que les fonds propres sont un matelas de sécurité complémentaire visant à optimiser la capacité des assureurs à honorer leurs engagements vis-à-vis à des assurés. Dans un contexte où la confiance entre les assureurs et les assurés est très faible dans la région, cette démarche ne peut que renvoyer un message positif aux populations, ce dont le marché a besoin (pour mé-moire, plus de 90 % de la population active ne dispose pas de couverture d’assurance vie – hors systèmes d’assu-rance vie informels –).

Financial Afrik : En matière de modèle, le Nigeria est-il l’exemple à suivre pour la zone CIMA ?

Je ne suis pas un expert du modèle nigérian en matière d’assurance, mais ce marché semble être un cas d’ école de l’illustration des conséquences d’un relèvement du capital minimum. En effet, entre 2005 et 2007, le capital minimum pour les assureurs nigérians est passé d’une fourchette comprise entre 0,5 et 1 milliard de FCFA, à une fourchette comprise entre 7 et 16 mil-liards de FCFA. En parallèle, il apparaît que l’évolution annuelle moyenne du chiffre d’affaires des assureurs vie et non vie au Nigeria est de 24 % entre 2007 et 2010 contre 15 % entre 2005 et 2007, alors que pour la même période les chiffres sont respectivement de 8 % et 10 % en zone CIMA. En particulier, dans le cadre spécifique de l’assurance vie, secteur de l’assurance avec le plus gros potentiel de développement dans la région et a priori le plus sensible à la confiance entre les assureurs et les assurés, les évolutions annuelles au Ni-geria sont de 49 % entre 2007 et 2010 contre « seulement » 16 % entre 2005 et 2007, sachant qu’en zone CIMA les évolutions annuelles sont respective-ment de 14 % et 15 % en zone CIMA sur les mêmes périodes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.Quoi qu’il en soit, je pense qu’il est plus pertinent de comparer le marché CIMA à des marchés africains tels que ceux du Nigeria, du Kenya, du Maroc et du Ghana, qu’à des marchés occi-dentaux, trop différents sur de trop nombreux points.

la coordination des actuaires au sein de la zone CIMA

semble insuffisante et c’est pour cette

raison qu’il est im-portant également

qu’une organisation professionnelle

régionale se développe

Membre du réseau Globus, Assinco qui compte parmi ses actionnaires, la BGFI, la BGD et la compagnie du Komo, est la seule entreprise gabonaise actuelle qui s’est soumise volontairement à une notation financière par l’agence de notation sud africaine Global Crédit Rating, qui lui a attri-bué la note «A » attestant de sa capacité à payer les sinistres. Le chiffre d’affaires d’Assinco est réalisé à plus de 80% en indirect, à travers les sociétés de courtage. Avec, au nombre de ses réassureurs, Swiss Re, Munich Re, Africa Re et Cica Re, la société dirigée par Eugénie Dende présente une des meilleures marges de solvabilité de la place, soit 241% et un taux de couverture de 106% des engagements réglementés.

L’Etat gabonais a récemment créé la Société commer-ciale gabonaise de réassurance (SCG-RE). Le gouver-nement détient une part de 67,5% de SCG-RE, et les assureurs locaux détiennent le reste. Cette nouvelle structure permet de réduire la part des primes transfé-rables aux réassureurs classiques, parts oscillant entre 37 et 40% selon les informations. Les compagnies d’assurances gabonaises doivent maintenant céder 15% de leurs contrats non vie, et 10% de leurs contrats d’assurance-vie, à la nouvelle compagnie. Cela devrait aider SCG-RE à s’imposer rapidement sur le marché.

La Compagnie commune de réassurance des Etats membres de la conférence inter-africaine des marchés d’assurances (CICA-RE) a augmenté récemment son budget qui est passé de 24,5 milliards de francs CFA en 2013à 31 mil-liards de francs CFA pour l’exercice 2014. Le président du Conseil d’administration, James Redombo, a annoncé une accélération en hausse, selon les statistiques, due à la souscription dynamique et ciblée sur les richesses porteuses de la Zone Conférence inter-africaine des marchés d’assu-rances (CIMA) et hors CIMA.La CIMA envisage d’ouvrir des succursales au Kenya et en Tunisie, selon M. Redombo.La CICA-RE, qui a débuté ses activités en 1984, ambitionne de devenir le leader dans la zone CIMA.

Le groupe OGAR survole le secteur des assurances au Gabon

Après avoir consolidé son chiffre d’affaires en 2010, 2011 et 2012, sous la houlette de son directeur général, Berard Bartoszek, le Groupe Ogar qui détient 39% des parts de marché dans ce secteur, enchaîne les performances. Selon un rapport des com-missaires aux comptes publié en décembre 2012, le Groupe avait généré un chiffre d’affaire en progression de 36 260 mil-lions de francs CFA et un résultat net de l’ensemble consolidé à 2887 millions de francs CFA. Ces performances provien-draient principalement de l’exécution de son plan stratégique amorcé depuis 2010 et dont l’efficacité est perceptible dans les différentes entreprises du Groupe.

La société Ogar, leader des assurances dommages aux biens et aux personnes, a réalisé en 2012 un progression de son chiffre d’affaire de + 6%, en phase avec le résultat net (+ 22%), et générée d’une part, de l’amélioration du résultat d’exploitation et, d’autre part, de l’impact d’opérations financières réalisées en 2012, puis un taux de rendement des fonds propres élevés, de l’ordre de 46%. Ogarvie, la filiale du Groupe Ogar qui regroupe les assurances décès et épargne, est également la premières compagnie d’assurance Vie de la zone CEMAC qui regroupe 6 pays de l’Afrique Centrale. L’exercice Ogarvie en 2012 avait été marqué par une forte hausse des produits financiers ayant atteint 1393 millions de francs CFA (+16%), soit une progression nette de 1687 millions de F CFA et un rendement de fonds propres élevés de l’ordre de 78%.

Bernard BARTOSZEK, Dg du groupe Ogar

Un solide leader

Libreville en toute assurance

Gabon : Assinco, bien notée Gabon : l’Etat met sa griffe La CICA-Re se renforce

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om Focus 18«Les assureurs semblent oublier que le

courtier vit de ses commissions»

Pour de nombreux assureurs, la modification de l’article 13 a permis de rééquilibrer les rapports avec les courtiers et intermédiaires en assu-rance. Quelle lecture en fait-on au sein de votre profession ?L’initiative est louable. Mais le rééqui-librage n’est pas tout-à-fait effectif. Les assureurs encaissent toutes les primes dans les délais et semblent oublier que le courtier ne vit que de ses commis-sions. Celles-ci devraient donc lui revenir dès encaissement suivant les dispositions règlementaires. Cela n’est pas le cas. Le travail des courtiers et autres intermédiaires s’est accru avec l’avènement de l’Article 13 Nouveau, (établissement des comptes-courant, états modèles et tous documents y relatifs etc…), faisant des cabinets de courtage, des structures de gestion des portefeuilles. Il est normal que les commissions, du fait de nécessité de service (recrutement d’un personnel supplémentaire, accroissement des charges…), soient revues à la hausse. Ce déséquilibre né de cette augmen-tation de charges risque, à long terme, d’ être préjudiciable à la profession de courtier. Le règlement des sinistres, cheval de bataille et argument de conviction, ne suivent pas. Tout client du courtier attend le remboursement rapide, voire immédiat, de ses sinistres. N’ayant face à lui que le courtier, il rend ce dernier coupable des préju-dices qu’il subit. En d’autres termes, l’image du courtier est écorché et la confiance placée en lui entamée.

Quelles sont les spécificités de la fonction d’assureur conseil en zone CIMA. Est-elle suffisamment régle-mentée et protégée par le législateur?Les spécificités de la fonction d’assu-reur conseil devraient être celles uni-versellement consacrées. C’est l’acteur incontournable du secteur de l’Assu-rance. C’est le conseil, l’auditeur, l’ap-porteur, le rédacteur, le gestionnaire pour certains, l’assistant en matière de règlement de sinistres, etc …C’est une profession suffisamment réglementée mais malheureusement, cette règlementation est diversement appliquée. Pour prendre l’exemple de l’octroi d’agrément, ce dernier conti-nue à être attribué à des personnes ne remplissant pas toujours les conditions requises dans certains marchés.Toutefois, la FIAC déplore l’insuffi-sance de protection du courtier. Les Courtiers sont exclus de 40% de la matière assurée, en l’occurrence les marchés publics d’Assurances. L’idéal aurait été qu’avant tout lancement d’appel d’offres pour la souscription

de polices d’Assurances, les maîtres d’ouvrages lancent un appel à mani-festation d’intérêt pour le recrutement d’un courtier sans que leur budget assurance soit obéré par une charge supplémentaire.La FIAC regrette de ne pas être

régulièrement associée par les autres partenaires du secteur aux discussions préalables à toute prise de décision régissant le fonctionnement de la Zone CIMA.Quelles sont les évolutions réglemen-taires qui vous paraissent essentielles pour garantir la pérennité de l’acti-vité ?Pour garantir la pérennité de l’acti-vité, il serait impératif d’encourager le regroupement des cabinets par l’obli-gation d’atteindre une certaine taille au dessous de laquelle l’activité ne saurait être viable. Cela accroîtrait leur compétitivité, leur représentativité et surtout leur professionnalisme. L’autre évolution réglementaire, qui nous paraît essentielle, est l’exclusivité de la distribution réservée aux intermé-diaires régulièrement agréés.Quels sont aujourd’hui les leaders de l’activité dans la région CIMA ?Pour parler de Leader de l’activité, il conviendrait de nuancer les critères

d’appréciation dans la mesure où il existe deux catégories de courtier dans la Zone CIMA : ceux émanant de groupes étrangers qui constituent essentiellement des captives et ceux issus de l’initiative des promoteurs privés locaux.

L’Assurance-vie connaît une crois-sance rapide dans beaucoup de pays de la zone. Est-ce que les classes moyennes africaines souscrivent facilement à ces produits ?Les classes moyennes africaines ne souscrivent pas facilement à ces pro-duits. Les raisons sont diverses :a. Leur inadaptation aux réalités éco-nomiques locales. Ici, les courtiers qui sont proches des populations devraient réfléchir aux produits à proposer aux assureurs, répondant aux besoins des couches sociales défavorisées et qui ne sont pas forcément identiques aux contrats présentés par les réassureurs étrangers. Encore faudrait-il que ces propositions soient acceptées par nos partenaires.b. L’absence de culture d’Assurances dans ces classes moyennes.Nous relevons qu’aussi bien les cour-tiers que les assureurs ne commu-niquent pas suffisamment à l’endroit des populations pour leur expliquer la nécessité et le bienfait d’une couverture d’assurances.Après les remarques faites sur les raisons d’une insuffisance de souscription, il convient de noter qu’on observe une croissance dans ce secteur due au recours au Crédit bancaire avec toutes les exigences y relatives en ma-tière de garantie notamment les assu-rances» La FIAC, dans son programme d’activités, a inscrit des rencontres avec les assurés dans chaque marché de la Zone CIMA qu’il lui arrivera de visiter. Cela s’est produit, au mois d’Octobre 2013, à Ouagadougou où les invités se sont montrés très reconnaissants pour cette initiative.Pour mener à bien cette activité, une formation adéquate des courtiers s’impose.

Sénégal : le camerounais Saar se renforce

Sénégal : le match Axa –Allianz

AMSA Sénégal fusionne ses fonctions support

La Centrafrique s’assure

Jusque-là présente sur le segment de l’assurance-vie, la compagnie camerou-naise d’assurances Saar est candidate à un agrément pour l’assurance dommage. Pour cela, un fonds de 1 milliard de FCFA correspondant au capital minimum requis a été bloqué auprès d’une banque de la place. D’autre part, la SAAR a relevé ses participations, passant de 60 à 80% dans sa filiale sénégalaise, héritant au passage du fauteuil du président de conseil d’adminis-tration.

En 2011 et en 2012, le français Axa et l’allemand Allianz ont largement dominé le marché sénégalais des assurances. Le premier dégage 11,7 milliards de FCFA de primes soit 16,5% des parts de marché contre 9,9 milliards de FCFA et 13,6% de parts de marché pour son alter ego. Der-rière les deux champions, arrive l’AMSA avec 5,8 milliards de FCFA de primes émises et une part de marché de 8,6%. Le groupe présidé par l’ivoirien François Bakou enregistre la plus forte progres-sion du quatuor de tête, Axa ayant reculé (-2,4)% entre 2011 et 2012 et Allianz ayant fait du surplace (0,4%). Au quatrième rang, la NSIA –Sen a fortement décéléré (-18,5%) se mettant désormais à portée de tir de PA.

Le groupe AMSA fusionne les fonctions support (administration, finances et réas-surance) de l’activité vie et non vie. Les produits des deux branches seront distri-bués par le même réseau. Cette réorgani-sation s’accompagne du renforcement des fonds propres. En effet, AMSA Assurances Sénégal qui évolue dans la branche non vie voit passer son capital de 2,99 milliards FCFA à 3,58 milliards. Quant à AMSA Vie Sénégal, elle voit son capital passer de 1 milliard FCFA à 1,6 milliard FCFA.

Au delà de la parodie de démocratie qui accompagne sa nomination (déplacement temporaire du parlement, le temps d’un aller-retour expéditif Bangui-Ndjamena), Catherine Samba-Panza semble bien connaître la notion du risque.Agée de 58 ans, celle qui a remplacé Michel Djotodia (surpris dès le lendemain de sa démission en pourparlers à Cotonou à propos du chantier de sa nouvelle mai-son), le 20 janvier 2014, est titulaire d’un DESS en droit des assurances doublé d’une licence en sciences de l’information et de la communication. Après ses humanités à Paris, elle revient au bercail et intègre Allianz en tant que directeur technique à Bangui. Suivant la voie royale, elle fonde sa compagnie de courtage puis se lance en politique. Depuis mai 2013, Mme Samba-Panza est maire de Bangui.

Présidente de la Fédération Interafricaine des Assureurs Conseils (FIAC), Hermine Ekobé commente les der-nières évolutions réglementaire en zone CIMA. Il est question notamment du fameux article 13. «L’initiative est louable. Mais le rééquilibrage n’est pas tout-à-fait effectif ». Entretien.

Les Courtiers sont exclus de 40% de la matière assu-

rée, en l’occurrence les marchés publics d’Assu-rances. L’idéal aurait été qu’avant tout lancement d’appel d’offres pour la souscription de polices

d’Assurances, les maîtres d’ouvrages lancent un appel

à manifestation d’intérêt pour le recrutement d’un

courtier

Hermine Ekobé

Catherine Samba-Panza

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om Perspectives 20

A noter qu’au Sénégal, la masse salariale, qui pèse 491 milliards de FCFA, représente un tiers des recettes fiscales. Le PSE passera-t-il par la réforme du budget de l’Etat et la restructuration de la fonction publique?

Le Sénégal émergent passe son bac

Le Sénégal veut mobiliser 10 287,6 milliards de FCFA pour financer son PSE (Plan Sénégal Emergent) , soit environ 20 milliards de dollars à com-parer avec les 22 milliards nécessaires au financement du Plan national de développement de la Côte d’Ivoire. Les plans de ces deux pays peuvent offrir des bases de comparaison sachant qu’en 2012 le Sénégal comp-tait un PIB de 14,16 milliards et la Côte d’Ivoire, environ 24,68 milliards de dollars à égalité avec le Cameroun (24,98 milliards de dollars).Il faut dire que la majorité du finance-ment du PSE sera fourni par le Séné-gal. A Paris, c’est le financement com-plémentaire qui est recherché. Soit 2 964 milliards (6 millliards de dollars). Au-delà du montant, la mobilisation de ces financements est un véritable test de consistance et de crédibilité du PSE et de ses documents de reférence. Quelque 3,7 milliards de dollars pro-viendront des partenaires publics. Le reste est complété par l’apport privé. L’émergence économique est fixé en 2035 au plus tard. La démarche n’est pas sans risque. La sollicitation des mêmes bailleurs par les mêmes pays (Sénégal et Côte d’Ivoire concernant l’espace UEMOA) est une concurrence en soi. Le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Gabon, quatre pays de la zone CFA, ont tous élaboré des plans émergents sans la prise en compte de la dimension intégration. Est-ce à dire que l’Afrique CFA sera encore balkanisée en 2035?Bref, le PSE est l’aboutissement d’une réflexion sur dix ans, selon le ministre sénégalais délégué en charge du Bud-get, Mouhamadou Makhtar Cissé, lors d’une rencontre avec le conseil écono-mique et social. Le PSE trascende le document de Stratégie Nationale de développement économique et social qui tablait sur une forte croissance entre 2013 et 2017. La confusion entre les deux programmes est possible puisque les deux stratégies procèdent de la même démarche auprès des

mêmes bailleurs. Au delà, avec le PSE, c’est la logique du court terme qui est abandonnée au profit d’un horizon plus large. De même, le PSE semble plus souverain étant conçu essentielle-ment par le Sénégal alors que la SNDS porte le sceau de la Banque mondiale qui l’a reproduit dans tous les pays en développement à la fin des PAS. Le

PSE consolide la vision économique du Sénégal en établissant un reféren-tiel unique. Des zones à clarifierAu-delà du financement, le PSE doit conduire le Sénégal à une croissance forte pour créer des emplois pour les jeunes qui représentent 40% de la

population. Le pilotage du plan entre le ministère du Budget, du Plan ou une structure ad hoc est à clarifier.Le PSE repose sur restructuration, la relance par les secteurs porteurs (agriculture), le développement du capital humain et la gouvernance. Et pourquoi pas les services compte tenu de la position stratégique du Sénégal entre les USA et l’Europe, le Moyen Orient -Afrique du Nord et Afrique subsaharienne? Le PSE a-t-il fait une option claire entre la résorption du chômage par les services (un emploi généré par les services est moins coûteux en temps et en capital) ou par l’agro-industrie (temps long)? La grande inconnue reste l’ implica-tion du secteur privé. A quel degré? A noter qu’au Sénégal, la masse salariale, qui pèse 491 milliards de FCFA, représente un tiers des recettes fiscales. Le PSE passera-t-il par la réforme du budget de l’Etat et la res-tructuration de la fonction publique? Une nouvelle approche de la fiscalité? Comment le Sénégal qui a généré un taux de croissance moyenne de 3,3 % entre 2006 et 2012 contre 3,6 pour cent pour l’UEMOA et 6,4 pour la cedeao parviendra-t-il à libérer ses énergies sans remettre à plat son système fiscal qui rappelle plus un pays de la zone OCDE qu’un pays émergent?

Egypte: Karim Awad CO-CEO de EFG Hermes HoldingNommé avec effet immédiat à la mi-décembre, Karim Awad aura le chal-lenge de maintenir EFG Hermes dans sa position de plus grande banque d’investissements en Egypte cotée à la London Exchanges et présente à travers un réseau allant des Emirats Arabes Unis au Qatar en passant par l’Arabie Saoudite, Oman, le Koweit et le Liban. Son premier défi sera de faire oublier son prédécesseur Hassan Heikal qui a démissionné en octobre dernier laissant les commandes au seul Yasser El-Mallawany.

Sénégal-assurances: IFAGE obtient l’accréditation CAMES

Dakar.”IFAGE, premier institut privé d’enseignement supérieur spécialisé en as-surance dans la zone CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance), vient d’être accrédité par le CAMES. En cette occasion, l’ensemble du personnel d’IFAGE et de son staff remercient la Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit National Africaines (FANAF), la Fédération Sénégalaise des Sociétés d’Assurances (FSSA) et les compagnies d’assurances partenaires d’avoir contribué à cette réussite.”

A propos de IFAGE IFAGE est un établissement privé d’ensei-gnement supérieur professionnel créé par un professionnel de l’assurance chevronné et agréé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche répertorié sous le n° 139/MESR/DC/DGES/DESP/DSQ/FL du 23 juillet 2012. Cet agrément, obtenu pour délivrer une licence professionnelle en assurance (BAC + 3) dans le cadre du système ‘Licence-Master-Doctorat’, a permis à IFAGE d’ouvrir également un programme de formation préparant au diplôme post bac de master professionnel en assurance (BAC + 5). Pour sa recon-naissance internationale et le renforce-ment de la qualité de son enseignement, IFAGE a signé une convention de double diplomation avec l’Ecole Supérieure des Assurances (ESA) de Paris : la délivrance de la licence et du Master par IFAGE entraîne automatiquement la délivrance du Bachelor et du MBA de ESA. A ce jour, tous les diplômés sortants de IFAGE sont en activité. L’Institut accueille en son sein des étudiants de diverses nationalités originaires de onze pays différents à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée-Conakry, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo.

Les 24 et 25 février, aura lieu la réunion du groupe consultatif du Sénégal à Paris. Le premier jour est dédié aux partenaires techniques comme la Banque mondiale et le FMI, les organisations multilatérales et les pays entretenant des relations privilégiées avec le Sénégal. La deuxième journée, véritable innovation, sera consa-crée aux partenaires privés. La délégation sénégalaise comprend des représentants des Finances, de l’Econo-mie, du Budget des opérateurs privés.

Le président Macky Sall conduira la délégation sénégalaise

Egypte: les vaches maigres de Citadel Caapital

Tchad: remaniement fatal pour Jean-Bernard Padaré

La firme égyptienne enregistre une contraction de 38,3% de ses revenus en 2013 à cause du printemps arabe. Depuis 2010, Citadel a enregistré des pertes évaluées à 180 millions de dollars selon Ahram Hebdo. Le por-tefeuille de la banque d’affaires s’élève à 9,5 milliards de dollars. Imper-turbable, le CEO, Ahmed Heikal, ne prévoit pas des bénéfices avant 2016.

Le gouvernement tchadien a été remanié, lundi 31 décembre. Il s’agit d’un léger remaniement puisque seul le ministre de la Justice, Jean-Bernard Padaré, a été remplacé. Ce change-ment intervient près d’un mois après la nomination d’un nouveau chef du gouvernement, Kalzeubet Pahimi Deubet. Lequel entretiendrait des relations délétères avec Jean-Bernard Padaré. Leur appartenance au même

clan villageois a exacerbé la rivalité entre les deux hommes, poussant le président Deby à faire son choix.

Jean-Bernard Padaré

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Serge Olivier

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Maroc: Amine Slimani, Directeur Marketing et Commercial de Accor gestion

Le cadeau de Raphael Futé, président de l’ASAC

Nommé le 25 novembre en tant que Direc-teur Marketing et Commercial d’Accor Gestion Maroc, Amine Slimani est titulaire d’un bachelor en Software engineering de l’Université Al Akhawayn d’Ifrane et d’un Executive MBA en Management des Ressources Humaines à Henley Manage-ment College. Pour rappel, le groupe Accor Gestion Maroc assure la gestion de 32 unités hôtelières au Maroc réparties entre plusieurs enseignes (Sofitel, Pullman, Novotel, Ibis, M-Gallery etc).

Bonne nouvelle pour le Président directeur général de la Compagnie Professionnelle d’Assurance (CPA), Raphael Futé, à la prési-dence de l’Association des Sociétés d’Assu-rance du Cameroun (ASAC) depuis le mois de mai, pour un mandat de deux ans en remplacement de Martin Fontcha, directeur général de Colina All Life. Le chiffre d’af-faires des compagnies d’assurances opérant au Cameroun est de 154 milliards de francs CFA pour l’exercice 2012.

Gabon: le départ de Laure Gondjout renforce-t-il Maixent Accrombessi?

La nouvelle est tombée le 16 janvier 2014. Laure Olga Gondjout, secrétaire général de la présidence gabonaise,

est remplacée par Etienne Massard Kabinda Makaga, jusque-là conseiller spécial en charge de l’Environnement. Ce réajustement non expliqué marque le départ de l’un des bastions de l’ère Omar Bongo. Laure Olga Gondjout, désormais médiateur de la république, était souvent opposée par les observateurs à un certain Maixent Accrombessi, directeur de cabinet du président Ali Bongo et cible favorite d’une partie de la presse gabonaise. La fréquente évocation des origines béninoises de M. Accrombessi (un journal l’a traité de chef de la légion étrangère d’Ali Bongo. Un collectif a adressé, courant 2012, une lettre au président béninois se plaignant des agissements de son «compatriote» dans la politique intérieure du Gabon) est la preuve que l’intégration africaine n’est pas pour demain. Le même Front national africain qui doutait hier de la nationalité ivoirienne du président Alassane Ouattara rejette aujourd’hui celle, gabonaise, de Maixent Accrombessi. Un peu comme si Rama Yade, sous prétexte d’être originaire du Sénégal, se voyait priée par Marine Le Pen de quitter la France. Et quand ce n’est pas la non appartenance d’Accrombessi à l’autochtonie gabonaise qui est évoquée, c’est son ascension jugée trop rapide qui est fustigée par ceux là qui ont érigé la pureté des origines et l’immobilisme en principes de vie. Secondé par l’avocat Serge Abessolé et le relationnel Liban Soleman, Maixent Accrombessi est un animal à sang froid. «Impossible de lui enlever un commentaire bienveillant ou malveillant sur telle ou telle personnalité», rappelle un habitué des arcanes du Palais qui voit en cet homme à l’allure altière «le code secret » du Palais du bord de mer. «Sa non appartenance à un clan, sa

franchise et sa constance lui valent la confiance du président. Cela crée, forcément, des animosités», tranche notre interlocuteur qui rappelle que le dircab collaborait déjà avec Ali Bongo du temps où celui-ci officiait au ministère de la Défense. De cette époque là, Accrombessi a gardé un intérêt particulier pour les questions

de sécurité-défense, mais aussi de l’Economie et des Finances. Détenteur d’un DEA en économie appliquée et d’un DESS en développement économique et social, Maixent Accrombessi cultive le même emploi de temps depuis 15 ans: 18 heures de travail en moyenne par jour et une analyse des dossiers chauds souvent entre deux sandwich. C’est dire qu’entre cet homme silencieux et

fin observateur et Laure Gondjout, sécrètaire générale de la présidence, la différence ne tenait pas seulement au style. Les deux avaient la confiance du président. Mais alors que Mme Gondjout s’interdisait de franchir les limites de son pré-carré, la communication, Maixent Accrombessi ne montre aucun attachement particulier à un dossier. Sa principale mission est de coordonner le cabinet de manière à obtenir des actions harmonisées et à éviter les fausses notes. Une fréquentation assidue de l’ancien ministre gabonais de l’intérieur, André Mba Obame et d’autres personnalités comme Guy Bertrand Mapangou, ancien porte-parole de la présidence, l’ont aidé à comprendre la psychologie du gabonais et du bantou en général dans son rapport avec le pouvoir.A l’instar de tous les pays africains, le Gabon dispose d’une élite peu versée aux joutes idéologiques mais sachant bien négocier positions et postures en vue du partage des prébendes du pouvoir. «Ce sont les résultats qui comptent » a déclaré le président Ali Bongo presque en pointant du doigt cette élite-là, attachée à l’ancien mode de partage du pouvoir et peu receptif au concept de l’émergence. L’éviction de Laure Gondjout renforce sauf surprise l’influence d’Accrombessi. Au moins jusqu’à ce que Etienne Massard Kabinda Makaga prenne ses repères.

Une fréquentation assidue de l’ancien ministre gabonais de l’intérieur, André Mba Obame, l’a aidé à comprendre la psychologie du gabonais et du bantou en général dans son rapport avec le pouvoir.

Maixent Accrombessi

Le départ de Laure Olga Gondjout du secrétariat général de la présidence renforce à priori les pouvoirs de Maixent Accrombessi. La hiérarchie est -elle désormais claire entre les collaborateurs du président Ali Bongo?

Directeur général Dia El Haj Ibrahima, NouakchottDirecteur de la publication Adama wade, Dakar- CasablancaConseiller éditorialMamadou NdiayeÉditorialisteJean Michel Meyer, ParisChef économisteFrancis Konan, New YorkRédactionLaqzadri Sanaa, ParisAmadou Seck, NouakchottJacques Lerouel, KigaliYoussef Maallemi, AlgerAdnane Choukri, TunisMohamed Benzekri, CasablancaKassoum Coulibaly, BamakoAlbert Savana, Abidjan

Directeur de l’internationalBalla Moussa KeitaDirecteur dedéveloppementMamadou Moma Ba, Dakar Conception & réalisationDiye Sarr Responsable WebIsmaël DIOPRévisionPipari Lydie, CasablancaRégieBusiness Link DakarDossier de presse2013/99Impression: Rotimpres, EspagneFiancialAfrik est édité par l’agence 3mc.com (Nouakchott) et Intermedia SARL (Dakar)contacts: [email protected]

Zimbabwe: Où va Harare avec le record de devises en circulation ? La Reserve Bank of Zimbabwe, la banque centrale zimbabwéenne, a autorisé, fin janvier, la circulation de trois devises asiatiques dans ce pays où la monnaie nationale, le dollar zimbabwéen, est devenue de l’histoire ancienne. Ce sont aujourd’hui, le yuan chinois, le yen japo-nais et la roupie indienne ainsi que du dollar australien qui viennent s’ajoutent au dollar américain, à la livre sterling, au rand sud-africain et au pula botswa-

nais déjà en circulation dans ce pays. En 2009, les réformes économiques, inscrites dans une nouvelle vision politique du président Robert Mugabé, ont provoqué une hyperinflation du dollar zimba-bwéen. Pour contenir cet effondrement de la monnaie nationale, le contrecoup de la politique, de grosses coupures notamment 25 milliards, 50 milliards et 100 milliards de dollar zimbabwéen ont été émises et mise en circulation. Ces

billets avaient perdu leur pesant aussitôt émis, contraignant la Reserve Bank of Zimbabwe d’ envisager en 2009, selon le quotidien national The Herald, l’émission du billet de 100 000 milliards qui repré-sentait environ 30 dollars américains sur le marché noir, à l’époque. Un véritable effacement du dollar zimbabwéen qui disputait, en 1980, presque la même valeur à la livre sterling.

Page 22: quatre candidats. L’Afrique en assurancetoute · sur le marché financier de l’UMOA, de cette opération qui offrira un taux d’intérêt brut de 6,60% par an, sur 7 ans dont

Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

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om Analyse 22Que dit votre fiche de paie à propos

de votre future retraite ?

La question de la retraite s’articule autour de trois (03) piliers : -Le régime de base : obligatoire pour l’ensemble des salariés ;

- Le régime complémentaire : souscrit par les entreprises pour leurs salariés ;-Le régime volontaire par capitalisation: souscrit à titre individuel auprès des com-pagnies d’assurances par chaque salarié volontaire.Au Sénégal, le système de pension de retraite est géré par deux régimes obliga-toires couvrant environ 10 % de la popula-

tion active du pays:• l’Institution de Prévoyance Retraite du

Sénégal (IPRES) qui couvre les em-ployés du secteur privé, les agents non fonctionnaires de l’État, les employés des administrations locales ;

• le Fonds National de Retraites (FNR) qui couvre les fonctionnaires civils et militaires.

En parallèle, il existe des régimes de retraite complémentaire, ouverts au grand public, ou réservés à un secteur d’activité. C’est le cas par exemple du régime de la CRRAE-UMOA applicable à de nombreuses banques et institutions financières de la sous-région. La CRRAE-UMOA a également l’avantage d’offrir aux cotisants Cadres retraités ainsi qu’à leurs ayant-droits une couverture mala-die attractive à travers le Fonds Autonome d’Assurance Maladie, créé en décembre 2009.

Au plan individuel, les compagnies d’assu-rance comme Allianz ou Axa proposent aux particuliers de souscrire à une retraite par capitalisation. Ainsi, chaque salarié consti-tue son épargne en vue de sa retraite propre. Les cotisations sont placées sur les marchés financiers ou convertis en placement immo-bilier. Le bénéfice varie en fonction des fluctuations des taux d’intérêts. Aujourd’hui toutefois, ce choix reste encore marginal. L’IPRES gère deux régimes :1) le régime de base ou régime géné-ral pour tous les membres participants ;2) le régime complémentaire pour les cadres.Les pensions de retraite versées par l’IPRES sont financées selon un système par répar-tition basé sur le principe de solidarité intergénérationnelle. En d’autres termes, les cotisations des travailleurs en activité

servent au paiement des pensions des retrai-tés au même moment. L’ensemble des rubriques de votre fiche de paie est pris en compte dans le calcul de vos cotisations et de votre retraite par ricochet. Cependant, les modalités de prélèvement de cette cotisation ne garantissent pas une retraite paisible. En effet, quel que soit le niveau de votre rémunération, les cotisa-tions d’assurance vieillesse dues au titre du régime de base de l’IPRES sont calculées sur une rémunération mensuelle plafonnée à 256.000 francs CFA (soit 3.072.000 F CFA

par an) et celles dues au titre du régime complémentaire de retraite des cadres sur une rémunération mensuelle plafonnée à 768.000 francs CFA par mois (soit 9.216.000 F. CFA par an).Le taux de cotisation total (encore appelé taux d’appel) pour le régime de base est de 14% (8,4% pris en charge par l’employeur et 5,6% par le salarié). Le taux de cotisation total pour le régime complémentaire Cadre est de 6% (3,6% par l’employeur et 2,4% par le salarié).Prenons deux profils-types : un Cadre et un Non Cadre.Si vous êtes Cadre et que disposez par exemple d’une rémunération brute men-suelle de 1 500 000 de francs CFA, deux cotisations vous sont appliquées:• Une première cotisation de 5,6% d’une

rémunération limitée à 256 000 francs au titre de la part employé pour le régime général et,

• Une seconde cotisation de 2,4% d’une rémunération limitée à 768 000 francs au titre de la part employé pour le régime complémentaire Cadre.

Ceci donne une cotisation totale mensuelle de 32 768 francs CFA qui sera complétée par la part de l’employeur (49 152 francs

CFA pour cet exemple faisant ainsi une cotisation totale perçue par l’IPRES de 81 920 francs CFA). Nous nous rendons ainsi compte qu’une bonne partie de la rémuné-ration de cet individu (476 000 francs pour être plus précis) n’est pas prise en compte dans le calcul de sa cotisation mensuelle.

Un employé non Cadre percevant par mois 450 000 francs CFA en brut par exemple, cotise uniquement au titre du régime géné-ral. Un taux de 5,6% de sa rémunération totale plafonné à 256 000 francs CFA lui sera alors prélevé et son employeur com-plétera les 8,4% restant sur la même base de rémunération. Ceci lui fera une cotisa-tion totale mensuelle de 35 840 francs CFA (14 336 francs CFA par le salarié et 21 504 francs CFA par l’employeur). Ainsi, plus de 40% de sa rémunération ne sera prise en compte dans le calcul de sa pension de retraite.Cette omission constituera un important manque à gagner pour le futur retraité Cadre ou non Cadre d’autant plus que le montant des cotisations versées est large-ment supérieur au montant des cotisations contractuelles prises en compte lors du calcul des points de retraite.Pour être plus clair, en contrepartie des coti-sations versées, des points de retraite sont attribués aux salariés. La valeur du point de retraite est définie par des calculs actuariels actualisés chaque année en fonction de quelques indicateurs tels que l’inflation ou la démographie. Le salaire de référence est quant à lui fixé d’un commun accord avec l’Etat et les différentes parties prenantes.Nombre de points = montant de la cotisa-tion contractuelle / salaire de référenceDans le calcul de ces points de retraite, il n’apparait nulle part la cotisation totale. Elle est remplacée par une cotisation contrac-tuelle qui est le produit de la rémunération soumise à cotisation par le taux contractuel. Ce taux contractuel résulte du taux de coti-sation auquel les frais de fonctionnement de l’Institut de Retraite sont soustraits. Ainsi, sur le régime général, ces frais sont de l’ordre de 5%, ramenant le taux de cotisation

réel (taux contractuel) à 9%. Sur le régime Cadre, ils sont à hauteur de 2%, ramenant le taux de cotisation réel (taux contractuel) à 4%. De fait, sur les 81 920 francs CFA versés par notre salarié cadre et son employeur au titre de sa cotisation mensuelle, seuls 53 760 francs seront pris en compte dans le calcul de sa pension de retraite. Pour notre salarié non cadre, 35,7% de sa cotisation initiale

(12 800 francs CFA) financeront le fonc-tionnement de l’IPRES et le reste (23 040 francs CFA) pris en compte dans le calcul de sa pension de retraite.Ce faible niveau de cotisation explique le caractère peu élevé des prestations de retraites offertes par l’IPRES et ceci, quel que soit le niveau de la rémunération perçu au cours de sa période d’activité.Cette analyse met en avant le challenge de l’évolution d’une réforme paramétrique du régime par répartition de l’IPRES afin d’of-frir des prestations de retraite acceptables et à la hauteur des niveaux de rémunération de chaque employé. En parallèle, il s’agira également d’encourager une politique de contractualisation de retraite par capitalisa-tion auprès des compagnies d’assurance de la place.La Côte d’Ivoire a, par exemple, placé son plafond pour le régime de base à 1 645 315 francs CFA par mois, nonobstant le Collège d’appartenance, permettant ainsi aux tra-vailleurs disposant d’un revenu relativement important de pouvoir cotiser plus, afin de s’offrir une retraite paisible.Afin de rehausser le niveau des pensions retraite des salariés au Sénégal, plusieurs axes peuvent être exploités :1- Il s’agira tout d’abord de relever les plafonds pris en compte dans les cotisations des régimes de base, à l’instar de la Côte d’Ivoire. 2- Il conviendra ensuite d’encourager vivement les entreprises à souscrire à des régimes de retraite complémentaires pour leurs salariés. C’est le cas par exemple pour la SONATEL qui a mis en place un fonds de retraite financé par les cotisations des sala-riés, l’abondement de la Direction Générale et les dividendes issues du placement en bourse.3- Il importera surtout de dynamiser le recours volontaire aux régimes de retraite par capitalisation. En abondant les fonds, les entreprises encouragent leurs salariés à se constituer une épargne confortable pour leurs retraites.

À propos du Baromètre des Rémunéra-tions SAARA©

La première édition du Baromètre des Rémunérations SAARA©, réalisée par le ca-binet Performances en 2012-2013, a permis d’améliorer la visibilité sur les niveaux de ré-munération du marché sénégalais, ainsi que sur les périphériques de rémunération les plus pratiqués. Les entreprises participantes, qui provenaient de six (6) secteurs d’activité et pesaient plus de 40% du PIB, ont ainsi pu se positionner par rapport aux échelles de rémunération du marché et de leur secteur, sur plus d’une soixantaine de fonctions. Fort de cette première expérience, Performances Group a démarré en septembre 2013 la deu-xième édition du Baromètre des Rémunéra-tions SAARA©. À travers des informations fiables et actualisées, l’objectif visé est de fournir aux entreprises installées au Sénégal toutes les clés pour ajuster leur politique de rémunération, comprendre les tendances, et attirer et fidéliser les meilleurs talents.

Vous êtes employés du secteur privé et vous savez que vous aurez droit à la retraite à partir de 60 ans. Cependant vous vous posez des questions, et à juste titre, sur le niveau de pension que vous percevrez. Quelles sont les lignes de votre fiche de paie incluses dans le calcul ? Pourriez-vous maintenir le même niveau de vie après 35 années de cotisation ? Ces lignes qui suivent tenteront d’apporter un début de réponse à ces différentes questions.

Baromètre des Rémunérations SAARA©– Edition SénégalSalariés : Rémunération & Retraite

Figure 1 : les trois (03) niveaux du régime de retraite au Sénégal

Source : Performances Group, 2013

Collège Cadre Non CadreSalaire brut mensuel 1 500 000 FCFA 450 000 FCFARégime d’affiliation Général + Complémentaire

CadreGénéral

Montant considéré pour la cotisation Retraite

256 000 + 768 000 256 000

Montant cotisations 81 920 FCFA 35 840 FCFAManque à gagner 476 000 FCFA 194 000 FCFA

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FINANCING AFRICA’S INFRASTRUCTUREPOUR LES INFRASTRUCTURES EN AFRIQUE

GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

www.afdb.org

Afrique 50

tient politique pour les réformes nécessaires et en déployant des experts qualifiés pour travailler aux côtés du gouverne-ment. Pour réaliser les projets d’infrastructure en Afrique où le PIDA est impliqué, Afrique 50 aura besoin de 10 milliards de dollars de fonds propres, tout en attirant un capital global et local d’une valeur de 100 milliards de dollars. Pour com-mencer, Afrique 50 ambitionne de collecter 3 milliards de dollars de fonds propres pour être crédible devant les gou-vernements, les promoteurs privés et les marchés financiers. En fonction des financements nécessaires et des projets en cours, Afrique 50 augmentera sa capacité de financement en mobilisant du financement par emprunt auprès des marchés de capitaux internationaux. Pour assurer un accès fiable à ces marchés tout en offrant une flexibilité opérationnelle, Afrique 50 vise la note d’investissement A. En tant qu’institution financière à caractère commer-cial, Afrique 50 cherchera aussi bien à fructifier son capital de base qu’à fournir des bénéfices aux actionnaires. Il y aura trois grands groupes d’investisseurs : i) les pays africains, ii) la BAD et autres acteurs financiers de développement, iii) les investisseurs institutionnels comme les fonds souverains et fonds de pension. Le capital investissement détenu par les pays africains est un critère important dans la stratégie Afrique 50. Il s’agit, en effet, d’un signal fort pour les acteurs financiers et du développement sur l’engagement des pays africains pour faire face aux risques non financiers de l’exécution des pro-jets d’infrastructures en Afrique, telles que les réformes ou structures de régulation inadéquates, les décisions politiques défavorables etc. Afrique 50 sera totalement opérationnelle au premier trimestre 2014.

Pour accroître le taux d’exécution des infrastructures en Afrique, il importe de porter une plus grande atten-tion à la préparation et au développement des projets y relatifs, ainsi qu’aux instruments financiers spéciali-

sés, ceci, pour répondre aux défis spécifiques du marché. En 2012, les chefs d’Etat africains ont, dans leur déclaration du Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA), appelé à des solutions innovantes pour accélérer la ré-alisation des infrastructures. En réponse à cet appel, après une large concertation avec les acteurs concernés, la Banque Afri-caine de Développement (BAD) a proposé la création d’une nouvelle structure financière appelée Afrique 50. Afrique 50 est le fruit de l’expérience et de l’innovation. Cet instrument vise à mobiliser le financement privé et à accélé-rer la réalisation d’infrastructures en Afrique afin de créer une nouvelle plateforme pour la croissance africaine. Afrique 50 va se focaliser sur des projets ayant un grand impact sur le plan national et régional, dans les secteurs de l’énergie, du transport, des TICs et de l’eau. Afrique 50 sera orientée vers le développement, tout en demeurant une entité commerciale. Il sera à la fois com-plémentaire et légalement indépendant des organismes fi-nanciers de développement existant en Afrique. Les décisions opérationnelles seront prises par une équipe sélectionnée uniquement pour ses compétences techniques et managé-riales. Afrique 50 se focalisera sur deux secteurs : le dévelop-pement de projets et le financement de projets. Afrique 50 a comme principal objectif de raccourcir les délais entre la conception du projet et la clôture financière. Afrique 50 a été conçue à partir des succès connus récemment par la BAD. La Banque a en effet réussi à surmonter les problèmes qui se posent généralement en début de projet en mobilisant le sou-

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om Le manager En Question 24Richard Lowe, un self made man qui a pris de l’assurance

’histoire de la compagnie d’assurance Activa est celle du génie bâtisseur d’un homme d’affaires : Richard Lowe. En 1998,

il lance Activa Assurance grâce à une jonction entre promoteurs privés came-rounais et ivoiriens. Le couple Richard Lowe et Jean Kacou Diagou (actuel pro-priétaire de la compagnie NSIA) consti-tuait la trame de cette union. D’un mon-tant de 400 millions de Francs CFA à sa création, le capital social d’Activa Assu-rances a beaucoup évolué avec, naturel-lement, des départs et des arrivées. En 2008, le divorce à l’amiable avec NSIA permet aux deux partenaires de se déve-lopper, chacun, suivant sa stratégie. Ce fut finalement un divorce gagnant des deux côtés, compte tenu de la force de frappe acquise aujourd’hui par ces deux entités dans la sous-région. Dès 2002, le groupe lance Activa Vie an-ticipant sur ce qui constituera la grande vague de la décennie. Aujourd’hui, les deux branches (dommages et vie) pré-sentent 18,4 milliards de FCFA de chiffre

de primes, se hissant à la troisième place du marché camerounais derrière Allianz et Chanas. Pour autant, Activa ne semble pas s’inscrire dans cette course «mor-telle» au chiffre d’affaires. L’accent est mis sur la rigueur par le management de la première société qui a décidé volon-tairement de se soumettre à la notation financière internationale dès 2009 avec la note A décernée par l’agence sud-afri-caine Global Credit Rating (GCR) qui fait autorité dans le secteur. S’ensuivra la certification ISO 9001/2008 attribuée par la SGS France en 2010. A l’option de la croissance organique et maîtrisée choisie sur le marché camerounais, s’op-pose une politique de croissance inter-nationale par acquisition. Ainsi, en 2009, une première acquisition est opérée au Ghana donnant naissance à Activa International Insurance Gha-na, actuellement 5e sur le marché gha-néen. Une stratégie qui s’est poursuivie avec la prise de contrôle courant 2013 de deux sociétés guinéennes, UGAR et LGV grâce au rachat d’une part majori-taire (60%) auprès d’une entité luxem-

bourgeoise détenant les capitaux. Cette acquisition propulse Activa à la tête du marché guinéen avec 40 à 45% des parts de marché et un chiffre d’affaires de 7 milliards de FCFA. Leader sur la vie (Ugar) et la non vie (LGV), Activa a réalisé certainement l’affaire de l’année en se positionnant sur un pays en phase de reprise rattrapage sur les infrastructures de développe-ment. Moins médiatisée, Activa Inter-national Liberia cherche à bouleverser la hiérarchie dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest en forte croissance. Activa In-ternational Ghana est pour sa part parmi les principaux assureurs dommages du marché ghanéen. Quant à Activa Inter-national Sierra –Léone, il est en attente d’agrément. C’est clair, avec un chiffre d’affaires consolidé de 61,5 millions d’euros et des fonds propres d’environ 25 millions d’euros, et un endettement nul, la tête de pont du réseau globus ambi-tionne de devenir un champion régional. Cela passe par le succès de la stratégie de niche sur le Cameroun, deuxième mar-ché de la zone CIMA, où Activa Assu-rances est leader des risques d’entreprise.

De son côté, Activa Vie est leader du marché de l’assurance vie individuelle. Au-delà des partenariats capitalis-

tiques à l’international, Activa est aussi membre du réseau Globus (plateformes commerciales à Paris et Douala), fondé sur des standards communs et un ser-vice de qualité. Présent aujourd’hui dans 37 pays, cette plateforme s’est renforcée depuis 2011 avec Globus Ré, société de réassurance du réseau, dont l’objectif est d’offrir une traçabilité en matière de cou-verture de réassurance des partenaires et clients internationaux. Avec un chiffre d’affaires consolidé de 61,5 millions d’euros et des fonds propres d’environ 25 millions d’euros, et un endettement nul, la tête de pont du réseau globus ambitionne de devenir un champion régional. Sur le marché camerounais, Activa Assurances est leader des risques d’entreprise. De son côté, Activa Vie est leader du marché de l’assurance vie individuelle. . En 2013, Activa a rem-porté des marchés clés au détriment de la concurrence. «Le groupe poursuivra son développement international en ci-blant les marchés porteurs avec le souci constant d’accompagnement de ses prin-cipaux clients », déclare-t-on à Financial Afrik. Dans chacun de ces marchés, la stratégie du groupe est de laisser une place importante aux nationaux à tra-vers le contrôle d’une partie du capital et le management des entités locales. Sur les différents marchés où il opère, Activa souhaite consolider ses positions de lea-der sur les grands risques d’entreprises, tout en se renforçant sur le segment des particuliers et des PME ». Un actionnariat qui s’institutionnalisePour consolider ses positions à l’interna-tional, Activa a accueilli la SFI dans l’ac-tionnariat de sa holding. Une décision dictée plus par la recherche de plus-value dans les domaines de la gouvernance que par des considérations financières. «Au -delà des apports en capital, le groupe recherche des actionnaires susceptibles d’apporter une plus –value dans des domaines tels que la gouvernance et les problématiques de compliance. », nous déclare-t-on

Après le Cameroun, le Ghana, le Libéria, la Guinée, et bientôt la Sierra Leone, Activa poursuit son expansion africaine inspirée par son fondateur Richard Lowe. Retour sur une success story.

Dans chaque pays d’implantation, la

stratégie du groupe est de laisser une

place importante aux nationaux à travers

le contrôle d’une partie du capital et le management des

entités locales.

LRichard Lowe, quatrième à partir de la gauche

Adama wade, Financial Afrik

Activa en chiffres et en lettres Holding du groupe ACTIVA, ACTIVA FINANCES. Entités du Groupe Total des primes en euros par pays (à fin 2012) et ranking• Cameroun : une compagnie non vie, ACTIVA ASSURANCES et 1 compagnie

vie, ACTIVAVIE• Ghana, en non vie, ACTIVA INTERNATIONAL GHANA ;• Guinée Conakry : 1 compagnie non vie, UGAR et 1 compagnie vie

LGV ;• Liberia, 1 compagnie mixte, ACTIVA INTERNATIONAL LIBERIA ;• Sierra Leone, 1 compagnie mixte, ACTIVA INTERNATIONAL SIER-

RA LEONE ;• Burkina Faso, GLOBUS RE, captive de réassurance du groupe et des

membres du Réseau Globus.

• Cameroun : 30 millions d’euros, numéro 2 du marché• Ghana: 8 millions d’euros, numéro 6 du marché• Liberia : 2.5 millions d’euros, numéro 1 du marché• Burkina Faso : 6 millions d’euros à fin 2012• Guinée Conakry : 15 millions d’euros, numéro 1 du marché